DEROUET Paul, Henri

Par Jean-Pierre Besse

Né le 26 juin 1920 à Villaines-la-Juhel (Mayenne), fusillé comme otage le 31 mars 1942 à Saint-Roch (Indre-et-Loire) ; coiffeur puis maçon ; résistant dans la Mayenne.

C’est à partir d’août 1941 que Paul Derouet, célibataire et domicilié à Laval (Mayenne), devint l’un des responsables du groupe mayennais les Flèches noires, créé par Charles Sindic. Le groupe comprenait aussi François Chemin, restaurateur à Mayenne.
Il collecta des renseignements pour Londres. Dénoncé, il fut arrêté par les autorités allemandes le 21 novembre 1941 sur son lieu de travail à l’Huisserie (Mayenne). Interné à Laval jusqu’au 23 février 1942 puis à Angers (Maine-et-Loire) jusqu’au 30 mars, enfin à Tours (Indre-et-Loire), il fut condamné par un tribunal militaire allemand à quatre ans de travaux forcés « pour intelligence avec l’ennemi ». Rejugé, il fut condamné à quinze ans de travaux forcés. Paul Derouet a été fusillé le 31 mars 1942 à Saint-Roch, comme otage en représailles à l’attentat du Havre du 21 février 1942 contre des soldats allemands.

Extrait de sa dernière lettre adressée à ses parents et son jeune frère Christian :
Tours, le 31 mars 1942,

Bien chers parents et frère tant aimés,
Aujourd’hui , vous allez apprendre le plus grand malheur qui puisse vous frapper. entre trois et quatre heures, je vais être fusillé.
Soyez courageux comme je le suis, ne vous révoltez pas, n’accusez personne, ne chercher pas à vous venger, car se venger est lâche.
Dieu me rappelle à lui de cette manière, je vais aller vers lui bravement, en lui demandant que mon sacrifice soulage les misères d’ici bas et surtout les vôtres...
Peut-être pourrez-vous un jour prochain avoir la consolation de venir sur ma tombe fléchir vos genoux. je vais être inhumé à Tours...
Christian, suis le dernier conseil de ton frère : n’écoute que papa et maman, seuls leurs conseils sont bons. Souvent, les amis trahissent et peuvent nous entraîner Dieu sait où.
Soit bon pour ton prochain et ne cède jamais à la colère, pardonne toujours le mal qu’on peut se faire, suis toujours le droit chemin...
Fuis les mauvais penchants et sois un travailleur...
Adieu mon petit Christian, je te serre bien fort dans mes bras et je t’embrasse de tout mon cœur.
Paulo.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150271, notice DEROUET Paul, Henri par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 14 novembre 2013, dernière modification le 21 novembre 2021.

Par Jean-Pierre Besse

Paul Derouet
Paul Derouet
Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, Direction départementale de l’ONACVG de la Mayenne, 2001

SOURCES : DAVCC, Caen. – Michel Desrues, Magali Esven, Mémorial de la Mayenne 1940-1945. Fusillés, massacrés morts aux combats de la Libération, ONAC Mayenne, 2001.

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