PUTERFLAM Moszek dit Rex

Par Daniel Grason

Né le 5 juin 1885 à Lublin (Pologne), mort à Auschwitz (Pologne) ; photographe ; militant communiste de la Main-d’œuvre immigrée (MOI).

Marié, père d’une fille Guta, la famille Puterflam demeurait 54 rue Custine XVIIIe arr., il exerçait la profession de photographe à l’enseigne « Rex », d’où son surnom. Il militait à la sous-section juive du Parti communiste. En juillet 1940, la sous-section juive de la MOI s’était reconstituée et publiait en août le premier numéro de Unzert Wort (Notre Parole).

Début septembre 1940 la première réunion élargie de l’organisation se tenait chez Puterflam avec notamment la participation de Samuel Nadler, David Kutner, Adam Rayski, Louis Gronowski et Jacques Kaminski…

Moszek Puterflam se déclara comme juif après la promulgation du premier statut des juifs, mais quand le commandement militaire allemand imposa le port de l’étoile jaune le 7 juin 1942, il ne la porta pas. Il était inconnu des services de police, il fut repéré pour la première fois par des policiers de la BS2 le 29 avril 1943 alors qu’il déménageait des meubles en compagnie de deux militants communistes connus Ephraïm Lipcer et Alfred Besserman à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis). Il était à nouveau repéré avec eux le 24 et le 26 juin.

Le 2 juillet quatre inspecteurs de la BS2 l’interpellaient, il était porteur de faux papiers au nom de Paul Berezi, d’une carte d’alimentation au même nom, d’une quittance de loyer d’un logement loué au nom de Rouvet, 10 rue Lanneau (Ve arr.), d’une somme de quatre mille francs et d’un trousseau de six clefs. La perquisition des logements se révéla infructueuse.

Lors de son interrogatoire, il déclara ignorer l’appartenance de Lipcer et Besserman au parti communiste, affirma s’occuper de fourrure en relation avec « Philippe » qui lui présenta Leiser Gelrud. Il expliqua qu’il vivait sur ses économies depuis juin 1942 et qu’il comptait gagner un peu d’argent en faisant commerce de fourrure.

Interné sous le numéro 3195 au camp de Drancy réservé aux juifs, le 31 juillet 1943, Moszek Puterflam était dans le convoi n° 58 à destination d’Auschwitz (Pologne), il y mourut. Son nom figure sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah rue Geoffroy- l’Asnier, à Paris (IVe arr.).

Moszek Puterflam a été homologué Déporté interné resistant (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151572, notice PUTERFLAM Moszek dit Rex par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 décembre 2013, dernière modification le 1er juillet 2019.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 2298, PCF carton 14 rapports hebdomadaires de la préfecture de police sur l’activité communiste. – Bureau Résistance GR 16 P 470460. – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1989. – Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Denoël, 1986. – David Diamant, Par-delà les barbelés, Éd. 1986. – Site Internet CDJC.

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