SAPIN Firmin, Alexandre

Par Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

Né le 11 décembre 1899 à Pressigny (Deux-Sèvres), fusillé après condamnation à mort le 4 octobre 1943 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; pépiniériste ; militant communiste ; résistant FTPF.

Il était le fils de Louis Sapin âgé de 32 ans à sa naissance, cultivateur et de Delphine Ottenwalter 24 ans sans profession, domiciliés à Saint-Laurent-de-Pressigny (Deux-Sèvres). Lors de son appel pour l’armée en avril 1918, il se déclara cultivateur à Saint-Jean-de-Sauves, résidant avec ses parents. Incorporé au 77ème Régiment d’infanterie, il combattit jusqu’à la fin de la campagne de France. Maintenu à l’armée pour accomplir la durée réglementaire du service armé, il fut nommé caporal le 1er décembre 1919. Fait relativement exceptionnel qui mérite d’être noté, il refusa son grade et fut, ainsi que l’indique son registre matricule, « remis soldat de 2ème classe sur sa demande ». Passé au 25ème Régiment de Tirailleurs, il participa en deux périodes, en 1920 et 1921 à l’occupation des pays rhénans. Revenu dans un premier temps à Saint-Jean-de-Sauves, il se maria. Avec sa femme Marie Louise, ils eurent un enfant.
Venu s’établir comme pépiniériste à Saint-Clair (Vienne), il s’engagea au parti communiste, devenant un proche du maire communiste de Saint-Clair Georges Fouret (maire de 1929 à 1935, puis conseiller municipal).
Il fut rappelé à l’armée en janvier 1940, d’abord au dépôt 93 de Chenonceau puis dans une unité militaire le 1er juin 1940. Il fut démobilisé et renvoyé dans ses foyers le 28 juin 1940.
Il participa à la reconstitution du Parti communiste clandestin et à la mi-1942 à la création des FTPF du secteur de Châtellerault. Il fut responsable de la région de Loudun et participa à un triangle de direction avec Isabelle Douteau, future députée, et Robert Cochard, forgeron à Guesnes. Il cacha également à partir du début 1943 des réfractaires du STO. L’évasion de la Pierre Levée, instrumentalisée par les Allemands, d’un résistant FTP leur permit de remonter la filière des planques des résistants communistes. Cette trahison provoqua des arrestations en cascade. Une rafle menée par les policiers de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers dirigée par le commissaire Rousselet, fut conduite début juillet à Saint-Clair (Vienne). Firmin Sapin fut arrêté le 8 juillet 1943 par la SAP, et fut condamné à mort par le tribunal militaire de Poitiers (tribunal militaire allemand de la Felkommandantur 677) le 2 octobre 1943 pour « Intelligence avec l’ennemi » et fusillé à Biard deux jours plus tard le 4 octobre en même temps que son camarade Guy Thomas.
Sa veuve Marie Louise, pépiniériste, fut candidate du Parti communiste lors des élections cantonales de 1945 dans le canton de Moncontour (Vienne).
Il obtint la mention Mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Clair ainsi que sur le monument érigé à la mémoire des 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151199, notice SAPIN Firmin, Alexandre par Jean-Pierre Besse, Michel Thébault, version mise en ligne le 18 décembre 2013, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Michel Thébault

SOURCES : État civil — Arch. Dép. Vienne (registre matricule) — DAVCC, Caen, dossier 21P 535 761 — renseignements Jacques Albert — mémorial genweb.

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