BENKALFAT Djelloul [Dictionnaire Algérie]

Par Amar Benamrouche

Né le 23 octobre 1903 à Tlemcen, mort à Tlemcen en 1990 ; instituteur socialiste SFIO de Tlemcen ; animateur des comités locaux du Congrès musulman à l’époque du Front populaire ; syndicaliste au SNI et mutualiste ; membre des bureaux de nombreux comités d’associations dont après 1945, celle pour la libération des détenus à la suite des événements du 8 mai.

Issu d’une vieille famille dite turque qui a donné beaucoup d’artisans d’art à la ville, près l’école primaire, Djelloul Benkalfat entre à l’École normale de La Bouzaréah, à Alger ; il enseignera à Tlemcen. Adhérent de l’Association des instituteurs d’origine indigène, en 1931, membre du Syndicat national des instituteurs de France et des colonies, il devient de 1933 à 1935, membre de la Commission permanente du groupement d’Oran puis à partir du 28 octobre 1935, membre du bureau de la section tlemcénienne. Membre de la section socialiste SFIO de Tlemcen, il est aussi en août 1936, membre de la Ligue internationale des combattants de la paix et de la Ligue des droits de l’homme.
Il participe aux luttes politiques du moment, accélérées par la victoire du Front populaire en France et la mise en place du Congrès musulman en Algérie à travers des comités locaux. Djelloul Benkalfat contribue activement au succès de cette initiative à Tlemcen. Il devient vice-président du comité d’arrondissement du Congrès musulman algérien. Les 5 et 6 juin 1938, il préside les travaux du congrès du SNI d’Oranie dont il devient membre de la commission des conflits. Il est délégué au congrès de Nantes en France, les 4, 5 et 6 août 1938.

Après guerre, Djelloul Benkalfat reprend sa double activité syndicale et politique. En décembre 1944, il est désigné secrétaire général adjoint de la section de Tlemcen des Amis de la démocratie. La mise en place de cette organisation est une initiative du PCA en vue de contrebalancer le succès des Amis du manifeste et de la liberté animés par les nationalistes. En 1945, il concentre entre ses mains plusieurs responsabilités : membre du bureau de l’Union locale CGT de Tlemcen, membre du Comité de l’entraide française, trésorier adjoint du comité d’initiative pour la libération des détenus politiques après la répression de mai 1945. Au congrès de l’Union locale CGT de Tlemcen, le 23 février 1947, il est réélu membre du bureau.

Indiqué dans la presse syndicale Benkalfate, il intervint au congrès du SNI de Grenoble, le 26 juillet 1946. Après le rapport d’Hubert Ibanes sur la situation algérienne, il apporta son témoignage, la résumant par deux mots : « misère et racisme ». La politique d’assimilation aurait « fait faillite » selon lui. S’estimant animé « ni de sentiments nationalistes, ni de sentiments antifrançais », il demandait au SNI « d’agir pour sauver de la misère intellectuelle les petits enfants d’Algérie ». En juin 1948, il devient membre du conseil d’administration de la section d’Oranie de la Mutuelle générale de l’éducation nationale. En juin 1948, il devient membre du conseil d’administration de la section d’Oranie de la Mutuelle de l’éducation nationale. il

Il participe en même temps à la création de l’université populaire de Tlemcen dont il sera le directeur de 1952 à 1962. Après l’indépendance, il anime plusieurs associations dont une de musique andalouse, celle de défense du patrimoine et celle d’organisation des retraités. Il meurt à Tlemcen en 1990.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151569, notice BENKALFAT Djelloul [Dictionnaire Algérie] par Amar Benamrouche, version mise en ligne le 26 décembre 2013, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par Amar Benamrouche

SOURCES : Arch. Wilaya d’Oran. — H. Touati, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier d’Oranie, op. cit. — Témoignages recueillis par A. Taleb Bendiab.— L’École libératrice, notes de Jacques Girault.

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