DURVILLE Léon

Par Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot

Né le 19 juillet 1880 à Soissons (Aisne), fusillé comme otage le 21 février 1942 à Moulin-sous-Touvent (Oise) ; marchand forain ; militant communiste de l’Aisne.

Léon Durville était le fils d’un manouvrier, Charles Durville, et de Désirée Moreau, ménagère. Il épousa le 3 décembre 1910, dans sa commune natale, Juliette Buré, veuve Jaufret. Domicilié 38 avenue Voltaire à Soissons, il était marchand forain et avait un petit hôtel. Il élevait un fils de sa femme, Maurice Jaufret qui fut son héritier. Sa femme mourut début octobre 1941 quelques jours après l’arrestation de son mari.
Il figurait sur la liste des « communistes notoires qui seront pris comme otages par la Kreikommandantur de Soissons au cas où des incidents surviendraient dans la ville » envoyée par le commissaire de police de Soissons le 30 août 1941 au préfet de l’Aisne. Il aurait été secrétaire de la cellule communiste de Soissons. Il accusa un brigadier de police "gaulliste" de l’avoir dénoncé faussement car il disait dans ses lettres ne plus être communiste.
Le 29 septembre 1941, un attentat fut organisé à Courmelles (Aisne) contre une sentinelle allemande. Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1941, dix-sept communistes furent arrêtés à Soissons et dans la région, parmi eux Léon Durville.
À la suite de l’attentat de Rouen contre des soldats allemands, le 4 février 1942, Léon Durville fut transféré comme otage au camp de Royallieu à Compiègne (Oise) où il écrit de textes de chanson, comme "Les agents sont venus me chercher".
"Cinq heures du matin j’dormais l’âme seraine
Toc, toc, toc, toc, j’entendis frapper
Qu’est-ce que ça peut-être dis ma femme en peine
Mon j’allais ouvrier à demi reveillé
Je vis deux messiers qui d’un air charmant
Dirent venez au poste on vous attend
Prenez un casse-croûte et une couverture
Vous devez aller en Villégiature"...
Il évoquait :
"Notre poste Radio barbelés
Dont les nouvelles arriverons de sources sûres.
Notre poste Radio barbelés
La seule radio disant la vérité."...
Fusillé le 21 février 1942 à la Butte aux Zouaves à Moulin-sous-Touvent, avec Émile Michaud et Arthur Lefebvre, il a été inhumé à Carlepont.
En mai 1945, il a été réinhumé à Soissons.
Son nom est inscrit sur les stèles de Moulin-sous-Touvent (six fusillés les 21 février et 7 mars 1942) et de Carlepont ainsi que sur le monument aux morts de Soissons.
Son beau-fils, Maurice Jauffret est décédé en 1973, il refusait la politique. Il était comptable dans une entreprise de ventes de machines agricoles.

Le musée de Tergnier conserve une transcription d’une des dernières lettres de Léon Durville (Arch. dép. Aisne 82 J 3) :
« Cher Camarade,
 
