RAPTIS Mikhalis dit PABLO Michel et autres pseudonymes [Dictionnaire Algérie]

Né en Egypte en 1911, mort en Grèce en février 1996 ; ingénieur polytechnicien, représentant grec à la fondation de la 4e Internationale en 1938 ; réorganisateur du PCI en France en 1943-1944 ; à la tête du secrétariat de la 4e Internationale (1946-1960) ; dès 1954-1955, principal soutien du FLN pour l’impression clandestine en France puis l’établissement d’une usine d’armes au Maroc en 1959 ; abrité à Amsterdam à partir de 1958, arrêté en juin 1960 pour le projet d’impression de fausse monnaie française, condamné en juin 1961 ; après l’indépendance algérienne, partisan et activiste de l’autogestion socialiste auprès du FLN et du président Ben Bella ; exclu de la 4e Internationale en 1965 ; retourné en Grèce en 1974.

À l’âge de cinq ans, M. Raptis revient d’Égypte en Grèce avec sa famille ; il fait des études d’ingénieur à l’Ecole polytechnique d’Athènes ; il appartient à partir de 1928 à un groupe clandestin marxiste à une époque où l’Internationale communiste se réclame de la lutte classe contre classe à échelle mondiale. Le coup d’État fasciste du général Metaxas le conduit en prison ; arrêté et torturé, il est expulsé de Grèce en 1937 avec sa compagne Hélène, citée le plus généralement sous le nom d’Hélène Raptis, marxiste internationaliste convaincue elle aussi, et conseillère pour l’organisation pratique. En exil, M.Raptis est d’abord le représentant de la tendance du communisme grec non seulement critique de Staline pour sa direction dictatoriale interne de l’État soviétique né de la révolution ouvrière, mais troublée par la stratégie de défense de l’URSS en faisant appel au nationalisme dans la définition des fronts populaires dans les pays capitalistes dominants. En 1938, M. Raptis représente le dirigeant trotskiste grec Pantelis Poulioupolos à la fondation de la 4e Internationale. Il est en relation en France avec le groupe de Pierre Frank qui publie le journal La Vérité.

Clandestin sous l’occupation allemande, il s’occupe au sein d’un groupement trotskyste, de l’impression et de la diffusion d’une feuille de journal Arbeiter und Soldat (travailleur et soldat) destiné aux troupes allemandes. Porteurs de cette presse, des soldats allemands seront fusillés Avec Rodolphe Prager*, il est en 1944-1945, l’artisan de la réunification des différents comités trotskystes en France qui forment le PCI au sein de la 4e Internationale renouvelée en 1946. Il en devient un des principaux dirigeants. Le 3e congrès mondial de la 4e internationale en 1952 fait éclater les divergences et suscite des oppositions particulièrement organisées en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en France derrière Pierre Boussel sous le nom de Pierre Lambert*. Depuis le secrétariat international, M. Raptis agit au titre de la majorité de la 4e Internationale ; le groupe Lambert est exclu l’année suivante mais conserve l’appellation de PCI se présentant donc comme « PCI exclu » resté majoritaire en France, du moins à ce moment, prenant La Vérité comme organe, face au PCI appelé tendance Pierre Frank se donnant pour journal La Vérité des travailleurs, reconnu par et reconnaissant le secrétariat international non sans manifester des réserves sur l’action directoriale de M. Raptis.

La scission porte sur deux points majeurs qui se rejoignent dans la conduite à avoir vis à avis des partis communistes d’obédience soviétique. M. Raptis a développé ses thèses dans deux rapports : « La Guerre qui vient » et « La construction du parti révolutionnaire ». L’analyse part de la situation de guerre froide et des rapports impérialistes de puissance. « Le capitalisme va maintenant rapidement vers la guerre car il n’a pas d’autre issue à moyen et à court terme. » La 4e internationale ne peut rester neutre dans le conflit entre l’impérialisme et l’URSS mais doit entrer dans un « processus guerre-révolution », ce qui implique malgré le caractère bureaucratique et stalinien du régime soviétique, de faire front avec l’URSS en se liant également avec les soulèvements nationaux anti-impérialistes et révolutionnaires dans les pays capitalistes dominés. Pour les Lambertistes en France et ceux qui mettent en premier l’antisoviétisme et l’anticommunisme à l’égard du PCF et des partis pro-soviétiques, c’est là une capitulation devant le stalinisme. La section française dans sa majorité lambertiste va jusqu’à traiter les « pablistes », de « révisionnistes et de liquidateurs pro-staliniens ».

