BEN BADIS Abdelhamid [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Grande figure de l’association des Oulémas d’Algérie, né en 1889, mort en 1940 ; soutien de l’action syndicale et du front commun avec le PCA dans le Congrès musulman.

A. Ben Badis appartient à une famille de notables de Constantine, exploitant également de grandes propriétés agricoles, au service de l’administration française. Son père fut délégué financier et membre du Conseil supérieur de gouvernement de 1923 à 1934 et bachaga de Constantine. Un frère est avocat à Constantine, un autre qui défraye la chronique, gère hammams, cafés et maisons closes dans la ville.

Mais le jeune Abdelhamid Ben Badis suit son chemin propre ; après des études à la Zitouna de Tunis, il ouvre une école libre musulmane en 1911 à la Mosquée verte de Constantine et devient en Algérie un initiateur du réformisme musulman (Islah). À noter qu’A. Ben Badis est parfaitement bilingue mais évite l’emploi public du français. En 1936, il conduit la participation de l’Association des Oulémas fondée en 1931 au Congrès musulman, parallèle au mouvement de Front populaire, et qui tiendra une deuxième session en 1937.

Alors que l’ENA puis le PPA derrière Messali* prennent leur distance, A.Ben Badis soutient l’alliance avec les communistes qui forment le PCA en 1936. A.Ben Badis a une conception culturelle de la nationalité algérienne et les Oulémas représentent le magistère religieux sur le peuple musulman d’Algérie. L’évolution de l’Algérie doit se faire “avec l’aide de la France démocratique” ; de là son accord avec les communistes.

Dans plusieurs articles du journal périodique des Oulémas El Chihab (Le Météore) qu’il dirige, il appelle les travailleurs algériens à militer dans les syndicats, ce qui dans ces années 1936-1938, veut dire à la CGT. C’est pourquoi l’action de Ben Badis est évoquée ici. Il meurt en 1940.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151529, notice BEN BADIS Abdelhamid [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 25 décembre 2013, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par René Gallissot

SOURCES : Ech Chihab, mai 1934-août 1939. — Ch.-R. Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, op.cit. t. 2. — Ali Merad, Le réformisme musulman en Algérie de 1925 à 1940. La Haye, Mouton, 1967. — B. Stora, Dictionnaire biographique des nationalistes algériens, op.cit.

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