HADJERÈS Sadek [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 18 septembre 1928 à Fort National (Larbaâ Nath Irathen), mort le 3 novembre 2022 à Paris ; études secondaires à Médéa, Blida puis au lycée de Ben Aknoun à Alger, études supérieures à la Faculté de médecine ; responsable des Scouts musulmans algériens ; adhèrent du PPA en 1944 ; responsable de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord de 1946 à 1951 ; quittant le MTLD-PPA en 1949 à la suite de la crise dite berbériste, adhérant au PCA en janvier 1951 ; entré au Comité central en 1952 et au Bureau politique en 1955 ; avec Bachir Hadj-Ali, assure la direction du PCA en clandestinité, négociant en mai-juin 1956, le ralliement des combattants communistes à l’ALN ; toujours clandestin après l’indépendance, secrétaire du PCA interdit mais toléré sous surveillance ; après le coup d’État de juin 1965, encore clandestin pendant vingt quatre ans jusqu’en 1989 ; secrétaire du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS) à sa création en 1966, premier secrétaire jusqu’en 1990 ; retiré en France depuis 1991.

L’ancrage familial et les souvenirs d’enfance et de vacances situent Sadek Hadjerès au cœur de la Kabylie. Aîné d’une famille de sept enfants, il n’en devient pas moins un grand itinérant. Sa mère, Fathma Aït Rached appartient à une famille montagnarde pauvre de Tikidount (Larbaâ des Beni Ouacif), mais de petite notabilité religieuse ayant ses lettrés coraniques. Le père, Khider Hadjerès, vient de Taddart Bouadda, douar Oumalou qui faisait partie de la commune mixte de Fort National. S. Hadjerès est petit fils d’un des premiers instituteurs « indigènes » à être sorti de l’École Normale de la Bouzaréah près d’Alger. Son père devient aussi instituteur ; demeurant musulman pratiquant, abonné à La Voix des Humbles, la revue des instituteurs indigènes, et syndiqué au SNI, il lit l’École libératrice, revue pédagogique de tendance socialiste SFIO qui est majoritaire dans ce syndicat français des instituteurs. Dans la petite bibliothèque, le jeune Sadek trouve aussi bien les références de base d’histoire et de langue kabyle que sont les livres de S. Boulifa, que Le feu d’Henri Barbusse, écrivain de France passé au Parti communiste, témoignage sur les horreurs de la guerre de 1914 et bréviaire du pacifisme.

En suivant les affectations de son père dans des postes sur les Hauts plateaux arabophones de la région de Médéa et Berrouaghia puis à L’arba [Larbaâ] dans la Mitidja fortement coloniale, S. Hadjerès est élève de l’école primaire française. Il suit aussi l’enseignement coranique, puis les cours de médersas publiques et libres. Ses études secondaires se font aussi au gré de ces déplacements : collège de Médéa, puis de Blida, pépinière de nationalistes. Après le débarquement allié de novembre 1942, le collège est fermé pour servir d’hôpital militaire. Pendant deux ans à Larbaâ, le jeune Sadek suit les cours par correspondance et s’éveille à l’effervescence des manifestations et leçons politiques. À quinze ans, il se distingue comme animateur des Scouts musulmans placés sous l’égide d’une association culturelle liée au Cercle du Progrès à Alger ; les aînés et les exemples sont ceux des fils, Ali et Ahmed, de l’instituteur Boumendjel qui soutiennent le mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté. La faveur va au PPA-MTLD dont la figure locale est Mustapha Sahraoui, qui devient membre du Comité central du MTLD et est assassiné en 1956. S. Hadjerès devient responsable puis chef de district des SMA pour l’Est-Mitidja.

