Par Jean-Pierre Besse, Christian Lescureux
Né le 21 août 1911 à Annezin-lès-Béthune (Pas-de-Calais), fusillé le 18 juin 1944 à Arras (Pas-de-Calais) ; ouvrier mineur ou artisan plombier ; militant socialiste de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) ; résistant FTPF.
Domicilié à Annezin-lès-Béthune, marié et père d’un enfant, Alfred Coussette fut mobilisé le 3 septembre 1939 et démobilisé en juillet 1940 pour devenir responsable du service des Eaux des communes d’Annezin et Lapugnoy.
Il devint responsable du comité d’entraide aux prisonniers de guerre et entra dans la Résistance en novembre 1943. Son dossier fixe son appartenance aux FTPF à partir du 1er janvier 1944. Nommé responsable militaire de la région d’Annezin (groupe 21A) en février 1944, il devint par la suite chef du détachement de la 5e et 16e Compagnie des Forces française de l’Intérieur (FFI).
Peu après l’annonce du débarquement en Normandie, plusieurs centaines de jeunes FTPF du bassin minier du Pas-de-Calais entreprirent, à pied, de rejoindre le maquis des Ardennes ; ils étaient très peu armés et dépourvus de toute expérience du combat. Trente-quatre furent tués par des unités de la Wehrmacht qui les interceptèrent le 11 juin 1944 au bois de Bourlon près de Cambrai (Pas-de-Calais). Les autres FTPF, arrêtés dans les parages, furent traduits devant le tribunal militaire d’Arras qui siégea alors en accéléré. Quarante-quatre furent fusillés les 14 et 18 juin dans les fossés de la citadelle d’Arras. Leurs corps, encore revêtus de leurs bleus de travail et jetés sans sépulture dans une fosse commune ont été découverts à la libération d’Arras. Une centaine des autres condamnés furent déportés dans les camps de concentration. Bien des incertitudes demeurent sur l’origine des ordres qui avaient été donnés pour cette opération.
Alfred Coussette était engagé dans cette opération. Le 8 juin, il reçut l’ordre de rejoindre le maquis en Ardennes avec ses hommes. Le 11 juin il fut arrêté au bois de Bourlon par la Wehrmacht pour « menées communistes ». Interné à Arras, il fut condamné à mort par le tribunal OFK 670 le 16 et fusillé le 18 juin 1944 à 19 h 15 à la citadelle d’Arras.
Il reçut le grade de capitaine FFI à titre posthume et fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 1950.
Son épouse, institutrice, fut nommée présidente du comité local de Libération et de la délégation municipale mais démissionna assez rapidement pour se consacrer à son métier.
Par Jean-Pierre Besse, Christian Lescureux
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – DIMI, SHD, Bureau résistance, dossier 16 P 148507. – Arch. Dép. Pas-de-Calais, M. 5022/1 et 51 J/6. – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit., p. 275. – Jacques Estager, Ami, entends-tu, Messidor/Éd. Sociales, Paris, 1986, p. 255-256. – Yves Le Maner, Fusillés et déportés du Nord-Pas-de-Calais (1940-1945), Lille, La Voix du Nord. – Étienne Dejonghe et Yves Le Maner, Le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande 1940-1944, Lille, La Voix du Nord, 1999, p. 346. – M. Bottineau, J. Laby, Le Béthunois 1940-1944 : Une Résistance au quotidien, brochure à la médiathèque Élie Wiesel de Béthune, p. 102. – Mémorial des fusillés d’Arras. – Notes Christian Lescureux.