DEHAY Augustin

Par Bernard Grelle

Syndicaliste de Lens (Pas-de-Calais).

Augustin Dehay est au début du XXe siècle, marchand de journaux. Il utilisait en 1903, comme d’autres de ses collègues une charrette attelée à un chien pour vendre ses journaux. Il se vit refuser l’autorisation d’utiliser cette aide par Basly, maire de Lens, après qu’un arrêté préfectoral ait confié aux maires le soin d’accorder de telles autorisations. Autorisation qui fut également refusée à Louis Level, Bernard et Tinclercq tous révolutionnaires et ennemis politique de Basly. Et ce jusqu’à ce que le préfet rapporte cet arrêté le 9 janvier 1904. Quand Dehay fut rappelé pour une période miliaire de vingt-huit jours, la mairie de Lens lui refusa l’indemnité de 10 F qu’elle versait à tous les rappelés, patrons compris (L’Action Syndicale, 28 avril 1904)

Car Dehay était aussi trésorier du « Jeune syndicat ». Membre du Parti Ouvrier de Guesde, il refusa de rallier le « Vieux syndicat » de Basly, ordre donné aux syndicalistes socialistes après l’unification des différents courants socialistes lors de la création du Parti Socialiste Unifié en avril 1905. Tous les récalcitrants, dont Dehay, furent exclus (L’Action Syndicale, 20 janvier 1907). Ce qui n’empêcha pas Dehay de se joindre à Dumoulin pour proposer, lors du congrès de Marseille, de rejoindre la CGT en octobre 1908, au nom de l’efficacité.

Le 8 janvier 1906, un article du Réveil du Nord, signé par Basly, intitulé « Au pilori », accusa la Fédération des mineurs du Pas-de-Calais, et donc Dehay, son trésorier, en premier lieu, d’avoir détourné une partie de l’argent recueilli pour soutenir les familles de mineurs morts dans la catastrophe de Courrières. La Fédération des mineurs du Pas-de-Calais (« Jeune syndicat) demanda que l’affaire soit portée devant un jury d’honneur. Ce dernier mit hors de cause la gestion de Dehay, en soulignant que Basly et ses amis s’étaient dérobés, ne pouvant apporter la preuve de leurs accusations. La Fédération des mineurs cita alors Le Réveil du Nord et Basly à comparaître en correctionnelle pour injures publiques et diffamation, Dehay se joignant à l’action à titre personnel (27 janvier 1907). Le procès tourna à la confusion du député maire de Lens.

À son métier de vendeurs de journaux, Augustin Dehay joignait d’autres activités « d’homme de presse ». Il participa à la vie de L’Action syndicale et fit partie de la commission du journal. Il y publia avec Dumoulin des communications sur la vie du « Jeune syndicat », et surtout signa avec Monatte, rédacteur de L’Action directe, un long feuilleton « La Vérité sur la grève de 1906 » en février et mars 1908.
Dehay était adhérent de la section Ni dieu ni maître de la libre-pensée de Lens.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150280, notice DEHAY Augustin par Bernard Grelle, version mise en ligne le 15 novembre 2013, dernière modification le 2 juillet 2016.

Par Bernard Grelle

SOURCE : Presse locale.

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