BENHAMOU Rabah [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Secrétaire de la section de Ténès du PCA dans les années 1950 ; animateur des syndicats CGT des mineurs et des dockers ; organisateur des Combattants de la libération dans le Dahra.

En 1951, l’hebdomadaire du PCA Liberté donne le prénom d’Ali : Ali Benhamou, au secrétaire de la section communiste de Ténès quand il est arrêté pour distribution de tracts. Comme il ne semble y avoir qu’un Benhamou communiste à Ténès, il s’agit vraisemblablement de Rabah Benhamou bien connu par le témoigange de Gaston Donnat* qui fut instituteur à Ténès.

Rabah Benhamou était un kabyle de Tizi Ouzou venu comme bien d’autres chercher du travail dans la région de Ténès au port ou à la mine de fer de Francis Garnier à une vingtaine de kms dans la montagne du Dahra. À Tizi-Ouzou, il avait été garçon à faire un peu tout dans l’atelier-boutique de cuir et sandalettes du « père Carcéna* », socialiste anarchisant venu d’Espagne devenu communiste ; la boutique et sa maison étaient le repère de dicussion et formation politique de Tizi-Ouzou. L’instituteur G. Donnat était marié à une de ses filles.

Chômeur mais qui tient une échoppe à l’intérieur du marché, Rabah Benhamou est tout au long des années 1950, secrétaire de la section communiste de Ténès. S’il demeure des syndicalistes actifs et des militants communistes, c’est parmi les dockers et les mineurs kabyles ; la cellule du centre ou vieux Ténès ne compte que quelques « européens » partageant les préjugés de leur milieu et le médecin plus audacieux qu’est le Dr.Masseboeuf*, la gloire locale du communisme tout en ayant des relations mondaines coloniales. Avec Masseboeuf et Donnat, R.Benhamou va s’employer à reconstituer la cellule du Vieux Ténès en 1954-1955 en liaison avec les dirigeants communistes de Blida dont Abdelkader Babou*.

« Rabah Benhamou, au souvenir de G.Donnat, dès fin novembre 1954, était prêt pour la lutte armée et attendait une décision du parti pour passer à l’action » Il fait du repérage et prend les contacts dans le massif du Dahra autour de la mine de Francis Garnier. À l’école de Ténès le représentant du FLN est un collègue de G.Donnat. Fin 1955 ou début 1956, R.Benhamou et le jeune délégué du FLN sont arrrétés et incarcérés à la prison de la ville.

R.Benhamou réussit à s’évader et particpe à la mise en place du petit groupe de Combattants de la libération dans le Dahra qui doit servir d’appui au maquis que le PCA veut implanter à partir d’avril 1956 dans l’Ouarsenis après l’enlèvement d’armes accompli par Henri Maillot*. Après la fin du maquis rouge, c’est le Dr Masseboeuf qui récupère les blessés et les transfère avec le concours du Dr. Martini*. C’est derrière l’école de Ténès qu’Abdelkadour Babou* négocie fin mai avec Si M’Hamed (Ahmed Bouguerra*) l’intégration des rescapés et des combattants de Ténès dans l’ALN. Il y a tout lieu de penser que ce fut le cas de Tahar Benhamou.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151562, notice BENHAMOU Rabah [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 26 décembre 2013, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par René Gallissot

SOURCES : Liberté 1951. — Notes de A.Taleb-Bendiab. — G. Donnat, Afin que nul n’oublie. L’itinéraire d’un anticolonialiste. L’Harmattan, Paris 1956.SOURCES : Liberté 1951. — Notes de A.Taleb-Bendiab. — G. Donnat, Afin que nul n’oublie. L’itinéraire d’un anticolonialiste. L’Harmattan, Paris 1956.

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