PÉROL Charles [PÉROL Annet, François, Charles]

Par Alain Dalançon

Né le 18 mars 1920 au Breuil-sur-Couze (Puy-de-Dôme), mort le 18 octobre 2000 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; professeur agrégé de mathématiques ; militant du SNES, de la FEN, du SNESup dans le Puy-de-Dôme ; militant de l’IREM et de l’APMEP ; militant communiste.

Charles et Lucette Pérol dans les années 1995.
Charles et Lucette Pérol dans les années 1995.

Charles Pérol fréquenta l’école communale de son village natal où son père était tailleur de pierre. Il effectua ses études secondaires au collège d’Issoire (Puy-de-Dôme) et poursuivit des études supérieures de mathématiques à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand.

Ses études furent interrompues par la guerre. Faisant partie de la classe 1940, il fut mobilisé dans les Chantiers de Jeunesse, de juillet 1940 à février 1941, puis fut réfractaire au STO (Service du travail obligatoire) et resta caché jusqu’en 1944 dans une grange. Il avait épousé en 1943, à Saint-Genès-la-Tourette (Puy-de-Dôme), Simone Roussel, sans profession, avec laquelle il eut deux enfants.

Sa licence acquise, il commença sa carrière d’enseignant de mathématiques comme maître auxiliaire à Vichy (Allier) en 1945. Devenu adjoint d’enseignement, il fut nommé au collège de Sarrebourg (Moselle), de 1946 à 1951. Puis il revint en Auvergne au lycée de Saint-Flour (Cantal) de 1951 à 1955. Reçu à l’agrégation en 1955, il fut muté au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand où il demeura jusqu’en 1961, avant de rejoindre l’enseignement supérieur à la Faculté des Sciences, où il termina sa carrière au grade de maître-assistant en 1980.

Adhérent du Syndicat national de l’enseignement secondaire dès le début de sa carrière, Charles Pérol y milita activement quand il revint dans l’académie de Clermont-Ferrand. Il participa aux congrès nationaux du SNES et devint en mars 1959, secrétaire de la section départementale (S2) du Puy-de-Dôme, puis en 1960 secrétaire adjoint de la section académique (S3) de Clermont-Ferrand, au côté d’Auguste Chauchat. Tous deux militaient dans la tendance « B » du SNES alors qu’aux élections à la commission administrative nationale de 1960, la liste « A » (des majoritaires « autonomes ») avait obtenu 57,20% des voix contre 29,12% seulement à la liste « B ».

Passé dans l’enseignement supérieur, Charles Pérol milita au Syndicat national de l’enseignement supérieur et succéda à Jean Lagarde comme secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale en 1963 ; il le demeura jusqu’en 1966.

Il participa activement à l’activité de son syndicat, notamment durant mai-juin 1968 et dans les années qui suivirent. Il fut élu sur une liste intersyndicale SNESup-SGEN au conseil de l’Unité d’enseignement et de recherches Sciences exactes et naturelles dans les années 1970 et fut président de la commission des finances chargée d’élaborer le budget de l’UER.

Charles Pérol fut aussi un des principaux animateurs de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public et de l’Institut de recherches sur l’enseignement des mathématiques de l’Université Blaise Pascal (Clermont 2), dont il assura la direction dès sa création en septembre 1970. En réaction aux nouveaux programmes de mathématiques de 4e et 3e mis en œuvre en septembre 1971, il fut la cheville ouvrière d’un appel encouragé par André Lichnerowicz, paru dans le premier bulletin Inter-IREM, dénommé OPC (Offre Publique de Collaboration). C’est ainsi que des équipes de six IREM (Clermont-Ferrand, Toulouse, Poitiers, Caen, Limoges et Vannes-Rennes) s’associèrent pour essayer, dans un cadre de programmes assouplis à titre expérimental par la Direction des lycées et collèges, de construire des approches moins dogmatiques de l’enseignement dans les deux dernières classes du collège. Une approche où l’élève serait mis plus en activité, où le « concret », un langage plus naturel, à travers des thèmes, prendraient la place qu’une axiomatisation magistrale avait envahie.

Veuf en 1969, Charles Pérol se remaria le 26 septembre 1970 avec Lucette Bidet (voir Lucette Pérol), professeur agrégée des lettres, qui lui avait succédé en 1960 comme secrétaire du S2 du SNES du Puy-de-Dôme. Comme elle, il milita au Parti communiste français auquel il adhéra en 1978 mais qu’il quitta en 1985.

Retraité à Chateaugay, une commune de la banlieue de Clermont-Ferrand, il y fonda l’amicale laïque et fut candidat aux élections municipales en 1978 et 1983 sur les listes victorieuses d’union de la gauche, conduites par un socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150761, notice PÉROL Charles [PÉROL Annet, François, Charles] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 2 décembre 2013, dernière modification le 30 août 2014.

Par Alain Dalançon

Charles et Lucette Pérol dans les années 1995.
Charles et Lucette Pérol dans les années 1995.
Charles Pérol dans les années 1980.
Charles Pérol dans les années 1980.

ŒUVRE : La géométrie de Monge source de problèmes et outils de résolution, Actes du colloque inter-Irem Géométrie de Bayonne, 1996 ; en collaboration avec Cartron Jeannine, Bareil Henri, Duvert Louis, Gras Régis, Orhan Jean-Pierre, Bulletin de l’APMEP, n° 334, p. 511-520, « Réflexions sur ce que pourrait être un renouvellement de l’enseignement des mathématiques au collège » ; en collaboration avec Robert Charbonnier, Monique Garand, (Groupe d’histoire des maths de l’IREM de Clermont-Ferrand), Les Éléments d’Euclide : Livre XIII, IREM de Clermont-Ferrand, juin 2001.

SOURCES : Arch. IRHSES (circulaires du S3 de Clermont-Ferrand).— Sites internet de l’IREM de Clermont-Ferrand et de l’APMEP.— Souvenirs et témoignages de Ch. Pérol, plaquette de l’IREM de Clermont-Ferrand, 2003. — Renseignements fournis par Jean Guyot et son épouse. — Témoignage de Jean Lagarde. — Notes de Jacques Girault.
 

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