Je vais au casse-pipe, ma dernière pensée est à vous. Je vous souhaite de vous en tirer mieux que moi. Je vais faire comme Dédé demandé un prêtre. Je compte sur vous pour faire le nécessaire. Je vous remercie tous des jours que j’ai passés avec vous. Au revoir à tous. Dis bien que je vais essayer de mourir courageusement en pensant à vous. Au revoir à tous. Dis bien que je vais essayer de mourir courageusement en pensant à vous et aux copains qui j’espère…
Les hommes de garde se relèvent toutes les heures - je ne me fais pas d’illusions ( fais pas attention à mon écriture ) tu penses je suis émotionné, on le serait à moins, mais je suis résolu. J’ai envie de faire une bêtise, j’essaie de me remonter
j’ai oublié d’embrasser HELLER - Dédé fais le pour moi. Je ne vais pas dormir, je sais ce qui va m’arriver - c’est le letton qui passera cette lettre - serre la main à RICHARD et à LEBILLON dis-lui que je vais mourir courageusement - au revoir à tous.
Je vais essayer de parler de SAGET le Gaulliste, c’est lui mon assassin - pauvre Dédé - pauvre camarade - souhaite le bonjour à ta femme et remercie là - fais le nécessaire pour prévenir Maurice - dis-lui que je voudrais être enterré avec ma femme à Soissons, je vais passer une drôle de nuit) excuse mes moments de mauvaise humeur que j’ai pu avoir avec vous et faites toujours respecter ma mémoire, car je crois avec [avoir] toujours fait mon devoir envers mes camarades, je meurs tranquille ) dis aussi à COTIN qu’il me pardonne mes moments de mauvaise humeur et aussi à toi mon pauvre Charlot - au revoir à tous à Mimille bon petit copain à Marius à René LAVARDE et au petit René, au rouquin de BUSSY, enfin à tous - celui qui vous a aimés Léon DURVILLE. J’oubliais mon pauvre copain ROBOITRE et le cordonnier deux braves copains. J’espère que cette lettre vous parviendra. Adieu LÉON -
Dédé conserve cette lettre pour ton musée c’est mes dernières pensées. Il est 10 heures j’ai un bon moral, que cela ne vous empêche pas de faire la fête dimanche avec les copains vous penserez à moi - dis adieu à HELLER dis-lui que je saurais mourir courageusement. Les copains qui sont avec moi ont aussi un bon moral. Si la lettre te parvient tu la recopieras et tu la conserveras.
[en marge Dédé MALHEURTY, chambre 3. Maurice JAUFRET 7 Place d’Alsace-Lorraine SOISSONS]
Il est 11 heures il fait froid les sentinelles qui montent la garde ont plus froid que nous, nous avons du feu, mais je grelotte de fièvre on l’aurait à moins, hein Dédé pour une fois tu seras d’accord avec moi. Je pense à tous mes camarades je voudrais être le dernier à tomber mais malheureusement je crains j’attends l’heure avec impatience, ça doit faire drôle. Je sais que Charlot va être affecté - mais j’ai eu le bonheur de vous embrasser - Il y a avec moi le camarade MICHAUD et le camarade LEFRERE, ils ont un bon moral - aussi adieu à BRUNOGHE à Nénesse - à tous les petits de Soissons - dites-leur que je vais mourir courageusement - tous les demi-heures on écoute ce que nous faisons en attendant l’heure du départ. Adieu aussi à Lucien et à Plouc à Alexandre et Julot à Marcel le lardé - enfin je dis adieu à tous les camarades du camp j’emporte un bon souvenir de vous car je n’avais pas d’ennemis.
Adieu LEON .
Pardonne moi mon vieux Busa, j’étais plutôt blagueur que méchant tu l’as bien compris et tu m’as pardonné, pense souvent à moi. Adieu.
 
Autre lettre, destinataire Maurice, beau-fils de Léon Durville. Feuille coupée sur la gauche ce qui rend difficile la lecture des fins de ligne.
 
