BIDI Mohamed [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né à Mila dans le Constantinois, employé de banque à Constantine, syndicaliste CGT ; pendant nationaliste pour le MTLD de son camarade depuis l’école, Lakhdar Kaîdi* devenant communiste.

À l’école primaire de Mila, entre ville ancienne et ville coloniale, M. Bidi a pour camarade de classe, Lakhdar Kaîdi*, plus jeune de deux ans, qui deviendra Secrétaire général communiste de la CGT-UGSA, ainsi que Maamar Dif qui sera lui aussi communiste comme son frèré Mahfoudh Dif* plus âgé. Ces trois garçons ont été exclus de l’école pour avoir écrit au tableau  : “Vive l’Étoile nord-africaine” ; on était en 1934. Leur peine fut en réalité d’être retardés pour obtenir le certificat d’études et poursuivre dans le secondaire.

En ces années, suivaient aussi une autre école à Mila, Abdelhamid Boussouf dont la grande famille oscillait entre le Dr. Benjelloul et Ferhat Abas, et Lakhdar Bentobbal de famille locale plus modeste qui sera adepte du MTLD ; tous deux seront des figures majeures de la guerre de libération. L’autorité morale qui régnait sur Mila était celle du Cheikh M’Barek El Mili précisément, représentant les Oulémas.

Après la guerre mondiale, Mohamed Bidi est devenu employé de banque à Constantine ; il est syndiqué à la CGT. Après 1947, il appartient au bureau de l’UD-CGT du Constantinois. Il se tourne vers le MTLD tout en restant en amitié avec L. Kaïdi. L’algérianisation des commissions, comités et bureaux de la CGT fait que les deux anciens camarades se retrouvent les deux membres algériens promus à la direction syndicale de l’Est. Communiste, Lakhdar Kaïdi devient ensuite secrétaire général de la CGT transformée en UGSA ; en second, Mohamed Bidi est la caution nationaliste.

En mai1952, Mohamed Bidi avait fait partie de la délégation de syndicalistes qui sont allés en République populaire de Chine à l’invitation des syndicats communistes chinois. M. Bidi reste partisan de maintenir la participation syndicale algérienne dans la maison unitaire qu’est l’UGSA ; ce n’est qu’après sa création en 1956 qu’il ralliera l’UGTA.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151639, notice BIDI Mohamed [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 28 décembre 2013, dernière modification le 10 mars 2020.

Par René Gallissot

SOURCES : B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op.cit. — N. Djabi, Kaïdi Lakhdar. Une histoire du syndicalisme algérien. Entretiens. Chihab-Editions, Alger, 2005. — Arch. Nat. France Outre-mer, Aix-en-Provence, ALG, 91 3 F/66, notes de Louis Botella.

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