ANDRÉ Francis.

Par Paul Aron

Mons (pr. Hainaut, arr. Mons), 2 juillet 1906 − Ixelles ( pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), avril 1972. Caricaturiste dans la presse socialiste et anarchiste.

Francis André est le fils de François Jules Alexandre André, avocat, né à Hon-Hergies (département du Nord, France) le 26 janvier 1869, et d’Élisa Pauline Isabelle Victorine Descamps, née à Mons le 17 février 1878, le couple s’étant marié à Mons le 24 février 1900.
Sur les instances de son père, Francis André s’inscrit à la Faculté de droit de l’Université libre de Bruxelles en 1924. Il participe à la vie étudiante et lui demeure attaché après avoir abandonné ses études. Il illustre notamment Bruxelles universitaire, journal étudiant, sous le pseudonyme de « Clebs phétide ». En 1927, suivant peut-être l’illustre exemple de l’« Amiral » Picard, il prend un engagement dans la marine marchande. Il se fixe un temps à Paris, puis revient à Bruxelles.
Dès 1930 commence, pour Francis André, une période d’intense créativité. Il publie de nombreuses plaquettes, à compte d’auteur, où il donne libre cours à des recherches graphiques d’une très grande modernité. Ses dessins sont essentiellement consacrés à l’univers des ports et de la mer. Certains illustrent le thème de la solitude comme Le sous-marin fantôme et les quatre gars qui cherchaient « L’espérance ». Histoire avec des images et des hommes mous, réalisé en 1930. D’autres témoignent des sentiments pacifistes de Francis André ou de ses souvenirs d’université comme La machine à faire les diplômes en 1930.

À la même époque, Francis André entre en contact avec la rédaction de l’hebdomadaire bruxellois, Le Rouge et le Noir, pour lequel il réalise des caricatures et des illustrations. Il donne des dessins à l’organe de l’Union des Jeunesses ouvrières socialistes, Jeune pionnier (1931), à l’organe du Plan du travail, Plan (1934-1936), et à l’organe des Jeunes gardes socialistes, Jeunesse nouvelle (1938-1940). Il y introduit non seulement le « cartoon » mais aussi la bande dessinée à objectif politique (guerre d’Espagne-fascisme).

Après la Seconde Guerre mondiale, qu’il passe dans des camps de prisonniers, Francis André collabore à Week-end et à l’hebdomadaire, L’âne roux, organe des anarchistes modérés. Il y publie notamment un « Conte de captivité ». En 1958, il décore de nombreux stands pour l’Exposition universelle de Bruxelles. Il part ensuite au Katanga (Congo) en qualité de régisseur d’une troupe de « spectacles populaires », composée de noirs, dont les représentations rencontrent un beau succès. Son activité ultérieure (« Un artiste hors du commun : Francis André » décors pour le Théâtre royal de la Monnaie et collaboration avec le sculpteur Olivier Strebelle « Un artiste hors du commun : Francis André ») mérite assurément d’être connue pour son originalité artistique, mais elle demeure sans incidence politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150442, notice ANDRÉ Francis. par Paul Aron, version mise en ligne le 22 novembre 2013, dernière modification le 17 novembre 2023.

Par Paul Aron

ŒUVRE : Quelques dessins ont été repris dans BONDAS J., Histoire de la centrale des métallurgistes, deuxième édition, Bruxelles, CMB, s.l., s.d.

SOURCES : Archives de l’Université libre de Bruxelles − Papiers personnels de Francis Drugman − Maison de la Bellone (Bruxelles) − SARTORIUS F., « Un artiste hors du commun : Francis André », Bulletin de l’Université libre de Bruxelles et de l’union des anciens étudiants, n° 1, juillet 1975, p. 20-21.

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