La poursuite des études secondaires s’effectue en 1944 au lycée de Ben Aknoun, au-dessus d’Alger, fréquenté par les « Indigènes », par opposition au lycée très colonial du centre ville, le lycée Bugeaud. Les jeunes élèves nationalistes du PPA, auquel il adhère en 1944, venant principalement de Kabylie, forment un groupe très dynamique que l’on appelle plus tard le « groupe de Ben Aknoun », comprenant aussi des élèves de l’École normale revenue à la Bouzaréah après le déplacement des années de guerre à Miliana. On y rencontre de futurs organisateurs et partisans de l’OS : Ali Laïmèche, qui rejoint un groupe de maquisards après Mai 1945, tué en août 1946, Mohammed Aït Amrane venant de Tiaret et qui écrit l’hymne patriotique des Kabyles, Ekker a mis en Mazigh, fils d’amazigh, Hocine Aït Ahmed*, Ammar Ould Hammouda…

En 1946, après le baccalauréat, S. Hadjerès entreprend des études de médecine à la Faculté d’Alger. Membre du MTLD-PPA et, en 1948, responsable, pour la première fois élu, de section universitaire du PPA. Il fait partie du bureau de l’Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA) : trésorier, secrétaire général, vice-président. Pour l’année 1949-1950, bien qu’ayant quitté le PPA-MTLD, sans étiquette partisane, il est élu président à la quasi-unanimité. Il s’emploie à tenir des réunions en assemblées générales et à assurer un fonctionnement démocratique, ouvert dans ses contacts politiques, en rompant ainsi avec la pratique antérieure outrageusement partisane.

À l’automne 1949, bien que, pour le retenir, les dirigeants lui proposaient une place au Comité central, il a quitté le MTLD pour signifier son opposition à la direction autoritaire du parti et à sa gestion sectaire de la contestation intellectuelle sur la conception de la nation algérienne ; c’est cette contestation qui est diabolisée et écartée sous l’accusation de berbérisme et de berbéro-matérialisme. Souhaitant un débat démocratique dans le parti et réclamant un congrès, deux jeunes étudiants en droit du MTLD, Mabrouk Belhocine et Yahia Henine* avec S. Hadjerès, élaborent une plateforme doctrinale. Comme dans tout plaidoyer nationaliste, ils en appellent à l’histoire ; l’argumentation fait sa part à l’ancienneté berbère, à la place de l’Islam, à la culture arabe, à l’emprise turque ottomane, comme à l’enseignement français, en privilégiant les apports progressistes dans la formation de la nation. Ils appellent de leurs vœux une Algérie plurielle capable de mêler l’arabe classique et les cultures populaires, faisant place aux Juifs et aux Européens qui témoigneraient de leur patriotisme algérien. La citoyenneté est donc pensée comme civile et politique en dehors de la religion. Cette conception se démarque de l’identification communautaire exclusive de la nation par l’arabo-islamisme.

La brochure est publiée sous le nom collectif d’El Watani (le patriote) et le titre, L’Algérie libre vivra, fait écho au livre de l’ancien Gouverneur général et sénateur Maurice Viollette dans la crise des années trente, (célèbre aussi pour le projet Blum-Viollette du gouvernement de Front populaire) : L’Algérie vivra t’elle ? (sous-entendu l’Algérie française). L’Algérie libre est le titre du journal du MTLD. Mais pour arrêter la diffusion, les dirigeants du MTLD font main basse sur la brochure qui n’est republiée par Mohammed Harbi dans la revue Soual à Paris qu’en 1987.

Dans la crise du MTLD, ce qui correspond aussi à une évolution marxisante qui emprunte notamment à la conception de la nation exposée par Staline dans Marxisme et question nationale et coloniale, et à une attention aux conditions et aux luttes sociales, les abandons intellectuels et militants du MTLD conduisent assez fréquemment au PCA, en prenant acte de son réexamen des positions prises en 1944 et plus encore en Mai 1945. S. Hadjerès donne son adhésion au PCA à la fin de 1950. Il entre à la cellule universitaire Politzer, du nom du philosophe communiste français victime du racisme national-socialiste. Dans cette cellule à 90 % « européenne », il est aussitôt chargé de la prise de parole en arabe à la réunion de remise des cartes de janvier 1951, avant de glisser vers le militantisme dans les groupes dits « arabo-berbères » qui s’emploient à des activités associatives sociales et culturelles, syndicales, parmi les étudiants, mais aussi dans les bourgades de la Mitidja. En compagnie de Fernand Iveton et Henri Maillot, il suit une école du parti assurée par Henri Alleg surnommé Hamarito, Henri le rouge.

