GARCIA Julia, appelée familièrement Juliette [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Née le 15 mars 1930 à Notre-Dame d’Afrique (Zighara) au-dessus d’Alger ; ouvrière dans une usine de chaussures à Bab-el-Oued ; mariée à Georges Acampora ; militante communiste de Bab-el-Oued ; à l’indépendance, standardiste d’Alger Républicain.

Les parents ont fui la misère d’Espagne ; Julia Garcia est la dernière de six enfants, trois garçons et trois filles. Pascal Garcia, le père, travaille comme maçon à Notre-Dame d’Afrique ; la mère, Ascension Nadal, fait des ménages. En 1936, le père s’en va en Espagne combattre dans l’armée républicaine ; il ne revient pas de « la guerre d’Espagne ».
À quatorze ans, Juliette Garcia fait aussi des ménages, puis entre en apprentissage et travaille dans un atelier de chaussures à Bab-el-Oued. C’est à Bab-el-Oued qu’elle rencontre Georgeot, Georges Acampora, activiste communiste, sapeur-pompier ; ils se marient et ne quittent plus Bab-el-Oued, sauf pour cause d’emprisonnement. À l’atelier de chaussures, Julia Acampora est protégée par son petit patron qui est « juif » et sympathise avec le PCA. Il l’aide par le panier-repas, notamment au moment des séjours en prison.

Leur appartement devient une réserve de propagande communiste et un refuge malgré les perquisitions policières, plus vigoureuses encore après l’arrestation en 1956 de Georges Acampora, puis sa condamnation. Julia est enlevée plusieurs fois par la police française. À Bab-el-Oued, avec l’évolution des petits-blancs, immigrés d’Europe, principalement d’Espagne, devenus Français et majoritairement s’accrochant à l’Algérie française et soutenant l’OAS, Julia Garcia devient « une pestiférée » dans le quartier hostile aux militants de l’indépendance et s’attaquant aux communistes clandestins. Clandestinement, Julia Acampora aide les combattants de la libération nationale.
À l’indépendance, Julia Acampora est appelée pour tenir le standard du nouvel Alger Républicain, jusqu’en 1965 ; après le coup d’État du colonel Boumédienne, suspecte, elle s’emploie encore comme vendeuse et cantinière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150926, notice GARCIA Julia, appelée familièrement Juliette [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 9 décembre 2013, dernière modification le 9 décembre 2013.

Par René Gallissot

SOURCES : H. Alleg, La Guerre d’Algérie, op. cit. notes d’Anissa Bouayed. — Discours et vidéos de commémoration en 2011 de Georges Acampora, Reda Doumaz et le groupe Caméléon, Youtube.

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