Mon cher Maurice, (son beau-fils, Maurice Jaufret)
Il es 5 heures, on vient me chercher pour la "V (...) Grace". Je ne crois plus à ça, je sais que c’est pour le casse-pipe car dans la pièce où nous sommes enfermés il y a deux sentinelles baïonnette au canon. Alors pas d’illusion, je suis content avant de mourrir d’avoir pu t’embrasser la veille. Ma dernière pensée sera pour toi et ma pauvre femme que je ne peux pas embrasser avant de mourrir. Embrasse bien Paulette, Annette, Suzanne et ma soeur. Ma dernière pensée ira à vous demain matin. J’ai embrassé mes camarades Charles Malheurty, un brave copain Mimile Busa et tous les copains du camp. Ne fais pas attention à mon écriture, tu penses tremble un peu, on tremblerai à moins. Tu assureras la vie à ta soeur, tu achèteras l’Hôtel et tu mettras Gérante. Tu prendras Suzanne avec toi. Tu lui parlais souvent de moi et tu assureras sa vie, tu l’éleveras dans le travail, tu me feras ramener sur la tombe de ma pauvre femme que j’ai tant aimée. Je compte sur toi Maurice mon pauvre vieux que j’ai tant aimé . Dis au revoir à tous les copains. Dis leur que je pense aussi à eux. A Gaston, à Pat (...), Lucien à sa famille. Dis-lui que je pense à eux avant de mourrir. Il est six heures du soir et c’est pour demain matin à 5 heures le départ Maurice. Je t’ai laissé en souvenir deux cannes et une chaine que tu finiras. Tu viendras avec ma soeur chercher mes affaires, car j’a vu qu’ils regardaient les deux cannes. Embrasse bien Julien et Torrine pour moi. J’ai reçu une lettre de Bernard, embrasse les bien aussi pour moi et Denise. Je pardonne à Alphonsine et à Louis. Dis leur bien qu’ils se sont trompés sur moi et que je leur pardonne. Mon vieux Maurice , je vais demander un (...) pour pouvoir te faire parvenir mes dernières volontés. Jusqu’ici le courage ne m’abandonne pas, je suis un peu nerveux et c’est tout. Dis à Louis que je lui pardonne et que je dis au revoir à René et à sa femme. Tu vois que je pense à tout le monde, à Ma (...) à Jules à Madame Evyi qui a pris soin de ma pauvre vieille et (..) père reposer à côté d’elle à Soissons. Surtout viens me chercher, je compte sur toi. Je ne dormirai pas de la nuit. Tu demanderas l’adresse du curé à qui je remettrai ses feuilles pour te les rendre car j’ai pensé à ça c’est Dédé qui me l’a dit car eux, ne te les feraient pas parvenir. Je te laisse une lourde tâche à accomplir. Enfin je compte sur toi. Dans mon portefeuille j’ai encore 549 francs, deux cannes que tu as en souvenir et une chaine qui n’est pas finie. Je me souviens aussi de mon départ de Soissons quand je lui ai dit au revoir. Je lui ai dit c’est fini on ne se verra plus, je ne croyais pas si bien dire, surtout la dernière fois que je l’ai aperçu c’est derrière les barbelés. On s’est envoyé le baiser d’adieu à ma pauvre vieille. Heureusement tu n’es plus là, je vais aller te retrouver, c’est une triste fin, mais je serai courageux.
C’est sans peur et sans reproche que je compte mourrir. Ce qui me console c’est de t’avoir embrassé avant. Il est 9 heures du soir, les sentinelles qui nous gardent n’ont pas chaud. On vient de nous apporter de la tisane. Nous sommes trois. Il y a Michaud 41 ans, Lefevre 46 ans. Eux aussi ont un bon moral. Minal me doit 50 f si tu fais pas les marchés, la marchandise vend là à d’autres (...). Surtout je te recommande ma sœur, car j’ai un testament déposé chez le notaire Dulong en ta faveur, mais j’espère que tu auras soin de ma sœur, la gosse tu pourrais la prendre toi et l’élever. Enfin fais pour le mieux. Il est onze heures, je grelotte de fièvre, mais j’ai bon moral et mes camarades aussi. J’attends 5 heures avec impatience pour dire adieu à la vie. Je compte sur toi pour me faire ramener à Soissons avec ma pauvre femme. Je n’en veux pas aux Allemands, que veux-tu c’est la guerre, ils ne sont pas responsables. Je ne leur ai jamais rien fait et je leur pardonne, mais pas