Par René Gallissot
Né en mars 1900 en Algérie ; militant communiste en France et en Belgique ; élève de l’école d’Orient à Moscou, de janvier 1933 à juillet 1934.
Le dossier des archives de l’IC ne comprend pas l’auto-biographie de Mohamed Bensalah mais semble reproduire ses déclarations. Les parents, propriétaires fonciers, possédaient dix hectares de terre ; le jeune garçon suit l’école un an et un mois ; il œuvre ensuite dans l’exploitation de son père, jusqu’à dix-huit ans. En 1918, mobilisé, il sert trois ans dans l’armée française. Son père étant mort en 1921, il revient travailler un an à la campagne avec sa mère.
En 1923, il part en France et devient ouvrier dans la métallurgie ; il adhère au PC en 1925. De 1927 à 1929, il est mineur en Belgique, mais arrêté au cours d’une grève, il est condamné à trois ans de prison. Il y reste deux ans et deux mois avant d’être libéré grâce à une amnistie. Expulsé de Belgique vers la France, il reprend le travail dans la métallurgie pendant six mois, puis connaît le chômage. Mohamed Ben Salah anime d’ailleurs un comité de chômeurs jusqu’à son départ pour Moscou fin 1932.
Le secrétariat d’Orient du Komintern lui donne le pseudonyme d’Émile Jeannot (parfois Émile Jean) et l’envoie à l’École d’Orient le 10 janvier 1933. Les appréciations du 27 juillet 1933 sont sévères :
« .. ce camarade a une bonne dose de paresse. Les progrès sont extrêmement faibles… Le principal obstacle est la mauvaise connaissance du français. Celles du 14 mai 1934 ne sont pas vraiment meilleures : « .. Personnalité assez renfermée. N’est pas éprouvé politiquement, indiscipliné. Grand alcoolique. » Il quitte Moscou le 4 juillet 1934.
Par René Gallissot
SOURCE : RGASPI, 495 189 19.