CHEVALIER Camille, Louis, Hippolyte

Par Jean-Pierre Besse complétée par Annie Pennetier

Né le 9 janvier 1899 à Dijon (Côte-d’Or), fusillé le 18 août 1942 à Dijon ; garagiste ; résistant des réseaux Ali France et Gloria, compagnon de la Libération.

Camille Chevalier
Camille Chevalier

Fils de commerçants (Victor Chevalier et Marie Henry) ayant fui la Lorraine après la guerre de 1870,Camille Chevalier, titulaire du certificat d’études primaires, avait appris le métier de mécanicien chez un patron. Une santé précaire l’avait exempté des obligations militaires. En 1936, il ouvrit un garage à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) 6 bis impasse Arnoux, dans le quartier Boucicaut, où il était dépositaire d’une grande marque de voiture américaine. Divorcé, il s’était remarié à Jeanne Perrier,couturière. Son fils décéda à l’âge de dix-sept ans.
Dès le début de l’Occupation, il vint en aide aux prisonniers de guerre évadés qui voulaient franchir la ligne de démarcation qui passait par Chalon. Il abandonna ses activités professionnelles, sa femme, couturière, assurant les revenus de la famille pour se consacrer à ses activités clandestines sous le nom de Louis Bayard. Il entra en 1941 au réseau de renseignements belge Ali-France dont il avait connu le chef Joseph Dubar. Il travailla aussi pour le réseau britannique Gloria SMH. Début 1942, il élargit son activité de passeur aux militaires alliés qui cherchaient à rejoindre Londres, dans le cadre du réseau franco-belge Debo-Phénix, lié aux Britanniques.

Camille Chevalier avait réussi à se procurer les cachets de la mairie de Chalon et ceux des communes avoisinantes et fabriquait des faux-papiers. Le 11 juillet 1942, un Allemand se présenta à son domicile comme un évadé qui souhaitait passer en zone libre. Ce dernier reçut des faux papiers et son passage fut organisé. Le 13 juillet, Camille Chevalier fut arrêté à son domicile par les autorités allemandes pour « espionnage et évasion de prisonniers » avec Simone Monier-Harrand, responsable à Dijon de l’hébergement des prisonniers de guerre évadés, et sa femme résistante qui fut libérée le 5 août. Transféré le 25 juillet à la prison de Dijon, jugé le 6 août 1942, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Dijon (FK 669). Condamnées à la même peine, Simone Monier-Harrand, fut déportée et Françoise Michel de Dijon, vit sa peine commuée à 15 ans de détention
Camille Chevalier a été fusillé le 18 août 1942. Inhumé d’abord sur place, son corps a été transféré ensuite au cimetière de l’Ouest de Chalon-sur-Saône.
Il fut homologué au grade de capitaine FFI à titre posthume, chevalier de la Légion d’honneur, et reçut le titre de Compagnon de la Libération le 16 août 1944. Il reçut aussi plusieurs médailles, titres et récompenses belges. Un collège de Chalon porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150128, notice CHEVALIER Camille, Louis, Hippolyte par Jean-Pierre Besse complétée par Annie Pennetier, version mise en ligne le 7 novembre 2013, dernière modification le 28 décembre 2020.

Par Jean-Pierre Besse complétée par Annie Pennetier

Camille Chevalier
Camille Chevalier

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet de l’Ordre de la Libération. – Mémorial GenWeb. — Notes de Charles Gutierrez.— Brochure ANACR comité de Chalon-sur-Saône et Chagny, 2012.— Dernière lettre conservée dans le Centre de recherches et d’études de la Seconde guerre mondiale (CREHSGM), Bruxelles, papier W. Ugeux n°302. — Etienne Verhoeyen, Un réseau belge du Nord : Ali-France, Revue du Nord, tome 76 n°306, 1994.

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