GAZI ou GHAZI Mustapha, pseudonyme GONZALES Pierre [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né en 1908 dans le département d’Alger, ouvrier communiste envoyé en 1934 à l’École d’Orient à Moscou.

Comme son autobiographie écrite à l’École d’Orient de Moscou, et datée de novembre 1935, porte une signature en russe : « razu », être transcription de son nom prononcé Razi pour Ghazi, le nom de cet élève serait Ghazi écrit en français Gazi. À l’École d’Orient, les élèves identifiés comme « arabes algériens » reçoivent un pseudonyme européen, dans son cas : Pierre Gonzalès, parce qu’il parlerait un peu l’espagnol, appris à Alger au contact de travailleurs espagnols.

Par sa fiche de l’école de1934 et son autobiographie, on sait que ses parents ont quitté le village pour venir vivre à Alger ; le père s’emploie comme cocher journalier ; un frère, né en 1913, est apprenti tonnelier ; Mustapha Gazi a quatre sœurs dont une qui s’est mariée.

En 1927, ouvrier dans une usine de carrelage à Alger, il fait partie d’un groupe des Jeunesses communistes. Il se spécialise dans la pose des parquets. Il est autodidacte en français. Après une année de travail, il part en France et reste deux années sans relations avec le parti communiste. De retour à Alger, en 1930, il reprend place dans la même usine de carrelage et plancher et, en 1931, il va travailler à Blida où il se fait remarquer par son activisme syndical et comme propagandiste communiste. « Sait lire et écrire en français ».

À la suite du passage d’André Ferrat, responsable de la Commission coloniale du PCF pour relancer la Région communiste d’Algérie et la transformer à terme en PCA, ce qui ne se fait qu’en octobre 1936, il est proposé pour aller à l’École d’Orient de l’Internationale communiste à Moscou. Il remplit le questionnaire à son arrivée le 15 août 1934. Il y termine sa formation en avril 1936. Son attestation de remise à la disposition du parti communiste en Algérie est datée du 4 avril 1936 au nom de Gonzalès Pierre.

Il est noté comme « élève moyen » ; le certificat rappelle qu’en 1934, il avait été élu « organisateur du parti » pour le groupe des stagiaires venant d’Algérie, « destitué pour transgression des règles et bambochade au restaurant » ; « il reçut un blâme et reconnu ses erreurs ».

Le jugement cependant est favorable : « C’est un bon camarade joyeux… Comme un ouvrier communiste bon gars, il peut être utilisé pour un travail parmi les ouvriers dans les entreprises ou les syndicats, et aussi dans les organisations sportives. Le fait qu’il ait subi une forte influence française, il s’est éloigné de son pays et connait mal l’arabe, serait un obstacle significatif pour un travail dans le mouvement national. « Son dévouement au parti est certain ».

À moins qu’il n’ait milité sous un autre nom, son nom n’est plus cité après son départ de Moscou pour la France ou l’Algérie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article150944, notice GAZI ou GHAZI Mustapha, pseudonyme GONZALES Pierre [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 9 décembre 2013, dernière modification le 8 septembre 2020.

Par René Gallissot

SOURCE : Fiches de l’École d’Orient et autobiographie traduites par Macha Tournier, RGASPI (arch. de Moscou) 495 18912.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable