COLLIN André, Robert dit Roger

Par Daniel Grason

Né le 29 mai 1905 à Paris Xe arr. (Seine), mort le 23 octobre 1982 à Reims (Marne) ; contrôleur outilleur ; militant communiste ; résistant déporté.

Fils de Marie Dautel, ménagère, André fut reconnu lors du mariage le 12 novembre 1910 en mairie du XIIe arr. de sa mère avec François Collin, employé au gaz. Le 10 mai 1925 il était incorporé au 35e Régiment d’Artillerie à Vannes (Morbihan), il termina son service militaire le 10 novembre 1926 avec le grade de Maréchal des Logis.

André Collin vivait avec Marie Granger, deux enfants naquirent, Madeleine en avril 1930 dans le XVe arr. et Gérard en décembre 1931 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), ville où le couple demeurait au 135 bis rue de Paris (Gabriel-Péri). Le couple unissait son destin en mairie le 23 décembre 1933.

Contrôleur outilleur à la société des Ateliers d’aviation Louis Breguet, il y fut affecté spécial à la déclaration de guerre en septembre 1939, puis mobilisé le 25 mai 1940 à la 103e batterie au dépôt 41 à Vincennes (Seine, Val-de-Marne). En juin, il rejoignait le 72e Régiment d’Artillerie à Nemours (Seine-et-Marne), cette unité se replia dans les Hautes-Pyrénées, il y fut démobilisé avec le grade d’adjudant de réserve le 2 septembre 1940 à Trie-sur-Baise près de Tarbes.

Militant communiste, il adhéra au Front national pour l’indépendance de la France, accepta d’assumer la responsabilité de la diffusion des tracts sur le secteur de Saint-Ouen et de la Plaine Saint-Denis. Des inspecteurs de la Brigade spéciale d’intervention (BSi) du commissariat de police de Saint-Ouen interpellèrent Albert Gibon le 26 août 1941 à Saint-Ouen. Sévèrement battu entre autres à coups de bœuf… il craqua.

Le lendemain les policiers arrêtèrent André Collin sur son lieu de travail ainsi que quatre autres militants : Louis Duguet, Lucien Germa, Louis L. et Louis Proudhon. Tous les domiciles furent perquisitionnés, une machine à ronéotyper Gestetner était saisie ainsi que deux cents stencils dont certains étaient usagés ainsi que douze mille tracts prêts pour la distribution.

Ecroué au dépôt, puis à la prison de la Santé, il comparaissait ainsi que les autres militants le 21 novembre 1941 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, il était condamné à trois ans de prison et cent francs d’amende. Transféré à la prison de Fresnes, puis Clairvaux, Melun et Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne), il était dirigé début 1944 à Compiègne, interné au Fronstalag 122.

André Collin était le 12 mai 1944 dans le convoi de deux mille soixante-treize hommes à destination de Buchenwald (Allemagne). La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, les détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. André Collin matricule 51420, était parmi les mille cent trente-neuf survivants du convoi (55%). Il fut homologué comme membre de la Brigade française d’action libératrice.

Il mourut le 23 octobre 1982 à Reims.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151168, notice COLLIN André, Robert dit Roger par Daniel Grason, version mise en ligne le 16 décembre 2013, dernière modification le 6 septembre 2015.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 1928, BA 2056, BA 2057, PCF carton 11 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste, 77W 1731. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – État civil, Paris Xe arr.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable