BLANC Raymond [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 10 juin 1901 à Rodez (Aveyron, France), mort le 7 juillet 1962 à Rodez à son retour d’Algérie ; maire socialiste SFIO de Tlemcen de 1945 à la guerre de libération.

Tenant un cabinet d’avocat depuis l’entre deux guerres mondiales, franc-maçon, Raymond, Marie, Blanc appartient à la loge Union de Tlemcen et se fait élire conseiller général SFIO dès avant la guerre de 1939. En septembre 1943, il est appelé à Alger pour faire partie au titre de la SFIO, de l’Assemblée consultative provisoire qui assiste le gouvernement provisoire du général De Gaulle et se transporte ensuite à Paris. Raymond Blanc participe à la Commission des finances et à celle de la réforme de l’État et en avril 1945 entre à la Commission des Affaires musulmanes.

Il se situe à droite dans le parti socialiste et défend le statut colonial de discrimination des indigènes qui réserve la pleine citoyenneté aux Européens/français (1er collège) et la prééminence dans la fonction publique sur les fonctionnaires d’origine indigène dont les enseignants, (voir pour les positions contraires dans la SFIO au nom de Mohand Lechani*). Son discours est républicain français assimilationiste.

C’est au titre du 1er collège qu’il conquiert en 1945, la mairie de Tlemcen ; il est réélu en 1947 et 1953 ; il est aussi conseiller général. À Tlemcen, sans que l’on puisse parler d’une façon organisée d’un vote juif, il bénéficie du vote à gauche et pour l’assimilation française, d’un électorat qui correspond environ au quart des électeurs du 1er collège. Les partisans de l’Algérie algérienne (dont des juifs émancipés pour le 1er collège) cependant, et des électeurs venant de familles de notables réputées couloughlis (semi-turcs) ou arabes, votent communiste ou pour les partis nationalistes qui dominent le 2e collège. Les affrontements sont vifs à Tlemcen jusqu’à passer à l’assassinat comme en 1950 (affaire Benzerdjel). On comprend à l’indépendance, l’exode des “Européens” de Tlemcen et pour partie de familles juives.

Raymond Blanc est revenu à Rodez où il est mort quelques jours après l’indépendance de l’Algérie, le 7 juillet 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151643, notice BLANC Raymond [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 28 décembre 2013, dernière modification le 28 décembre 2013.

Par René Gallissot

SOURCES  : Parcours, n° 13/14, Paris, 1990. — Notes sur Tlemcen d’Abderrahim Taleb-Bendiab.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable