BEN ISMAÏL Ali

Par Amar Benamrouche, René Gallissot

Né dans la Casbah d’Alger (Algérie) ; secrétaire du syndicat CGT des traminots d’Alger (1947) puis de l’Union des Transports ; militant du MTLD ; membre de la direction de l’UGSA en 1964 (CGT transformée).

En 1932-1933, Ali Ben Ismaïl, écrit aussi Bensmaïne, aurait été concerné par la tentative du communiste Si Ahmed Belarbi* dit Boualem de former un Parti National Révolutionnaire. Mais sa date de naissance, si elle est juste, le 4 mars 1919, le rend trop jeune pour cette expérience. Avec le brevet élémentaire, il devient receveur des tramways ; il passe pour le plus diplômé des jeunes de la Casbah qui forment au milieu des années 1930, un groupe qui se réclame de l’ENA (Etoile nord-africaine).

En 1947, on le retrouve militant de pointe tant à la CGT qu’au MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). Il fait partie du comité central de grèves qui est chargé de coordonner le mouvement qui culmine en novembre-décembre 1947 sur des mots d’ordre de la CGT inspirés par le parti communiste à l’ouverture de la guerre froide. La répression est violente.

Le premier congrès du MTLD tenu le 15 février 1947 décide la création d’une Commission centrale des affaires sociales et syndicales. Le projet est de sortir de la CGT pour former une union syndicale nationale et nationaliste. Envoyé par le PPA (Parti du peuple algérien)-MTLD en 1947 en Tunisie pour étudier le modèle que représente l’UGTT, A. Ben Ismaïl fait à son retour un rapport critique sur les dangers de rompre l’unité du mouvement syndical ; il propose donc le maintien et le renforcement de la CGT. Ce qui ne l’empêche pas de prononcer un discours très vigoureusement anticolonialiste au congrès confédéral de la CGT en 1948.

À cette époque, il cumule plusieurs mandats syndicaux. Secrétaire général du syndicat CGT des traminots d’Alger, il est également secrétaire de l’Union des syndicats CGT de l’Algérois et de l’Union algérienne des Transports.

C’est d’ailleurs au titre de celle-ci qu’il représente en 1950 le continent africain au comité administratif de l’Union internationale des travailleurs des Transports terrestres et aériens de la FSM (Fédération syndicale mondiale). En mai 1955, il prendra part au congrès de l’Union internationale des syndicats des Transports de la FSM à Bucarest (Roumanie).

Toujours membre du MTLD mais sans prendre position dans la crise du parti, Ali Bensmaïl poursuit son action à l’UGSA-CGT ; il est membre de sa direction à l’issue de la conférence d’autonomisation de l’UGSA de juin 1954. À la Régie des Transports d’Alger (RDTA), il semble suivre Lakhdar Kaïdi* qui est à la tête de l’UGSA pour maintenir l’unité au moment de la création en février 1956 de l’USTA messaliste car les messalistes sont solidement implantés à la RDTA. Par opposition, les syndicalistes venant de la CGT entraînent les employés des Tramways d’Alger (T.A) vers le ralliement à l’UGTA.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150203, notice BEN ISMAÏL Ali par Amar Benamrouche, René Gallissot, version mise en ligne le 13 novembre 2013, dernière modification le 13 novembre 2013.

Par Amar Benamrouche, René Gallissot

SOURCES : Arch. Outre-mer, Aix-en-Provence, ALG 3 F/159, 3 F/160, 3 F/175. — B. Stora, Dictionnaire biographique des nationalistes algériens, op. cit. — A. Taleb Bendiab, Chronologie des faits, op. cit. — B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op. cit. — O. Carlier, Entre nation et Jihad, op.cit. — Arch. Nat. Outre-mer, Aix-en-Provence, ALG, Oran, 307, 2522, 91 3 F/66, notes de Louis Botella.

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