Par René Gallissot
Cheminot manoeuvre à Sidi-bel-Abbès ; syndicaliste et communiste très combattif de 1921 aux années 1950 ; en désarroi face à la guerre d’indépendance.
Né dans une famille venue d’Espagne et devenu citoyen français par la loi française sur l’immigration, Manuel Berenguer est ouvrier aux ateliers des chemins de fer à Sidi-bel-Abbès ; il est manoeuvre et restera manoeuvre ; il représente un exemple d’engagement militant tant dans les luttes syndicales à la CGTU puis à la CGT qu’au Parti communiste contre les droites coloniales longtemps maîtresses de la villequi abrite aussi la Légion étrangère. L’affrontement culmine au temps de la guerre d’Espagne, ; la gauche proche des communistes connaîtra une certaine euphorie au temps de la mairie “communiste” de René Justrabo* (1947-1953) (voir la notice précédente).
Manuel Berenguer se fait remarquer dans les grèves de 1921. Dans les années 1920 et 1930, il est un des vendeurs les plus actifs de L’Humanité, souvent victimes d’attaques, meurtrières en 1937 (voir au nom de J. Bentolila*). Après 1943, il ajoute la diffusion de Liberté à celle de L’Huma et des tracts et brochures du PCA. Après la perte de la mairie et le retour de la droite en 1953, devant l’abandon de la CGT par des ouvriers européens devenant Algérie française, son désarroi grandit. Dans la guerre d’indépendance, il ne comprend pas le mouvement qui pousse les travailleurs “musulmans” en 1956 à quitter la maison commune qu’est la CGT, pour l’UGTA ; “il ne supporte pas le choc” au moment des affrontements entre “Européens et Musulmans” ; il meurt en 1962.
Par René Gallissot
SOURCES : Interviews de R. Justrabo* et S. Munoz dans J. Delorme, mémoire sur Sidi-bel-Abbés, op. cit.