HAGELSTEEN ou HAGELSTEIN ou HAGELSTREEN Charles, romancier sous le nom de Charles HAGEL [Dictionnaire Algérie]

Militant socialiste et syndicaliste à la Grande poste d’Alger, Charles Hagelsteen est secrétaire de la section d’Alger du parti socialiste SFIO, fondée en 1906. En 1910, avec Philippe Navarro, il est sanctionné par l’administration des PTT, tous deux étant accusés d’avoir divulgué la circulaire confidentielle sur la censure qui, au demeurant, est dans tous les bureaux de poste. C’est ce que la presse coloniale patriote française, parlant d’atteinte à la défense nationale, appelle l’affaire du « cabinet noir ».

En avril 1911, C. Hagelsteen représente la fédération socialiste d’Algérie au congrès national SFIO de Saint-Quentin. Il est candidat de la SFIO aux Délégations financières d’Algérie pour la section d’Alger. Il recueille 900 voix et met en ballottage le candidat de l’administration qui l’emporte au second tour, C. Hagelsteen recueillant 1 100 suffrages.

Après guerre, on ne trouve plus mention de son activité à la SFIO. Pour un public amateur d’imagerie orientale plus qu’en partisan de l’école algérianiste qui s’adresse au nouveau peuple algérien né de la fusion des races, sous le nom de Charles Hagel, les nouvelles et romans se succèdent. Aussi ce Charles Hagel obtient le grand prix littéraire de l’Algérie. Son grand succès, dont le héros est un colporteur, est Broumiche le Kabyle.

Après le massacre dans le quartier juif de Constantine en août 1934, ce Charles Hagel est pris d’un retour de flamme de socialisme antijuif. Soutenant le mouvement de pétitions pour l’abolition du décret Crémieux de 1871 qui avait fait citoyens français, les Juifs d’Algérie, il demande l’instauration d’un numerus clausus, dans les services et institutions publiques, « la révision des fortunes juives » et l’exclusion de toutes les hautes fonctions administratives, des Juifs, « ces pourrisseurs du genre humain ».