LÉGER Jean, André

Par Daniel Grason

Né le 16 août 1893 à Saint-Michel (Charente), guillotiné le 21 août 1942 à Cologne (Allemagne) ; homme de lettres ; membre de l’Action Française ; résistant.

Fils de Jean, contremaître et de Jeanne, née Barrault, sans profession, Jean Léger épousa Yvonne Le Goff, le 16 avril 1922 en mairie de Cannes (Alpes-Maritimes). Deux enfants naquirent Jean en 1924 et Marie en 1926. La famille demeura 81 Rue Michel-Ange, puis 24 Rue Parent de Pisan, XVIe arr. Veuf, il se remaria le 8 février 1941 en mairie du XVIe arr. avec Marie Fossoret.

Jean Léger combattit pendant la Première Guerre mondiale, fut décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 et de la Légion d’Honneur le 2 février 1929. Royaliste, catholique, il fut le secrétaire particulier de Jacques Bainville, membre de l’Action française. Rappelé en septembre 1939 comme capitaine de réserve, fait prisonnier il était renvoyé dans ses foyers pour raisons de santé en octobre 1940, puis réformé par les autorités militaires.

Charles Maurras dirigeant de l’Action française saluant l’arrivée du maréchal Pétain au pouvoir comme une « divine surprise », et se ralliant à la politique de collaboration avec Hitler, Jean Léger prit ses distances, puis rejoignit la Résistance. Il fit du renseignement en relation avec le réseau Uranus.
Le 10 novembre 1941, la police allemande l’arrêta sur dénonciation et l’incarcéra à Fresnes où il fut mis au secret. Il comparut le 28 avril 1942 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas, VIIIe arr., fut condamné à mort pour « espionnage, action en faveur de l’ennemi ». Jean Léger fit appel et sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité.

Le 18 mai 1942 il était envoyé à la prison de Karlsruhe, puis à celle de Rheinbach, enfin à Cologne à la prison de Klingelpütz, il y fut guillotiné le 18 mai 1942. Un aumônier allemand l’assista dans ses derniers moments, il témoigna plus tard auprès des enfants de Jean Léger : « C’était un grand Français et un vrai patriote. Son courage et sa résignation devant la mort furent un haut exemple pour ses camarades qui furent exécutés aussitôt après lui ». Il y eut quatre autres guillotinés ce jour-là.

Après la guerre, Jean Léger fut ré-inhumé à la Nécropole nationale Le Pétant à Montauville (Meurthe-et-Moselle), carré 39/45 C, tombe 531. Le secrétariat des anciens combattants accorda la mention « Mort pour la France » à Jean Léger le 28 novembre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151231, notice LÉGER Jean, André par Daniel Grason, version mise en ligne le 19 décembre 2013, dernière modification le 5 mai 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 77W 412. – Arch. DAVCC Caen, B VIII 3 liste S 1744 (notes de Th. Pouty). – Alain Guérin, Chronique de la Résistance, Éd. Omnibus, 2012, p.547. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. - JO n° 113 du 17 mai 1994. – Site Internet GenWeb. – État civil, Saint-Michel.

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