à Saget le Brigadier de police qui lui est un Gaulliste convaincu et qui mérite la mort car c’est un lâche. Il sait très bien que je n’étais plus communiste (...) et que je ne faisais aucune action. Il a menti et m’a accusé pour que je sois arrêté. Enfin c’est triste de finir fusillé et ma pauvre femme morte des suites de mon arrestation. Je pense aussi à Ga (...) c’était mon camarade et il est onze heures, il commence à faire froid et nous n’avons plus de bois. On leur a demandé un curé et on nous a dit demain. Je pourrai lui remettre ce cahier et mes lettres, c’est le seul moyen de te les faire parvenir. J’ai essayé de dormir mais je ne peux pas et cependant j’ai sommeil. On vient d’avoir la visite d’un officier. Il ne nous a rien dit, il nous a regardé et est parti. Surtout je te recommande ma sœur et Suzanne. J’ai mon testament chez Dulong rue de Flandre. Adieu mon gars, pense souvent à moi car toi tu me connais bien et tu sais que j’ai toujours été un travailleur. Dis à Louis et Alphonsine que je n’ai rien à me reprocher à leur égard qu’ils mont accusé à tort d’avoir pris des affaires chez elle. Ca c’est passé exactement comme je lui ai dit car à l’heure qu’il ait on ne ment pas. Je lui pardonne, elle a fait erreur. Tu lui donneras un couteau à beurre en souvenir de moi et une canne qui est ici au camp. Je vais encore te créer un tournant et à Paulette aussi. Il va bientôt être minuit. Vivement cinq heures car cette souffrance sera finie, car c’est dur les derniers moments d’un condamné à mort. Je n’ai pas versé une larme. Je suis résolu à mourrir et je peux dire innocent car je n’ai rien fait et rien dit contre les Allemands qui vont me fusiller. Il est 1 heure du matin c’est long encore 4 heures et mon pauvre Maurice ce sera (...). Je te revois quand tu était petit et après quand tu as grandit. J’ai peut-être été dur pour toi mais tu m’as pardonné, je le sais. C’était pour ton bien tu l’as compris. Mon pauvre Julien, je pense à toi aussi et à Torrine. Toi tu m’as connu aussi et tu sais que j’ai toujours été juste. Je me rappelle le jour où j’ai connu ma femme. Je t’envoie ma dernière pensée et à Torrine, à Julia et à Jeanne aussi car avant de mourir on pardonne tout. J’espère que ces pages iront dans vos mains. Je vous quitte il est deux heures du matin. Qu (..) est venu me prévenir de partir, je n’ai pas versé une larme. J’ai embrassé tous mes camarades car ils ont été bons avec moi. Ca leur faisait de la peine, surtout à Dédé, il m’aimait beaucoup, mais je te dirai aussi que depuis quelques jours, j’avais un pressentiment. Je voyais toujours les copins qui 8 jours avant, passaient la nuit dans le bâtiment où je suis actuellement. Ils étaient 7, nous sommes 3 et pas un ne verse de larme. Il y en a un qui a 46 ans LEFEVRE et 1 qui a 41 ans MICHAUT. C’est triste à cet âge. Il est 3 heures ça se tire. Surtout Maurice ramène moi avec ma mémère. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal, car moi je voulais le bonheur de tous. Cette guerre a détruit mon foyer. Je pense aussi à Lucien. 4 heures. Je pense à Melhiore qui est malade à Rafaël mon camarade d’enfance. (illisible) je pense à vous (censure).
Je ne sais pas mes camarades me le demande. Je ne pourrais leur expliquer. Ils verrons comme moi, mais on ne le dit à personne. J’écris de plus en plus mal et vous aurez du mal à me lire. Je suis nerveux dans 1 heure ça ira mieux. Nous sommes aujourd’hui le 22 février il est 4 heures ; Je tremble mais c’est la froid. Je n’es pas la peur de la mort. Adieu à tous. Il y a Michaut mal (...) la mort qui nous attend, a dévoré le pain que j’ai reçu aujourd’hui et tout le lapin dans la nuit et il a encore faim. L’autre essaie de dormir, mais il ne peut pas. Moi je n’ai ni faim ni sommeil, je suis énervé. L’attente est dure. Enfin l’heure approche. ON vient nous dire de préparer nos affaires. Il est l’heure. Adieu, je pense à vous.
L. Duville
 
