BENSOUSSAN Gaston dit BENSAN [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 5 novembre 1906 à Tlemcen, mort le 30 décembre 1995 à Lyon (France) ; entré au PC en 1924, à la tête des JC de Sidi-bel-Abbès, arrêté en 1925 ; en France, chef comptable de L’Humanité puis administrateur de presse communiste.

Un rapport de police le prénomme Messaoud Gabriel, probablement abusivement. Gaston Bensoussan, et ce peut être Gabriel, est né dans une famille israélite ; les Juifs d’Algérie ont été faits citoyens français en 1870 et l’antisémitisme est très fort de la part des immigrants coloniaux qui se disent « Européens ». Le père était artisan tailleur. C’est en rupture communautaire complète sinon par idées anti-religieuses que G. Bensoussan adhère en juillet 1924 au parti communiste.

Il devient surveillant à l’École primaire supérieure de Sidi-Bel-Abbès, célèbre par un professeur militant Maxime Guillon, vétéran du syndicalisme et du socialisme en Algérie et auteur en 1921 de la fameuse motion de Sidi-Bel-Abbès qui rejette le mot d’ordre de l’Internationale communiste, d’indépendance des colonies, ce que vient de stigmatiser le congrès de l’IC. Les anciens socialistes dont Maxime Guillon, abandonnent tandis que le militantisme communiste se lance dans "l’action anti-", anti-militariste et anti-colonialiste.

En janvier 1925, le tout jeune homme et nouvel adhérent se consacre à l’organisation d’un groupe des Jeunesses communistes qui conduisent la campagne contre la guerre du Rif et de Syrie. Gaston Bensoussan est arrêté en mars 1925 et emprisonné pour « provocation de militaires à la désobéissance ». Privé d’emploi, après sa libération, il part pour la France.

À Paris, il est employé aux services comptables de la presse communiste dans les locaux de l’Humanité près des grands boulevards. Il devient chef comptable à l’Humanité de 1934 à 1937, puis administrateur du quotidien Ce soir avant et après guerre. En 1950-1951, la gestion s’étend à une partie de la presse communiste de province  : Ouest Matin et Le Patriote de Toulouse.

Il est mobilisé de septembre 1939 à août 1940. Bientôt sous le gouvernement de Vichy, il est condamné par contumace à deux ans de prison pour ses activités dans la presse du PCF. D’autant qu’il tombe sous le coup des lois raciales anti-juives, il est passé en clandestinité et appartient à l’appareil de la résistance communiste, à Lyon d’abord et en Savoie.

Il fait partie de la Commission politique désignée par le Comité central du PCF, tenu à Ivry-sur-Seine en janvier 1945. Trésorier général de la presse française, il est membre du Conseil supérieur des entreprises de presse et du Conseil supérieur des messageries de presse.

C’est à Lyon qu’il finit par s’installer à sa retraite, en famille, puisqu’il milite activement de 1950 à 1960 à la Fédération des Parents d’élèves de l’École publique. On ne connaît pas ses positions pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, mais il est resté un fidèle du Parti communiste français puisqu’il signe en mars 1980, le texte de soutien au Secrétaire général du Parti, Georges Marchais, mis en cause pour son attitude sous Vichy pour être parti travailler en usine de guerre comme volontaire du travail dans l’Allemagne national-socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151612, notice BENSOUSSAN Gaston dit BENSAN [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 27 décembre 2013, dernière modification le 18 novembre 2020.

Par René Gallissot

SOURCES  : Arch. Nat. de France, Paris, F7 13 170. — Article sur la diffusion du livre et de la presse, Cahiers du bolchevisme, Paris, mai 1934. — Interview deG. Benoussan par J.-L. Planche, 1976. — Contribution de M. Moissonnier à la notice du DBMOF, t. 18.

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