RIOUAL Maryvonne [née LE COQUIL Maryvonne]

Par Jacques Defortescu

Née le 15 octobre 1942 à Plounez (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor)  ; militante communiste du Havre, adjointe au Maire du Havre, conseillère générale de Seine-Maritime et vice-présidente du conseil régional de Haute-Normandie.

Maryvonne Rioual en 2013
Maryvonne Rioual en 2013

Les parents de Maryvonne Rioual étaient issus d’une famille nombreuse en Bretagne (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) venant d’une lignée d’agriculteurs. Son père Auguste Le Coquil (né en 1911) travailla dès onze ans dans le secteur agricole puis devint transporteur dans le bâtiment, et employé de coopérative à la Paimpolaise où il fut employé tour à tour comme manœuvre puis chauffeur-livreur. Sa mère Alice (née en 1912) éleva cinq garçons et trois filles. Maryvonne Le Coquil étant la quatrième de la fratrie. La famille n’avait pas de pratique religieuse autre que la communion solennelle pour les enfants, le père étant même anticlérical. Sympathisant communiste, celui-ci ne fut jamais encarté au PCF, ni syndiqué du fait de la répression syndicale qui s’exerçait chez son employeur.

Maryvonne Le Coquil suivit une formation traditionnelle : maternelle et primaire à Plounez, puis au lycée de Guinguamp jusqu’en cinquième, et lycée de Saint-Brieuc jusqu’au bac philo qu’elle ne réussit pas. Maitresse d’internat à partir de 1961 au lycée de Dinan, elle rencontra en 1962, alors qu’elle animait des colonies de vacances pour la RATP dans les Landes, Jean-Pierre Rioual qui devint son époux le 29 décembre 1962. Auparavant Maryvonne Le Coquil avait demandé et obtenu sa mutation en Seine- Maritime à Fécamp.

Depuis janvier 1963, elle avait adhéré au Parti Communiste Français au Havre. Dès 1964 elle devint secrétaire de cellule dans le quartier de l’Eure où elle résidait, Jean Pierre Rioual, son mari y étant instituteur. En octobre 1966, après avoir mis au monde un second enfant, Maryvonne Rioual rentra au Comité d’Établissement de la Compagnie Française de Raffinage (CFR) à Gonfreville l’Orcher comme employée de bibliothèque. Elle devint à cette occasion secrétaire de cellule d’entreprise à la CFR.

Très sportive dès sa plus tendre jeunesse, Maryvonne Le Coquil commença le basket dès dix ans comme poussin, puis hand-balleuse à treize ans et surtout Volleyeuse à partir de quinze ans ou elle ira jusqu’en finale des championnats de France Universitaire. En 1965 Maryvonne Rioual, reprit le Volley - Ball aux « Loisirs Coopératifs Havrais » jusqu’en 1971.

C’est à cette date (mars 1971) que Maryvonne Rioual fut appelée par René Cance à rejoindre la liste d’Union de la Gauche qui briguait un second mandat. Commence alors pour elle une carrière d’adjointe au maire du Havre, qui se termina en 1995. Elle fut élue alors conseillère municipale d’opposition à Antoine Ruffenacht, jusqu’en 2008 (37 ans de mandat municipal). Maryvonne Rioual marqua de son empreinte la politique municipale envers la jeunesse havraise, notamment par la création des « Centre de Loisirs et d’Echanges Culturels » (CLEC) véritable organisation populaire de quartiers très ancrées dans la population havraise qui animèrent longtemps la vie de tous les quartiers havrais. Les « Juin dans la rue » notamment, celui de 1977 avec Michel Fugain, au cours duquel fut créée et lancée la chanson « le chiffon rouge » reprise ensuite par les sidérurgistes lorrains et dans les manifestations de toute la France.

Maryvonne Rioual tenait avec les animateurs de la vie culturelle municipale, et avec les personnes des quartiers qui participaient à l’activité ses CLEC à des décisions réfléchies et partagées, notamment avec l’apport des adhérents du GFEN (Groupe Français d’ Education Nouvelle). Elle proposa, que les Comités de Gestion des CLEC deviennent des comités de quartiers, puissent contribuer ainsi aux décisions municipales.

Salariée du PCF dès cette période (1971), elle ne quitta plus les mandats électifs jusqu’à sa retraite. Maryvonne Rioual fut élue conseillère générale du troisième canton de Seine- Maritime de 1976 à 2001, succédant à René Cance puis André Duroméa. Elle fut remplacée par Jean Louis Jegaden, lui aussi Communiste.

En 1998, quatrième sur la liste de gauche conduite par le socialiste Alain Levern, aux côtés de Frédérique Bredin, Maire socialiste de Fécamp et Thierry Foucaud, Maire communiste de Oissel, Maryvonne Rioual est élue Vice-Présidente du Conseil Régional de Haute-Normandie où elle exercera les responsabilités de la santé et du logement.

Maryvonne Rioual n’a jamais eu l’ambition d’être élue, elle est, d’après elle, le pur produit d’une préoccupation constante de la politique du Parti Communiste Français en Seine-Maritime de promouvoir et de présenter des femmes en position d’être élue.

Outre ses responsabilités dans le PCF comme secrétaire de cellule, Maryvonne Rioual participa au développement d’une grande activité des quatre cellules que compta alors le populaire quartier de l’Eure, dans la partie sud du Havre. Elle participa à une école fédérale en 1974, ainsi qu’au comité Fédéral de Seine-Maritime, au comité de section du PCF à Harfleur de 1967 à 1971, et au comité de section au « Havre - Commune de Paris » à partir de 1971.
En 2013, bien que retirée des affaires publiques, Maryvonne Rioual était toujours membre du PCF.

Avec son mari Jean Pierre Rioual, ils eurent trois enfants, Alain né en 1963, Isabelle née en 1965, et Claire née en 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150151, notice RIOUAL Maryvonne [née LE COQUIL Maryvonne] par Jacques Defortescu, version mise en ligne le 18 novembre 2013, dernière modification le 7 avril 2022.

Par Jacques Defortescu

Maryvonne Rioual en 2013
Maryvonne Rioual en 2013
31 mars 1990, 20 000 manifestants à Rouen pour la défense de la Sécurité Sociale, parmi eux Maryvonne Rioual aux cotés de Daniel Colliard et des élus communistes de l’ agglomération havraise.

SOURCES : Entretien avec Maryvonne Rioual du 11 octobre 2013. — Marie Paul Dhaille-Hervieu, Communistes au Havre- Histoire sociale, culturelle et politique (1930 – 1983), PURH, 2010. — Le fil rouge, journal de l’IHS CGT, 76 n° 48 été 2013, et n° 49 automne 2013. État civil.

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