COLIEZ Gustave, Émile, Théophile

Par Bertrand Gogendeau, Michel Thébault

Né le 26 avril 1898 à Pecquencourt (Nord), fusillé après condamnation à mort le 29 novembre 1943 à Angers (Maine-et-Loire) ; employé à la reconstruction industrielle en tant qu’architecte à Alençon (Orne) ; résistant homologué RIF (Résistance Intérieure Française) réseau Manipule et réseau Agir, membre du Front National.

Gustave Colliez
Gustave Colliez
Association des familles de fusillés (MRN)

Gustave Coliez était le fils d’Adrien, François Coliez âgé de 43 ans employé et de Sophie, Sidonie Blanchette âgée de 26 ans. Prisonnier civil pendant l’occupation allemande des années 1914 – 1918, il s’engagea volontairement dans l’armée après avoir été évacué des régions reconquises à la fin 1918. Incorporé le 31 décembre 1918 dans le 16ème Bataillon de Chasseurs à pied, il participa à l’occupation des pays rhénans d’octobre 1919 à juillet 1920. Son engagement résilié il fut démobilisé fin juillet 1920 et revint s’installer à Pecquencourt 52 route de Douai. Étudiant lors de son recrutement, il était en 1934 métreur en bâtiments, marié avec Florence Beaucamp. Deux enfants étaient nés de leur mariage, Yvette le 14 mai 1924 et Yves le 26 septembre 1932. Son épouse mourut le 2 novembre 1938.
 
Il fut mobilisé une première fois, quelques jours entre le 24 septembre 1938 et le 1er octobre lors de la crise de Munich puis rappelé le 25 août 1939 et affecté lors de la déclaration de guerre dans le 514ème Régiment Régional avant d’être affecté en janvier 1940 dans un régiment d’infanterie. Selon le témoignage de son frère (dossier AVCC Caen op. cit.) : « Il fut blessé à la bataille de Dunkerque le 2 juin 40. Fait prisonnier le 4 juin, il s’évada de la caserne Kléber à Lille où il était interné et de là se rendit en France libre ». Sous l’occupation il fut employé à la reconstruction industrielle en tant qu’architecte, au Commissariat à la Reconstruction, service régional d’Alençon. Il était domicilié au lieu-dit Le Pont de Paris à Alençon (Orne). Il s’engagea dans la Résistance rejoignant le réseau Manipule (attestation du dossier AVCC) agent P2 sous le pseudonyme Filleul. Ce réseau de renseignements de la France Libre créé en février 1942, considéré comme le service action du mouvement Ceux de la Résistance, était implanté dans la zone nord de la France, principalement sur la côte ouest et le long de la frontière belge. D’autres sources indiquent qu’il travaillait également pour le Front national et eut des contacts avec le réseau Agir créé par Michel Hollard en 1941 et travaillant pour l’Intelligence Service.
 
Il fut arrêté à Paris, 61 rue Madame à la Maison diocésaine des Étudiants par la SIPO-SD le 13 août 1943 pour espionnage et interné à la prison du Pré-Pigeon à Angers. Gustave Colliez fut condamné à mort le 22 novembre 1943 pour espionnage et activité communo-terroriste par le tribunal militaire allemand FK 595 siégeant à Angers (possible recours en grâce rejeté). Il a été fusillé derrière le stand de tir militaire de Belle-Beille à Angers, le 29 novembre 1943, à 8 heures 50, avec Raymond Duval et Jacques Millet, et inhumé le jour même à 9 heures 30, dans le cimetière de l’Est à Angers. Il fut exhumé le 18 septembre 1948 et le corps restitué à sa famille, fut transféré dans le caveau familial du cimetière communal de Pecquencourt, sa commune natale.
 
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué à titre posthume, au grade de lieutenant dans la Résistance. Il obtint la statut Interné – Résistant (DIR) le 2 novembre 1970. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Pecquencourt ainsi que sur le monument des fusillés de Belle-Beille.


Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150254, notice COLIEZ Gustave, Émile, Théophile par Bertrand Gogendeau, Michel Thébault, version mise en ligne le 14 novembre 2013, dernière modification le 23 avril 2022.

Par Bertrand Gogendeau, Michel Thébault

Gustave Colliez
Gustave Colliez
Association des familles de fusillés (MRN)

SOURCES : SHD Caen AVCC, Cote AC 21 P 437 640 et SHD Vincennes GR 16 P 136550 (nc). — Arch. Dép. Maine-et-Loire, 181 J 50, 197 J 4, 140 W 71, 303 W 291. — Arch. mun. Angers, 4H103. — Registre des inhumations du cimetière de l’Est à Angers. — Justine Bihl, Louise Capu, Clara Stromboni. Les fusillés de Belle-Beille : 21 février 1942-7 juin 1944 : des noms dans la pierre car ils s’engagèrent pour libérer la France. Ed. du Petit pavé et Archives départementales de Maine-et-Loire. Septembre 2020. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb. — État civil.

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