Le 3e congrès mondial revient aussi sur les dispositions du 2e congrès qui préconisaient la construction de partis trotskistes indépendants. La majorité internationale se prononce avec M. Pablo-Raptis pour entrer dans « mouvement réel de masses », ce qui implique non seulement d’être partie prenante des fronts, comités et unions pour rassembler les forces révolutionnaires politiques et syndicales, mais de pratiquer l’entrisme au sein des PC qui ont pour eux une puissance de masse, comme dans le cas notamment des PC français, italien, grec… Les trotskystes entrent « masqués » dans les partis communistes et les organisations dépendantes. La direction de la section française avec le courant Lambert et un autre courant mineur La Voie ouvrière, antécédent de Lutte ouvrière, s’opposent à l’entrisme au PCF mais pas à la SFIO, et se préservent comme noyaux durs en pratiquant l’hostilité directe aux « staliniens ». Le petit groupe des intellectuels trotskystes de la revue Socialisme ou Barbarie se mettent en dehors de cet affrontement partisan.

Ce partage, ces incompatibilités et ces inimitiés de groupements rivaux, très étroits, retentissent dans le travail militant auprès de l’immigration nord-africaine en France qui grossit par l’arrivée de jeunes travailleurs algériens. Chaque groupe trotskyste a des liens avec les nationalistes de la Fédération de France du MTLD et le leader Messali ; les plus anciens et les plus rapprochés sont ceux tissés par le groupe Lambert* (voir en outre au nom de Daniel Renard*). Le déclenchement du soulèvement algérien au 1er novembre 1954 pose la question d’un choix, d’autant que le FLN est une inconnue. Dans un rapport interne au PCI (tendance Frank) de novembre 1954, M. Pablo-Raptis est un des premiers dirigeants, le premier peut-être parmi les organisations se réclamant du mouvement ouvrier, à se prononcer pour le FLN, non pas le FLN en tant que tel, mais pour l’initiative de l’insurrection dans un pays colonisé : « un nouveau chapitre est ouvert pour l’émancipation de ces pays » ; celle-ci « ne pourra être stoppée ». Comme plus tard Frantz Fanon, il pense que l’insurrection suit le groupe qui la lance ; les autres courants sont distancés et disqualifiés. Dans sa vision de guerre mondiale, il maintient cependant que « la lutte contre le réarmement allemand… devient pour les mois à venir la lutte politique principale pour tout le prolétariat européen ». Les mois à venir vont voir l’abandon de la CED ; la cause de la guerre algérienne de libération devient première.

Le « PCI exclu » de tendance Lambert* a au départ l’avantage de son association avec les messalistes et avec Messali lui-même, quelques ancrages syndicaux ouvriers et des appuis considérables au SNI et plus généralement à la FEN. En 1955, les comités pour la libération de Messali et des détenus messalistes réunissent les militants de gauche ; la participation de la tendance Frank et des pablistes va encore de soi ; seuls par suite de leur contentieux ancien, des dirigeants du PCF manifestent des réserves ou se dérobent. C’est par un ancien de la 4e Internationale toujours à la recherche d’une nouvelle gauche à la gauche de la SFIO, Yvan Craipeau, que va se faire la jonction entre des responsables du FLN et les pablistes du PCI. Durant l’hiver 1954-1955, Yvan Craipeau organise la rencontre entre un cadre de la Fédération de France du FLN et Simonne Minguet*, membre du Bureau politique du PCI (tendance Frank)) et Michel Raptis au nom de la 4e Internationale. Par la suite les contacts avec Raptis passeront par Hadj Cherchalli, un ancien centraliste, et Mohammed Harbi. Un représentant du FLN est invité au 11e congrès clandestin du PCI en décembre 1955.

Le soutien est assuré. Il commence par la prise en charge de l’impression de tracts et du journal du FLN qui est Résistances algériennes. Impression, transport et diffusion que doublent ensuite des convoyages. La recherche d’imprimeries puis selon les instructions de Pablo, la mise en place d’ateliers d’impression dans différentes planques, sont principalement le fait de Pierre Avot-Meyers, le compagnon de Simonne Minguet. Mohammed Harbi rencontre Pablo au titre de la Commission de la presse de la Fédération du FLN. Henri Benoits*, membre du PCI travaillant à Renault-Billancourt et pratiquant l’entrisme au PCF, répond de tâches matérielles. Il suit aussi les camarades algériens qui appartiennent à la Commission nord-africaine de la CGT d’Ile de France, contribuant à la faire basculer de l’ancienne Fédération de France du MTLD au FLN sans rompre la liaison CGT-PCF ; cette voie conduit à la formation en 1957 de L’Amicale générale des travailleurs algériens conservant au nom du FLN, les liens avec la CGT et les syndicats français.