Déjà responsable de la région d’Alger, alors qu’Ahmed Akkache devient secrétaire du PCA, S. Hadjerès entre au Comité central en 1952. Il devient directeur de la revue Progrès créée en 1950 pour être une publication intellectuelle « à la lumière du marxisme » faisant collaborer des auteurs communistes : Mohamed Dib*, Kateb Yacine*, Malek Haddad, ou proches : Mustapha Kateb, Mouloud Mammeri, Reda Houhou… La revue est respectueuse de l’orthodoxie marxiste soviétique et fait de l’équilibrisme sur la conception de la nation, en particulier par les articles d’André Moine : un coup à la civilisation des Lumières voire à la culture française progressiste, un coup à la civilisation arabe et musulmane pour ses avancées, comme dans les articles d’Yves Lacoste sur Ibn Khaldoun ; la « personnalité algérienne » répondant de ces deux versants. La formule qui est celle du mouvement communiste en Afrique du Nord évoque moins la lutte d’indépendance que « la fin du régime colonial ». À partir de 1954, S. Hadjerès remplace Ahmed Mahmoudi écarté du Bureau politique ; il est confirmé en 1955. Il a soutenu sa thèse de médecine en avril 1954, et exerce en cabinet avec le Docteur Zemirli à Maison Carrée (El Harrach). Il est aussi un des deux seuls algériens à faire de la recherche biologique à la Faculté d’Alger.

L’insurrection du 1er Novembre 1954 le prend moins à contre-pied que d’autres communistes ; il conservait des contacts avec ses anciens camarades du PPA de la génération jeune secouée par la crise dite berbériste et la scission du MTLD : Saïd Akli, Ouali Bennaï, Amar Ouamrane, Ammar Ould-Hammouda, Omar Oussedik*… Il reçoit les informations de l’intérieur du pays, des Aurès et de Kabylie, de la région sinistrée d’Orléansville. Mais la ligne du PCA, bien que distincte de celle du PCF, est oscillante entre la poursuite de l’engagement électoral dans l’agitation légale, et l’ouverture en direction du FLN, mais la dominante va d’abord et comme en tout état de cause à la préservation organique du parti.

En février-mars 1955, S. Hadjerès participe à la campagne des élections de renouvellement partiel des conseils généraux que soutient contre vents et marées Alger Républicain. En avril, il est élu en devançant Ali Boumendjel, candidat de l’UDMA, mais dans la chute de la participation au vote que le Gouverneur général Soustelle n’ose pas truquer ; ce sont principalement les électeurs français « européens » qui abandonnent le vote communiste. Dans la circonscription de la Mitidja-Est, S. Hadjerès bénéficie de son audience militante locale ancienne. Il démissionne peu après de son mandat.

Le bureau politique du PCA accepte que Bachir Hadj-Ali, qui sollicite S. Hadjerès, projette la mise en place de groupes armés proprement communistes. C’est la conception de doublure clandestine du parti avec des groupes armés de réserve. Dans un meeting en avril 1955, Ahmed Akkache, lui, en appelle ouvertement à « soutenir la lutte armée » ; mais la ligne centrale demande seulement « la négociation avec les représentants qualifiés de l’ensemble de l’opinion publique algérienne », ce qui situe en dehors de la lutte armée et noie le FLN. Il faut attendre mai 1955 pour que le Bureau politique donne finalement son accord, et juin pour que le Comité central approuve la création spécifique de groupes communistes armés sous le nom de Combattants de la libération.

L’interdiction du PCA le 13 septembre 1955 voue totalement les dirigeants communistes à la clandestinité. Après une mission de contacts en France avec d’anciens cadres communistes de la Résistance contre l’armée d’occupation allemande et des partisans algériens en émigration, S. Hadjerès plonge dans la clandestinité à partir de décembre 1955. Il n’en sort qu’avec l’indépendance ; il est certes arrêté en mai 1962, après le cessez-le-feu donc, et détenu au camp de triage de Beni Messous près d’Alger, mais relâché car il n’a pas été reconnu.

