GAÏD Mouloud [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 20 janvier 1916 à Timengache, commune de Guenzet (Harbil) dans la région de Sétif ; instituteur syndicaliste à l’initiative de la création de l’UGTA ; son représentant à Tunis de 1957 à 1962.

Devenu instituteur en sortant de l’École normale, Mouloud Gaïd adhère en 1938 au Syndicat national des instituteurs de France et des colonies, le SNI français. Comme souvent dans les villes petites ou moyennes, un instituteur syndicaliste se retrouve à la tête de l’Union locale CGT ; c’est le cas de Mouloud Gaïd à Bordj-Bou-Arreridj de 1946 à 1949. En 1945, il est en même temps secrétaire de la section des Amis du Manifeste de la liberté (AML) ; dès sa création en avril 1946, il adhère au parti de Ferhat Abbas, l’UDMA, et en devient membre du Comité central.

Au début de la guerre de libération, il est directeur de Cours complémentaire à Guenzet, le foyer natal de la famille Gaïd Tahar Gaïd ; une de ses sœurs, Malika, servira au maquis ; elle sera tuée dans un accrochage en 1957. À la suite d’une attaque du poste forestier de Guenzet en 1955 par l’ALN, le Cours complémentaire est fermé ; Mouloud Gaïd est muté pour la rentrée d’octobre 1955 sur un Centre d’apprentissage à Sétif. Il fait partie des partisans de Ferhat Abbas qui entrent en contact avec le FLN et le rallient dans le groupe de Sétif. En congé maladie, il gagne ensuite Alger et se met, par l’intermédiaire de Rebbah Lakhdar, à la disposition de Ramdane Abbane qui met sur pied la direction du Front à Alger. C’est ainsi qu’il participe, le 24 janvier 1956, à la réunion qui prépare la création de l’UGTA, création qui sera annoncée en février après la constitution, par les messalistes, de l’USTA. Mouloud Gaïd ne figure que comme assesseur dans le premier bureau du syndicat UGTA des enseignants ; il est alors hospitalisé pour une intervention chirurgicale.

Il est rapidement chargé des relations avec l’UGTT, la centrale nationaliste, à Tunis pour assurer l’adhésion de l’UGTA à la CISL. C’est lui, avec Rahmoune Dekkar, qui est envoyé à Bruxelles début juillet 1956 à la réunion du Comité exécutif de la Confédération des syndicats libres pour gagner cette reconnaissance face à Force Ouvrière et à la candidature de l’USTA messaliste. C’est ce qui est alors acquis. Après les arrestations de la première coordination de l’UGTA à Alger, Mouloud Gaïd a été incorporé depuis mai 1956 au deuxième secrétariat de l’UGTA. Il est, dans les mois suivants, renvoyé à Tunis pour prendre la tête de l’antenne de l’UGTA auprès du FLN, qui devient par la suite la délégation de l’UGTA à Tunis aussi bien auprès des dirigeants du FLN que du GPRA, de 1958 à 1962. Il accomplit alors de nombreuses missions de représentation de l’UGTA.

À l’indépendance, Mouloud Gaïd est choisi par la direction du FLN pour être député de la première Assemblée nationale. Revenant à l’Éducation nationale, il est inspecteur des enseignements élémentaire et moyen. Surtout, il poursuit ses publications concernant le passé berbère.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150842, notice GAÏD Mouloud [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 7 décembre 2013, dernière modification le 7 décembre 2013.

Par René Gallissot

ŒUVRE : Les Beni Yala et les vérités historiques sur l’insurrection de Mokrani en 1871, Imprimerie générale, Alger, 1952. – Histoire illustrée de l’Algérie, Beyrouth et Alger, 1965. – Aguellids et Romains en Berbérie, SNED, Alger, 1972. – L’Algérie sous les Turcs, MTE, Tunis, 1975. – Chroniques des Beys de Constantine, OPU, Alger, 1982. – Les Berbères dans l’histoire, 3 vol., Mimouni, Alger, 1990. – Mokrani, Éditions Andalouses, Alger, 1993.

SOURCES : Témoignage de Mouloud Gaïd (novembre 1988). — B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op.cit. – M. Farès, Aïssat Idir, op.cit. – A. Cheurfi, Mémoire algérienne. Dictionnaire biographique, Éditions Dahlab, Alger, 1996.

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