BRAHAM Jean.

Par Jean Neuville

Jupille (aujourd’hui commune de, pr. et arr. Liège), 4 octobre 1917 – Hermalle-sous-Argenteau (aujourd’hui commune d’Oupeye, pr. et arr. Liège), 4 juillet 1996. Employé à la Fédération des syndicats chrétiens de Liège, permanent jociste, employé à la Centrale chrétienne des métallurgistes de Belgique puis permanent de cette même centrale, frère de Marie Braham.

Jean Braham est le fils de Gaspard Braham, né à Herve (pr. Liège, arr. Verviers), fabricant de chaussures à domicile pour des entreprises de cette localité puis artisan indépendant à Jupille, et d’Anne Hertay, fille de Lambert Hertay, métallurgiste à Vaux-sous-Chèvremont (aujourd’hui commune de Chaudfontaine, pr. et arr. Liège), née à Chênée (aujourd’hui commune, pr. et arr. Liège) le 20 novembre 1883. Après des études secondaires inférieures, il suit, pendant trois ans, les cours du soir des Hautes Études commerciales : il y décroche en 1933 un diplôme de comptable.
Jean Braham arrive sur la marché du travail en pleine crise économique. Il se rend à la bourse du travail organisée par le JOC de Liège. Il est embauché comme employé par la Fédération des syndicats chrétiens de Liège le 16 décembre 1933. Trois ans plus tard, il est appelé aux fonctions de permanent à la Fédération jociste de Liège.

En 1938, Jean Braham effectue son service militaire. Il subit bientôt la mobilisation, la guerre et cinq années de captivité en Allemagne. Rentré en Belgique, il revient à la Fédération syndicale liégeoise comme responsable du service administratif. Le 1er janvier 1949, il quitte cette fonction pour devenir permanent de la Centrale chrétienne des métallurgistes pour Liège. Succédant à Constant Caljon*, Braham est nommé permanent principal de la même centrale à partir du 1er mars 1963 jusqu’à sa retraite le 31 août 1981. Il est aussi président de la Fédération des syndicats chrétiens de Liège.

Après sa mise à la pension, Jean Braham s’occupe activement de l’organisation et de l’animation de la section des prépensionnés, chômeurs âgés et pensionnés à la Fédération syndicale.

Au cours de son activité syndicale, Jean Braham a connu des mouvements très importants ; la grève contre la loi unique de 1960-1961, la grève de la sidérurgie en 1973 mais également les quelques dix ans de front commun syndical (1963-1974). Lors de la grève des femmes de la Fabrique nationale (FN) d’Herstal (pr. et arr. Liège) de 1966, mouvement ayant pour mot d’ordre « À travail égal salaire égal », il prend part, aux côtés de Guillaume Barbe, secrétaire général adjoint de la Fédération syndicale - socialiste - des métallurgistes de la province de Liège, et Eugène Ruth, secrétaire professionnel à la mécanique de la même fédération, aux diverses actions et démarches entreprises pour soutenir ce mouvement qui durera trois mois. Le 16 avril 1966, lors d’une assemblée à La Ruche, la maison du peuple de Herstal, Jean Braham souligne l’importance de la solidarité pour la réussite du mouvement : « Le rassemblement des femmes sera lui aussi encore dans l’unité la plus totale entre les organisations syndicales et les organisations féminines qui constituent la charpente du mouvement socialiste et du mouvement ouvrier chrétien. Le dernier round va s’entamer. Un véritable marathon qui sera peut-être long va s’engager mais tous ensemble, nous le gagnerons ». Cette grève se termine par un succès relativement modeste : les femmes obtiennent une augmentation salariale de deux francs septante-cinq. Elle marque néanmoins une étape décisive dans la mobilisation des femmes et des organisations féminines en faveur de l’égalité salariale et de la promotion de la femme dans la société en général.

Jean Braham est le frère de Marie Braham.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150066, notice BRAHAM Jean. par Jean Neuville, version mise en ligne le 4 novembre 2013, dernière modification le 20 avril 2022.

Par Jean Neuville

SOURCES : CARHOP, fonds Jean Neuville, dossier « Braham Jean », réponses de Jean Braham au questionnaire d’enquête, années 1980 – LORIAUX F., Luttes sociales et actions politiques. Le Mouvement ouvrier chrétien de Liège, Huy, Waremme 1850-1980, Liège, CARHOP-CIEP Liège-Huy-Waremme, 2012.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable