PERIGNON Pierre

Par Jacques Girault

Né le 8 août 1913 à Varennes-en-Argonne (Meuse), mort le 19 octobre 1988 à Verdun (Meuse) ; instituteur dans la Meuse ; militant syndicaliste ; militant socialiste.

Fils d’un maréchal-ferrant, Pierre Pérignon reçut les premiers sacrements catholiques. Il entra à l’École normale d’instituteurs en 1929 où il anima la commémoration du cinquantenaire de l’école laïque. Titulaire du brevet supérieur, il réussit en 1937 au brevet d’enseignement agricole. Nommé instituteur à Vilosnes où il fut secrétaire de mairie, il obtint un poste à Belleville-sur-Meuse. Nommé à Verdun en 1960, il termina sa carrière comme directeur d’école en 1968.
Pérignon se maria religieusement. Le couple eut un fils qui fut seulement baptisé pour ne pas déplaire aux parents de son père.

Pérignon adhéra en 1932 au Syndicat national (CGT) et au syndicat de la Fédération unitaire de l’enseignement comme les autres membres du Groupe de Jeunes dont il fit partie. Après la fusion de 1936, il devint, comme conseiller cantonal, membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en 1938. Il ne fit pas grève le 12 février 1934 et le 30 novembre 1938 en raison de pressions de ses supérieurs. Pacifiste mais « pas défaitiste », lecteur de La Patrie humaine, il participa à la solidarité avec les Républicains espagnols et approuva les accords de Munich après avoir participé à la campagne pour la paix des syndicats.
Sergent de réserve, mobilisé en août 1939, prisonnier, il bénéficia d’un « congé de captivité ».
Après la guerre, Pérignon, toujours membre du conseil syndical de la section départementale du SNI, devint secrétaire de la section en 1950 et le resta pendant quinze ans. Il participa aux réunions des instances nationales et intervint souvent dans les débats. Ainsi lors des réunions du conseil national, le 27 novembre 1949, il réclama la parité avec les autres fonctionnaires pour les primes et des indemnités pour les maîtres de classe unique ; le 19 mars 1951, il demanda la titularisation des intérimaires de guerre ; le 27 décembre 1952, il fut assesseur ; le 26 décembre 1953, il aborda les conditions de travail des instituteurs et le 1er avril 1963, il demanda le reclassement prioritaire des instituteurs.

Lors du congrès national, le 17 juillet 1957, Pérignon, désigné pour la commission des résolutions, le lendemain, approuva le rapport moral. Lors du congrès de juillet 1958, il fit partie à nouveau de la commission des résolutions. Il signait les motions d’orientation présentées par la majorité à partir du congrès du SNI de Paris en 1961. Lors du congrès national le 14 juillet 1962, assesseur, son intervention fut consacrée à la question laïque. 

Pérignon fut élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1951. A la demande du SNI, il démissionna collectivement pour protester contre la politique répressive du gouvernement et sa politique antilaïque à la fin de 1953. Il fut réélu en janvier 1954 avec beaucoup plus de voix qu’en 1951. Il fut candidat au bureau national en dix-huitième position sur la « Liste pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif ». Les membres du conseil national, le 23 décembre 1957, le placèrent en dix-neuvième position avec 712 voix. En janvier 1958, en quinzième position pour faire partie de la commission administrative nationale de la Fédération de l’Éducation nationale, il fut désigné comme suppléant.

Pérignon devint membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale et la présida jusqu’en 1981.
 
Sympathisant communiste jusqu’à son service militaire en 1935-1936, déçu par la situation en URSS (procès de Moscou et purges), Pérignon adhéra au Parti socialiste SFIO en 1937 et approuva les analyses de Marceau Pivert. Il rejoignit le Parti à la Libération. Membre du bureau de la fédération, il entra en conflit avec la direction nationale lors de la scission initiée par Yves Déchezelles à la fin des années 1940. Candidat à l’élection cantonale partielle de Verdun du 8 juin 1947, il obtint 537 voix sur 10 943 inscrits et 5 285 suffrages exprimés. La fédération annonça en novembre 1950 qu’il allait réadhérer sans occuper de responsabilités en raison de ses fonctions syndicales. De nouveau secrétaire de la section socialiste de Verdun, il fut candidat suppléant du radical Barat-Dupont aux élections législatives de novembre 1958. Candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste aux élections législatives de 1967 dans la deuxième circonscription (Verdun-Montmédy), il obtint 5 138 voix sur 53 495 inscrits (troisième position). Mais il refusa d’adhérer au Parti socialiste après le congrès d’Épinay.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150758, notice PERIGNON Pierre par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 décembre 2013, dernière modification le 2 décembre 2013.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/112/B, 268 et 562. — Archives de l’OURS, dossier Meuse. — Renseignements fournis par l’intéressé en 1975. — Presse syndicale. — Notes de Gilles Morin.

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