LERNER Hadassa [née TENENBAUM]

Fille d’Issac et de Sarah, née Pechmann, Hadassa Tenenbaum suivit des études possédait une équivalence au baccalauréat. En France depuis 1933, elle était la compagne de Boruch Lerner venu en France en 1938 pour combattre dans les brigades internationales. Tous les deux furent internés au camp de Gurs (Basses-Pyrénées/Pyrénées-Atlantiques) où naquit leur enfant Paul-Ilja. Transférés à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), ils perdirent leur enfant qui fut emporté par la maladie au mois d’août 1941. Ils s’évadèrent et rejoignirent Perpignan (Pyrénées-Orientales). Quelques jours plus tard, ils franchirent clandestinement la ligne de démarcation. Ils arrivèrent à Paris le 20 août 1941 et prirent contact avec les résistants juifs communistes de Paris.
Dépourvus depuis juin 1941 de carte d’identité, tous les deux se procurèrent une fausse carte au nom d’Ostrovski, pour lui et de Mierzejewski pour elle. Ils habitèrent chez une amie 13 rue Rollin à Paris (Ve arr.) et dans différents hôtels de la capitale. En août 1942, ils louèrent un logement au 44 avenue Richaud à Arcueil (Seine, Val-de-Marne). Leur fils Claude Serge naquit le 27 août 1942. Hadassa Tenenbaum travaillait comme tricoteuse à façon à domicile.
Boruch Lerner était membre du deuxième détachement des FTP-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) ; adjoint de Mayer List il participa à plusieurs actions. Devenu responsable technique de la région P 10 et donc de l’armement, il contrôla un dépôt d’armes 18 rue Dauphine (Paris, VIe arr.).
Hadassa était résistante, agent de liaison de Boruch Lerner et porteuse des productions explosives.
Boruch Lerner vécut en dernier lieu 43 avenue d’Ivry à Paris (XIIIe arr.). Il ne venait plus au domicile d’Arcueil, le couple avait convenu de rendez-vous au parc Montsouris (Paris, XIVe arr.). Lors de la rencontre du samedi 26 juin 1943, Boruch Lerner conseilla à sa compagne de ne pas rentrer à Arcueil, il s’était rendu compte qu’il était filé, il pensait que tous deux étaient dénoncés comme juifs. Hadassa Tenenbaum trouva un hébergement chez une veuve, Louise Dupont à Bobigny (Seine, Seine-Saint-Denis) ; elle indiqua à Louise Dupont que son enfant avait la coqueluche et que le grand air lui ferait du bien.
Trois inspecteurs de la Brigade spéciale no 2 (BS2) arrêtèrent Hadassa Tenenbaum le 30 juin 1943 vers 14 h 30 Chemin Latéral du chemin de fer à Bobigny. Interrogée dans les locaux des Brigades spéciales de la préfecture de police par le commissaire Pierre Gautherie chef de la BS2, elle déclara avec aplomb qu’elle ignorait tout de l’activité de Boruch Lerner qu’elle présenta comme son ami. À la demande des policiers, elle autorisa l’admission de son fils aux Enfants assistés.
Hadassa Tenenbaum internée à Drancy sous le numéro 3194, fut déportée par le convoi n° 58 le 31 juillet 1943 à destination d’Auschwitz (Pologne). Le convoi comptait mille déportés (hommes et femmes), 662 furent gazés à l’arrivée, 232 hommes et 106 femmes furent sélectionnés. Affectée au block 10, comme assistante à la doctoresse Dora (Dorota) Lorska-Klein (surnommée Slawka), elle survécut aux épreuves et à la marche de la mort. Quand l’armée Soviétique libéra le camp le 27 janvier 1945, il ne restait que treize survivants dont six femmes : Hadassa Lerner-Tenenbaum, Esther Baginski, Rose Besserman, Genendel Goldsztajn, Rywka Grynberg et Mira Honel. Il en était de même de deux hommes : Berek Baginski et Maurice Honel, ex-député communiste de Clichy-Levallois (Seine, Hauts-de-Seine).
Hadassa Tenenbaum quitta la France en novembre 1948 pour rejoindre sa famille en Israël, avec son fils (appelé Daniel en Israël). Elle mourut à Tel-Aviv le 9 juin 1970.

Boruch Lerner avait été arrêté le 29 juin 1943 par trois inspecteurs de la BS2 rue Dauphine, il fut condamné à mort pour « menées terroristes et activité de franc-tireur » le 20 septembre 1943 par le tribunal du Gross Paris. Boruch Lerner fut passé par les armes le 1er octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) en compagnie de André Engros, Mayer List et Nonnique Tuchklaper. Tous les quatre étaient membres du 2e détachement (détachement juif) des FTP-MOI.

Hadassa Tenenbaum a été homologuée membre de la Résistance intérieure française (RIF) au titre du Front National et elle fut homologuée Déportée, résistante (DIR) ; dans les documents d’homologation son prénom est écrit Hadasa.
Son nom figure sur le mur des noms, Mémorial de la Shoah rue Geoffroy- l’Asnier (Paris IVe arr.) en tant que Hadassa Lerner-Tenenbaum.