Autre lettre, destinataire Maurice. Feuille coupée sur la gauche
 
Le 21 février (en fait le 22)
Mon cher Maurice
Je suis dans le bureau du Chef, j’ai deux heures pour écrire mes dernières volontés. Voilà, j’ai un testament déposé chez Monsieur Dulong pour lequel tu es mon héritier, mais je compte sur toi pour subvenir aux besoins de ma sœur et de Suzanne, je te conseillerai de garder les chambres et de la mettre Gérante. Ca lui permettrait de vivre et d’élever sa gosse. T’embrassera Paulette, Nienette, Dezante, Julien, Jules, Jeanne. Tu leur dira que je suis mort courageusement. le peloton est là qui m’attend. On me lira la sentence sur le lieu d’exécution. Je compte sur toi mon vieux Maurice pour faire ce que je te demande. Dis aux camarades que je pense à eux. J’ai demandé un prêtre pour pouvoir lui donner mes papiers, car j’ai noté ma dernière nuit par heure. Je pense à vous. Moi je vais être tranquille, je compte sur toi pour me faire mettre avec ma mémère. Au revoir à tous les copains Gaston Pataut, Lucien. Je suis content de t’avoir vu la veille et de t’avoir embrassé. Je ne croyais pas avoir une mort pareille "fusillé" ! "mais je n’ai pas peur et je n’ai pas encore pleuré. Je vais rejoindre dans la mort ma pauvre femme que j’aimais tant. C’est l’œuvre de Saget lui l’agent gaulliste qui mérite le poteau à ma place. Il est 6 heures du matin. A 7 ce sera fait. Je n’aurai plus mal au pied. J’ai embrassé les camarades de la chambre. Celui que j’aimais tant, le camarade D (...) Charlot. Remercie la femme de Malheurty. Dis lui de ma part, que c’était un bon copain. Ma dernière pensée va vers toi mon petit Maurice. Pardonne moi la mort de ta mère qui est consécutive à mon arrestation. Le peloton est là, il s’impatiente. Tu viendra chercher mon corps, je l’espère. J’ai encore quelques minutes à vivre. Surtout pense à ma sœur et à sa gosse. Elève-là. Si tu peux racheter cette propriété et fais la ta Gérante. Je pardonne à Louis et Alphonsine. Je jure que je ne leur ai jamais porté préjudice et qu’ils se sont trompés. Au revoir à Bernard, à sa femme, à Julien, à Terrine. Dis leur que je vais mourrir courageusement, je saurai pourquoi sur le terrain d’exécution.
 
On ne sait pas si ce morceau de texte se rattache au précédent
 
Au revoir. Je t’ai fait une chaine, elle est dans mes colis et deux cannes en souvenir. J’ai encore 549 Fr 35 dans mon portefeuille on te les remettra au bureau du chef. Je meurt innocent, je ne sais pas de quoi, je suis accusé. Enfin tant (illisible) la mort c’est la vie espérant des jours meilleurs pour toi mon pauvre vieux Maurice. Excuse moi du dérangement que ça va te faire. J’ai encore une feuille à écrire. C’est la dernière. C’est une faveur. J’ai écrit toute la nuit sur un cahier que je voudrais que l’on te donne. J’ai peur quoique j’ai demandé au curé pour la remettre. N’oublie pas Dollz, pends en soin, une bonne bête. Je pense encore à Dédé et à Charlot. Je pardonne aussi à Jeanne, tous ceux que j’ai pu faire du tort, car c’est sans le vouloir. J’ai toujours vécu en travaillant et je vais mourrir comme un travailleur. Je regrette de ne pas voir la fin de cette guerre qui est un malheur de voir tous les peuples s’entretuer. Oui cette guerre qui est la cause de la mort de ma pauvre femme et la mienne
Au revoir à tous, adieu il faut en finir.
Léon Durville
Viens de suite chercher mes affaires, il y a une chaine qui n’est pas finie et deux cannes comme souvenir.

Monographie de lieu d’exécution : Compiègne-Royallieu, Moulin-sous-Touvent, forêt de Carlepont (Oise) : février-mai 1942

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150805, notice DURVILLE Léon par Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 5 décembre 2013, dernière modification le 4 novembre 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Claude Pennetier, Frédéric Stévenot

Léon Durville
Léon Durville
Monument aux morts de Soissons

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Musée de la Résistance de Tergnier ; Arch. dép. Aisne, 82 J 3. – Alain Nice, La guerre des partisans, Histoire des Francs-tireurs partisans français, Histoire de la Résistance ouvrière et populaire du département de l’Aisne, Bosmont-sur-Serre, 2011. — Site Internet : MemorialGenweb. — Notes et documents de Jean-Louis Leroux. — État civil.

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