BENHADJ Ouelhadj [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Instituteur devenu professeur de cours complémentaire (primaire supérieur) à Alger, représentant de la SFIO à titre d’exemple d’assimilation française, vice-président du Congrès musulman en 1936.

Au moment de la célébration du Centenaire de la conquête d’Alger en 1930, Ouelhadj Benhadj apparait comme l’homme de tribune et plus généralement la caution algérienne de la SFIO en disant « le professeur Ben Hadj ». Il est particulièrement mis en vedette lors du Congrès des Fédérations socialistes d’Algérie en 1930 qui critiquent les fêtes officielles tout en y participant.
Le discours socialiste se réclame du prolétariat et de la critique marxiste du capitalisme, mais dans le même temps proclame que l’avenir pour l’Algérie se trouve dans la Grande France, et l’avenir est socialiste par l’école de la République et le syndicat dont témoignent déjà les instituteurs de langue française et plus encore s’ils sont « d’origine indigène ». Ainsi au congrès de la SFIO, Ouelhadj Belhadj demande l’assimilation française tout en jugeant nécessaire d’éclairer l’opinion française, ce qui veut dire de la métropole, sur « la grave question du Centenaire inoppotunément soulevée par le capitalisme algérien », algérien voulant dire les colons. La SFIO présente le Pr Benhadj aux élections ; il devient conseiller municipal à l’époque du Front populaire.

La SFIO d’Algérie en fait son représentant auprès du Congrès musulman. Le premier congrès réuni le 7 juin 1936 donne la présidence du Conseil exécutif au Dr. Bendjelloul de la Fédération des élus de Constantine assisté de Lamine Lamoudi pour les Oulémas et de Ouelhadj Benhadj ; au moment de la formation du Gouvernement de Léon Blum, cette vice-présidence va à la SFIO qui n’est pourtant que partiellement engagée dans les Comités ; le représentant communiste Benali Boukort* doit se contenter d’être désigné au secrétariat. Par ailleurs Messali* et l’ENA qui sera dissoute par le gouvernement de Front populaire, rompent avec le Congrès musulman en s’opposant à tout rattachement de l’Algérie.

Au sein du Congrès musulman, la rivalité se déplace entre le Dr Benjelloul et les Elus qui le suivent très attachésà l’avenir français et soutenus par les instituteurs socialistes partisans de la langue française, et l’association des Oulémas appuyée par les communistes qui ont approuvé dans la Charte du Congrès, la reconnaissance et l’enseignement de la langue arabe. En octobre 1936, le Dr Benjellounquitte la présidence du Congrès ; en décembre 1936 il est remplacé à la présidence par le D.Bachir, de la Fédératin des Elus d’Alger. En 1937, Lamine Lamoudi* qui dispose du journall La Défense faute de pouvoir fonder un parti musulman, lance la formation de Jeunesses du Congrès musulman ; plus encore, il se présente aux élections cantonales contre O.Benhadj qui démissionne alors de la vice-présidence.

S’ils ne sont pas élus, le communiste Benali Boukort* l’emporte à Cherchell en se réclamant du Congrès musulman qui prétend pourtant ne pas avoir de candidats. Ouelhadj Benhadj démissionne de la vice-présidence. Aux 2es assises du Congrès musulman qui se tiennentà Alger du 9 au 11 juillet 1937, il n’est plus que secrétaire général au Comité exécutif de 45 membres pour conserver une présence de la SFIO ; le PCA obtient une vice présidence pour Djilali Taleb* et Amar Ouzegane* siège au bureau du Comité d’Alger. La SFIO et son représentant perdent pied tandis que l’échec du projet Blum-Viollette même pas présenté au Parlement, voue le mouvement du Congrès musulmabn à la déperdition.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151556, notice BENHADJ Ouelhadj [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 26 décembre 2013, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par René Gallissot

SOURCES : La Défense, 1937, et notes de A. Taleb-Bendiab. — Ch.-R. Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, op. cit., t. 2.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable