MAZZUCCHELLI Carlo. Pseudonyme TRE

Par Philippe Bourrinet

Né le 19 septembre 1902 à Cassano Magnago (Varese), mort dans les années 1970 à Cassano Magnago (Varese) ; ouvrier de coopérative ; maçon ; militant communiste exilé en France en 1924, l’un des dirigeants « bordiguistes » de la Fédération lyonnaise de la Fraction italienne ; membre de la CGT lyonnaise des métallos en 1936 ; internationaliste pendant la guerre à Lyon et Marseille, dirige après 1945 dans la région de Varese une section du Parti communiste internationaliste.

Carlo Mazzucchelli
Carlo Mazzucchelli

Carlo Mazzucchelli, né à Cassano Magago (Varese), adhèra très jeune en 1921 au PC d’Italie, considéré comme l’un des fondateurs de la section locale. À ce titre, il fut très vite persécuté par les fascistes. En novembre 1923, il fut bastonné sévèrement. Il dut s’établir à Milan, où il travailla à la propagande pour les élections nationales d’avril 1924.

Il émigra la même année en France pour travailler comme maçon à Lyon. Il fut vite exclu du PCI. Il adhéra en avril 1928 à la Fraction italienne en France, constituée formellement à Pantin. Au début des années 1930, à Lyon, il anime avec Aldo Lecci la Fédération lyonnaise. Il se prononce au Congrès de la Fraction de 1930 pour les thèses constatant que « la Russie n’est plus un Etat socialiste ». Son combat et celui de ses camarades contre le fascisme et le stalinisme se déroule physiquement jusque dans les rues de Lyon. En 1931, avec Bruno Bibbi*, Aldo Lecci, et l’anarchiste Socrate Franchi (1900- ?), il est catalogué comme « subversif dangereux » par les autorités fascistes qui le soupçonnent d’avoir tiré le 26 octobre 1930 sur le président des fasci lyonnais, Giuseppe Negri di Preve Albignola, qui est blessé par balle. Celui-ci, le 5 octobre avait envoyé son groupe fasciste agresser les vendeurs de Prometo, la revue de la Fraction.

En juillet-août 1936, il fut un partisan convaincu des positions de la minorité, « excommuniée » selon lui par la majorité : « Il s’agit de vaincre la réaction militaro-fasciste parce que sa victoire signifierait la mort complète de tout mouvement prolétarien en Espagne. Si les rebelles triomphaient, il ne resterait aucune possibilité de construire un parti ou une fraction révolutionnaire... Ceux qui se battent contre Franco ne font pas partie d’armées de l’Union nationale, en particulier en Catalogne : ce sont des hommes libres de tout préjugé et leur but est très différent [de celui] que vous voulez bien nous décrire… Je réponds à votre excommunication des camarades de Barcelone en donnant ma pleine solidarité à ces camarades qui ont travaillé régulièrement et qui travaillent pour la Fraction et la Révolution. »

Après les grèves de juin 1936 en France, il adhéra au syndicat lyonnais des métallos de la CGT. Contraint à une activité salariée instable, il vécut dans la précarité entre 1938 et 1941. À partir de 1942, il contribua, à Lyon et Marseille, dans la clandestinité, à la revitalisation de la Fraction italienne. Il retourna en novembre 1945 en Italie, dans sa commune de naissance, et adhèra au PC internationaliste (PCInt) d’Onorato Damen.

Il fut délégué en 1948 au Congrès de Florence du Parti communiste internationaliste, où il s’opposa à Perrone. Contre les positions d’Ottorino Perrone et Bordiga très « tièdes » vis-à-vis de la Russie stalinienne, il affirmait que « l’on ne tient pas assez compte du fait que les masses croient encore au mythe russe, et tant qu’elles ne le chasseront pas de leur esprit, … leurs perspectives d’action révolutionnaires seront bloquées ». Il suit la tendance de Damen, lors de la scission de 1952, qui scinde le parti en deux. En 1951, dans le Bulletin interne de préparation du congrès de Milan de mai 1952, au nom de la section de Varese, il attaquait la tendance de Bordiga et Perrone qui, selon lui, « mettait le parti sur les mêmes rails que les partisans de Korsch, … en le transformant en club fermé, ce qui fatalement donne une secte… votre voie n’est pas celle de la Fraction de gauche d’avant et du Parti après, et moi (et la section), je ne vous suivrai pas ».

Toute la section de Cassano Magnago, soit une trentaine d’inscrits, se déclara pour la tendance de Damen.

Carlo Mazzucchelli, qui assurait quasiment seul le travail d’organisation. En mai 1957, il écrivit une lettre au Service des pensions de guerre du ministère des finances afin d’obtenir une indemnité comme victime politique, bastonné par les fascistes.

Il mourut à Cassano Magnago dans les années 1970.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151220, notice MAZZUCCHELLI Carlo. Pseudonyme TRE par Philippe Bourrinet, version mise en ligne le 19 décembre 2013, dernière modification le 19 décembre 2013.

Par Philippe Bourrinet

Carlo Mazzucchelli
Carlo Mazzucchelli

SOURCES : ACS CPC, busta 3192. – Archivio Andrea Girardi, Cassano Magnago. – « Risposta del compagno Tre alla risoluzione adottata dalla C.E. del 27.8.1936 sulla situazione in Ispagna », Prometeo n° 137 oct. 1936. (Gruppi di Milano, Sesto San Giovanni, Cassano Magnaco, Cremona, Torino, Roma, Catanzaro, Parma) Bolletino per la preparazione del IIo Congresso del Partito Comunista Internazionalista, Lettre de C. Mazzucchelli au Comité exécutif, mai 1951. – Fausto Bucci & Rossano Quiriconi, La vittoria di Franco è la disfatta del proletariato… Mario De Leone e la rivoluzione spagnola, La Ginestra, Follonica, 1997. – Cronache rivoluzionarie in provincia di Varese (1945-1948) – Il Partito Comunista Internazionalista e i dissidenti libertari nel periodo della ricostruzione post-bellica, Archivio Operaio del Varesotto, Varese, 1999.

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