Alors qu’à Paris, en mars 1956, le PCF donne son vote aux pouvoirs spéciaux pour le maintien de l’ordre en Algérie, en liaison avec Bachir Hadj-Ali, S. Hadjerès suit l’organisation et l’action des Combattants de la libération. Le « maquis rouge » de l’Ouarsenis reçoit une part des armes du camion enlevé lors de la désertion de l’aspirant Henri Maillot. Le FLN est demandeur d’armement, ce qui pousse aux contacts. En mai-juin 1956, S. Hadjerès et Bachir Hadj-Ali entrent en négociation au nom du PCA avec le FLN, représenté par Ramdane Abane et Benyoussef Ben Khedda qui demandent bien des armes mais tergiversent et refusent de reconnaître la présence communiste en tant que parti. L’aspirant Maillot est exécuté par l’armée française (6 juin) ; Maurice Laban est tué en même temps ; le maquis des Combattants de la libération est démantelé. Pour un PCA en état critique, les accords conclus début juillet acceptent le ralliement à l’ALN des maquisards et l’entrée individuelle des militants communistes.

Les concertations avec la direction du FLN à Alger se poursuivent jusqu’en septembre. Bachir Hadj-Ali et S. Hadjerès s’efforcent de maintenir la coordination entre les communistes qui entrent dans les maquis de l’ALN, comme ils s’emploient à préserver une autonomie d’action ou plutôt de positionnement du PCA. Selon l’accord conclu, les dispositions devaient rester secrètes ; elles seront rendues publiques quelques mois plus tard en 1957 par la direction du PCA, devant la répétition des discriminations que les partisans communistes subissent au maquis.

Plus tard, en 1959 et 1960, le PCA adresse ses doléances au GPRA en cherchant à reprendre la discussion d’un nouvel accord. La question, certes ancienne et qui va chercher ses arguments chez Lénine partisan de conserver le parti d’avant-garde, est celle de la fusion du parti communiste dans un parti nationaliste révolutionnaire ; elle ne cesse plus d’agiter le PCA : doit-il se dissoudre ? Le réflexe partisan est de préserver l’autonomie de l’organisation.

Certes la tension et le repliement de fait et clandestin du PCA ne portent pas à prendre part ni même acte, dans la tourmente du mouvement communiste à travers la dénonciation de Staline par le XXe congrès du PC soviétique en février et le soulèvement de Hongrie en novembre 1956 ; s’ajoute la recrudescence colonialiste et nationaliste française qui accompagne l’expédition tripartite de Suez. Mais s’il passe à côté de la crise comme bientôt de la division du mouvement par la scission du communisme chinois derrière Mao Ze Dong, c’est plus encore parce que, en son raidissement propre par rapport au PCF, le PCA est tout comme lui mais avec une adhésion élémentaire, entière et poussant plus loin l’inconscience, voué au communisme soviétique. Les critiques ne s’exercent que sur les marges intellectuelles du PCA.

Après les arrestations et disparitions de communistes sous les coups de la police et de l’armée dans la « bataille d’Alger » en 1957, l’action clandestine devient difficile, elle est assumée par Bachir Hadj-Ali et S. Hadjerès. Tandis que la presse et la radio coloniale le traitent de « médecin pyromane » comme étant la tête du réseau terroriste d’attentats à la bombe – en fait le PCA mène quelques actions de sabotage à Alger – S. Hadjerès est condamné par contumace à vingt ans de travaux forcés. La clandestinité est resserrée. Après le ralliement de l’UGSA (CGT) à l’UGTA, il pousse à l’initiative les militants communistes pour relancer et aiguillonner l’action syndicale. Il s’appuie sur les étudiants communistes en jonction avec les étudiants libéraux, qui se démarquent de l’Algérie française, pour contrer les démonstrations ultra-colonialistes en novembre 1960. Ces incitations s’insèrent dans le grand mouvement populaire à la Casbah et dans les rues, qui s’exprime par les manifestations de décembre 1960.

