BOURBOUNE Mourad [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 23 janvier 1938 à Djdjelli (Jijel), homme de théâtre et romancier ; membre de la Commission de presse et de l’information de la Fédération de France du FLN à partir de 1959. Rédacteur en chef d’El Moudjahid à l’indépendance.

Après des études littéraires françaises à Constantine et à Tunis, Mourad Bourboune s’inscrit à la Sorbonne à Paris. Il a la passion d’écrire et aussi la passion du théâtre. Au quartier latin, il se lie aux comédiens et au milieu intellectuel qui se voue au théâtre populaire (il y aura bientôt une revue portant ce titre). Si Brecht est l’auteur de référence, ces jeunes montent aussi les textes de Yacine Kkateb* ; Mourad Bourbourne jouera ainsi dans Le cadavre encerclé présenté par Jean-Marie Serreau en 1958.

Mêlé aux actions de la Fédération de France du FLN, Mourad Bourboune fait partie à partir de 1959, de la Commission de la presse puis est adjoint par le nouveau responsable Ali Haroun, au Comité fédéral, tout en se livrant à l’écriture. Son roman Le mont des genêts paraît à Paris en 1962. En 1961, il rencontre Mohamed Boudia* évadé de prison et passé à Tunis. Passionnés de théâtre et pensant que l’indépendance nationale doit aussi libérer, dans la pluralité des langues, la culture algérienne, des entraves traditionnalistes, tous deux se retrouvent à Alger en 1962. Mourad Bourboune devient rédacteur en chef du quotidien du FLN, El Moudjahid ; il est ensuite chef de cabinet du ministre du travail et des Affaires sociales, Bachir Boumaza.

Surtout, avec M. Boudia en charge du Théâtre national, les deux amis s’emploient à développer l’action théâtrale et à lancer revues et publications parallèlement aux débats sur la culture nationale qui s’expriment dans Révolution africaine dont M. Harbi* prend la direction. Mourad Bourboune est le principal animateur de la revue Novembre qui participe à ce moment d’effervescence intellectuelle. En octobre 1963, il compte parmi les fondateurs de l’Union des écrivains algériens, secouée par les affrontements d’époque quand s’annonce le contrôle du parti unique en mal de Parit-Etat. Au début de 1964, il participe à la tentative du journal Alger ce soir ; dans le mouvement d’espoir socialiste qui se traduit par la Charte d’Alger, il accepte d’entrer à la Commission culturelle du FLN. Toutefois après le congrès du FLN d’avril 1964, il prend ses distances et démissionne de ses postes officiels.

Après le coup d’État du 19 juin 1965, il rejoint l’ORP avec M. Harbi* et H. Zahouane* ; il est envoyé en mission en France. À Paris, il poursuit son travail littéraire publiant romans et plus encore ses livres de poèmes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151723, notice BOURBOUNE Mourad [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 30 décembre 2013, dernière modification le 30 décembre 2013.

Par René Gallissot

SOURCES  : Rencontres et entretiens. — A.Cheurfi, Ecrivains algériens, dictionnaire biographique, Casbah-éditions, Alger 2003. 

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