ALLEWAERT Emile, Joseph.

Fils de Francis Allewaert, cabaretier, et de Constantina Labeeuw, Emile Allewaert suit l’enseignement primaire au collège d’Izegem. À l’âge de douze ans, il devient apprenti typographe chez J. Dooms et à dix-huit ans, il entre au service de l’imprimerie Strobbe. Il est fortement impressionné par le père Rutten*, dirigeant du Secrétariat général des unions professionnelles chrétiennes, qui vient à Izegem le 1er juillet 1906 pour propager le syndicalisme chrétien. Cette venue a d’ailleurs de suites rapides puisque le 14 octobre 1906, l’Izegemse weverssyndicaat (Syndicat des tisserands d’Izegem) est fondé. Allewaert en est le trésorier et le secrétaire. En mars 1907, il fait partie, avec A. Van Walleghem, des fondateurs du Papier en boekbewerkerssyndicaat : Hoop in de toekomst (Syndicat du livre et du papier : Espoir en l’avenir) de la région Roulers-Tielt. L’année suivante, il fonde le Verbond der christene vakvereenigingen van Izegem (Fédération des syndicats chrétiens d’Izegem).

Les contacts d’Emile Allewaert avec le secrétariat du père Rutten à Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand) deviennent plus fréquents. En 1908, René Debruyne*, un des collaborateurs de Rutten, lui propose de devenir propagandiste du Secrétariat général des unions professionnelles chrétiennes. C’est finalement en août 1910 que le père Rutten le nomme premier propagandiste permanent de Flandre occidentale. Dès ce moment, il parcourt toute la province et s’occupe de presque chaque mouvement de grève. Il joue un rôle important dans le lock-out à Roulers en 1912-1913.

Les préoccupations de Allewaert ne vont pas seulement au mouvement syndical. En 1912, il est fondateur et dirigeant de la Katholieke werkliedenbond Leo XIII (Ligue ouvrière catholique des travailleurs Léon XIII) à Izegem et cofondateur de la boulangerie coopérative, Ons eigen brood (Notre propre pain), dont il deviendra président. Avant la Première Guerre mondiale, il s’occupe également du lancement et de la rédaction du journal démocrate flamand, ‘t Izegemsche volk (Le peuple d’Izegem).

Entretemps, Emile Allewaert devient actif dans la vie politique locale. Comme délégué ouvrier, il est vice-président de la Katholieke kiesbond (Ligue électorale catholique). Il devient successivement président de la Werkersbond locale de 1920 à 1948, secrétaire de 1920 à 1933 et président de 1933 à 1947 de la Ligue d’arrondissement des travailleurs chrétiens. Il est secrétaire de la Katholiek arrondissementsverbond (Ligue catholique d’arrondissement) de Roulers-Tielt de 1921 à 1923. De 1921 à 1958, il est conseiller communal d’Izegem, échevin de 1921 à 1927, ensuite premier échevin et bourgmestre de 1945 à 1958.

Au Parlement où il s’intéresse surtout à la question des familles nombreuses, Emile Allewaert siège comme sénateur provincial de 1921 à 1925, comme député de 1925 à 1946 et comme sénateur de 1946 à 1958. Lors des élections législatives de 1925, comme dans de nombreuses régions, il mène une liste ouvrière indépendante.

L’attention de Allewaert se porte également sur le mouvement mutuelliste. À Izegem, il est fondateur et président de la mutualité, Voorzienigheid (Prévoyance), de 1920 à 1966. Il est président de la Verbond der christelijke mutualiteiten (Fédération des mutualités chrétiennes) de l’arrondissement de Roulers (1934-1940) et dirigeant de la Fédération provinciale. En 1935, il siège au bureau de la Kristelijke arbeidersjeugd (KAJ - Jeunesse ouvrière chrétienne) à Izegem. En 1922, on le signale comme dirigeant de la Fédération nationale belge des travailleurs chrétiens du bois et du bâtiment. À partir de 1925, Emile Allewaert est confronté à la scission des syndicats nationalistes flamands à Izegem. En réaction, il crée l’association culturelle, Katholieke vlaamse bond « Hooger op » (Ligue catholique flamande « Plus haut »). Il est également cofondateur et administrateur de l’imprimerie Vooruitgang (Progrès).