Dans la division du travail avec Bachir Hadj-Ali, S. Hadjerès veille particulièrement à l’imprimerie du parti et au travail de secrétariat de planque en planque. Le PCA sort des tracts, des journaux (Al Houriya, Liberté) et des documents plus doctrinaux. Ainsi un numéro de Recherches algériennes et marxisme, diffusé en juillet 1958, procède à l’examen critique des retards dans l’engagement national pris à travers la thèse de Maurice Thorez en 1939 sur la nation en formation par le mélange de vingt races, qui passe par-dessus la barrière coloniale. La contribution se présente comme un « Essai sur la nation algérienne ». En France, les communistes pourront le lire dans un encart des Cahiers du communisme d’août 1958. En 1960, le PCA diffuse sa brochure plateforme : « Notre Peuple vaincra », et, en avril 1962, son programme pour l’Algérie indépendante. Elle est commentée par S. Hadjerès dans une brochure de mai 1962 sur les perspectives d’une Algérie indépendante démocratique, selon l’hypothèse du communisme soviétique qui préconise la « démocratie nationale », liée à un front politique et syndical, en fait les nationalisations économiques, pour ouvrir la voie du socialisme national.

À partir de 1960, la cache du secrétariat, qui planque dans un studio près de La Corniche à La Pérouse (voir au nom du « logeur » Christan Bueno*), machine à écrire et ronéo, papier, dossiers et stockage, gagne en stabilité. Sous la vigilance de S. Hadjerès, le travail est intense, auquel participent sous le nom d’Ariane, Lucette Larribère*-Manaranche, la compagne de Bachir Hadj-Ali, et à son retour d’un court passage en France après avoir été emprisonnée et torturée à Barberousse (Serkadji), Eliette Loup*, cette militante généreuse, fille de colon, que S. Hadjerès épouse après l’indépendance. Après les accords de cessez-le-feu de mars 1962, la coordination se renforce avec les communistes de Constantine et d’Oran ; E. Loup sera volontaire pour aller à Oran en plein feu OAS.

À l’indépendance, le PCA est à nouveau interdit le 29 novembre 1962, mais il est toléré, après convention tacite passée entre Abdelhamid Benzine et Amar Ouzegane. S. Hadjerès se trouve pour ainsi dire en liberté provisoire sous le régime de Ben Bella. Il est confirmé comme second secrétaire du PCA derrière Bachir Hadj-Ali, alors que s’effectue un rapprochement devenant fusionnel avec le FLN après le congrès de 1964 qui promeut la Charte d’Alger. À la suite de la prise du pouvoir le 19 juin 1965 par le colonel Boumédienne, S. Hadjerès replonge en clandestinité pour vingt quatre ans, laissant derrière lui Eliette Loup*, leurs deux enfants d’un an et demi (Ali) et six mois (Safia), et la jeune Touria, orpheline de cinq ans, que le couple venait d’adopter.

Après l’arrestation de Bachir Hadj-Ali et le nouveau départ de Larbi Bouhali pour la représentation à l’extérieur, il se trouve le principal dirigeant à ressaisir l’organisation des communistes dans le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), formellement mais clandestinement constitué en janvier 1966. Il est confirmé comme premier secrétaire par la Conférence nationale de 1972. Toute son action est à nouveau clandestine. Il ne quitte l’Algérie par épisodes que pour se faire soigner. Ce n’est qu’après la proclamation du pluralisme politique à la suite du mouvement et des manifestations d’octobre 1988, que le PAGS est finalement légalisé, tardivement, le 13 septembre 1989. S. Hadjerès sort de la clandestinité à soixante et un ans pour assumer publiquement la direction du PAGS. Après le congrès de décembre 1990, il se retire en France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151869, notice HADJERÈS Sadek [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 2 janvier 2014, dernière modification le 15 novembre 2022.

Par René Gallissot

SOURCES : L’Algérie libre vivra, réédition, revue Soual, n° 6, L’Arcantère, Paris, 1987. — Notes d’A. Taleb-Bendiab. — E. Sivan, Communisme et nationalisme en Algérie, op.cit. — M. Harbi, Les archives de la Révolution algérienne, Éditions Jeune Afrique, Paris, 1981. — Omar Carlier, « La production sociale de l’image de soi. Note sur la ‘crise berbériste’ de 1949 », Annuaire de l’Afrique du Nord, vol. 1984, MSH Méditerranée, Aix-en-Provence. — Ali Guennoun, Chronologie du mouvement berbère, un combat et des hommes, Casbah éditions, Alger, 1999. — Achour Cheurfi, La classe politique algérienne de 1900 à nos jours, Casbah-éditons, Alger, 2001. — Échanges de correspondance S. Hadjerès et R. Gallissot. — Le Monde, 16 novembre 2022.

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