BENTOUMI Amar [Dictionnaire Algérie]

Par Amar Benamrouche

Né le 26 décembre 1923 à Constantine, mort le29 mars 2013 à Alger ; pigiste à Alger Républicain (1945) ; avocat faisant la liaison entre la direction du FLN à Alger et Idir Aïssat* emprisonné (1956-1957) ; avocat de l’UGTA ; ministre de la justice et garde des sceaux à l’indépendance.

La famille venait de la région de Sidi-Aïch et de Bougie (Bejaia). Après des études primaires françaises à Constantine, le jeune Amar Bentoumi fait ses études secondaires à Alger. Pendant ses études de droit à la Faculté d’Alger, il est surveillant au lycée de Ben Aknoun au-dessus d’Alger. Il participe à la publication du journal L’Etudiant patriote aux côtés d’Hocine Aït Ahmed* et d’autres élèves du lycée ; plus tard on parlera du groupe de Ben Aknoun. C’est alors, vers 1945, qu’il effectue également des vacations à l’Agence d’information France-Afrique pour Alger Républicain. Il entre au PPA-MTLD et s’établit avocat. Il est secrétaire du Comité de soutien aux victimes de la répression, créé par le MTLD en 1948.

Avec Ramdane Abane*, responsable FLN d’Alger, il participe le 16 février 1956 chez Boualem Bourouiba*, à la réunion décisive de création de l’UGTA. Après l’élimination du premier secrétariat de la centrale syndicale, en mai 1956, il préside la réunion de travail qui désigne le second secrétariat, clandestin, de l’UGTA. Faisant partie du collectif d’avocats chargé par le FLN de la défense des militants nationalistes victimes de la répression, à la demande de Benyoussef Benkhedda*, responsable des questions syndicales à la direction clandestine du FLN à Alger, il avertit Idir Aïssat*, détenu au camp de Bossuet (Dhaya), du projet préparé pour son évasion. L’idée était de faire participer le leader de l’UGTA au congrès de l’AFL-CIO à San Francisco. Le projet n’aboutit pas.

Arrêté à son tour en février 1957, Amar Bentoumi est assigné à résidence ; il va retrouver les syndicalistes internés au camp de Bossuet (Dhaya) et à Douéra. Libéré en 1959, il rejoint clandestinement Tunis où il collabore avec Embarek Djilani* à la rédaction de l’Ouvrier algérien, l’organe de l’UGTA. Il participe à la campagne lancée pour la défense d’Idir Aïssat* en danger de mort. Il est envoyé au Maroc pour former les magistrats ; il appartient à la Fédération du FLN au Maroc.

Après l’indépendance, Amar Bentoumi sera ministre de la Justice dans le gouvernement formé en septembre 1962. À nouveau si l’on peut dire, il sera arrêté en 1965, et interné à Adrar. Il reprend ensuite son cabinet d’avocat et devient bâtonnier. Il sera président de l’Association internationale des juristes démocrates.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151613, notice BENTOUMI Amar [Dictionnaire Algérie] par Amar Benamrouche, version mise en ligne le 27 décembre 2013, dernière modification le 27 décembre 2013.

Par Amar Benamrouche

ŒUVRE  : A. Bentoumi, Naissance de la justice algérienne. Casbh Éditions, Alger 2010.L’Ouvrier algérien, août-octobre 1959. — M. Farès, Aïssat Idir, op. cit. — B. Stora, Dictionnaire biographique des militants nationalistes algériens, op. cit. — B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op. cit.

SOURCES  : L’Ouvrier algérien, août-octobre 1959. — M. Farès, Aïssat Idir, op. cit. — B. Stora, Dictionnaire biographique des militants nationalistes algériens, op. cit. — B. Bourouiba, Les syndicalistesalgériens, op. cit.

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