Depuis le secrétariat de la 4e Internationale, M. Pablo-Raptis peut faire appel à différentes sections pour servir de base arrière au FLN en Europe, d’abord en Belgique et aux Pays-Bas, en RFA et recourir à la protection de Jacob Moneta qui travaille au titre des syndicats allemands à l’Ambassade à Paris et peut user de la valise diplomatique. Les membres de la 4e Internationale en France sont parmi les premiers poursuivis comme boîtes à lettres du FLN, couvertures, transports et planques ainsi que les dissidents du PCF. Pierre Frank est mis en prison en avril 1956. Certes il peut y avoir des réserves sur le service exclusif du FLN ; la défense des messalistes est maintenue au PCI, mais les plus actifs travaillent avec Pablo. Pierre Avot-Meyers recourt à des imprimeurs en Belgique. L’impression de la presse et des tracts passent en effet à la fabrication de faux-papiers que Pablo organise. Le 5e congrès de la 4e internationale en décembre 1957, renforce la Commission coloniale autour de Jacques Grinblat* et de Pablo qui est chargé spécifiquement des réseaux de solidarité avec le FLN. L’Afrique du Nord est considérée comme « la pointe avancée du combat de la révolution coloniale ». Comme ses allées et venues sont observées de plus en plus près par les services français, M. Raptis s’établit aux Pays-Bas au début de 1958.

Depuis Amsterdam, il va mener deux opérations, les plus importantes entreprises pour le FLN, l’installation d’une usine d’armement au Maroc, et la mise en place d’une filière de fabrication de fausse monnaie pendant que la situation politique change sous De Gaulle et que s’intensifient à outrance les opérations de regroupement et les campagnes de guerre en Algérie. Le FLN achète une propriété au Maroc près de Kénitra ; dans les bâtiments, aidés principalement par des communistes grecs, Pablo fait venir des machines achetés dans les pays de l’Est, des ingénieurs et techniciens membres ou proches de la 4e Internationale, dont un français, Louis Fontaine venant de l’usine de Vernon en Normandie. Dès 1959, cinq unités rassemblent un personnel de 300 ouvriers et gardes, principalement algériens et marocains. Les machines viennent de Yougoslavie et par tolérance soviétique, de Tchécoslovaquie ; les tours, de Chine populaire mais aussi les sous-vêtements malheureusement en synthétiques ; les treillis et les vêtements de travail sont américains. L’usine fabrique des mortiers, des grenades et surtout des pistolets-mitrailleurs sur le modèle d’un prototype belge, qui ne valent certes pas la mitraillette de l’armée française MAT 49. Pablo viendra en visite célébrer la sortie de la 5.000e mitraillette.

Il se consacre aussi à réaliser un autre projet du FLN à la suite du lancement du nouveau franc en France, fabriquer de la fausse monnaie française. Pablo se laisse convaincre par Omar Boudaoud et Ali Haroun à la tête de la Fédération, écartant les doutes dont ceux de M.Harbi*. L’atelier est mis en place à Osnabrück ; plus difficilement l’approvisionnement en papier est réalisé. L’imprimeur est recruté par Salomon Santen, dirigeant néerlandais de la 4e Internationale, gendre de Sneevliet, vétéran du mouvement ouvrier fusillé par les nazis ; ces personnes sont sûres, mais vont être trahies quand tout est prêt, par un assistant imprimeur qui est indicateur de police. Arrêtés en juin 1960, Santen et Pablo vont nier puisque aucun faux billet ne peut être versé à charge, et transformer leur procès en procès politique à la fin de juin 1961. Le PCI en France mobilise intellectuels et personnalités politiques, et la 4e Internationale lève une campagne internationale. Pierre Frank, Livio Maïtan dirigeant de la 4e internationale, viennent à la barre. Ces réquisitoires contre le colonialisme français se terminent en criant : « Vive la Révolution algérienne. Vive la 4e Internationale ». M.Pablo-Raptis est condamné à 15 mois de prison.

Juste avant sa sortie à la fin de 1961, il esquisse un programme pour l’Algérie indépendante « La Révolution algérienne à l’heure du choix (lettre au FLN écrite de la prison d’Amterdam) » publiée dans le numéro de novembre 1961 de la revue Quatrième internationale. Le choix est entre « une solution à la Tunisie bourguibiste ou à la Cuba fidéliste ». Comme dans la révolution cubaine, la priorité est à une réforme agraire radicale ; la révolution « ne peut refuser, tarder même, de donner la terre aux paysans sans se trahir », pour conclure : « Indépendance par rapport à l’impérialisme, solution du problème agraire, industrialisation, élimination du chômage et de l’analphabétisme, libération des femmes. »

Pablo fait un premier séjour en Algérie de 17 jours dans l’été 1962. Dans le chaos de l’époque, il ne trouve que l’armée (ALN) comme « seule force actuellement structurée. » (rapport confidentiel du 25 août 1962). « La Révolution algérienne aura des débuts difficiles et chaotiques ». Une résolution de janvier 1963, du secrétariat de la 4e Internationale, répercute ses propositions. Le premier objectif est la « construction d’un noyau marxiste révolutionnaire algérien » à partir de « l’aile gauche » du FLN ; il convient d’apporter « un appui critique » au gouvernement de Ben Bella pour pousser en avant le programme de la Révolution socialiste qui passe par la réforme agraire et l’industrialisation. Pablo vient s’établir à Alger assisté de camarades du PCI, Pierre Avot-Meyers, Simonne Minguet,* Jacques Grinblat* et de plus jeunes ; il pousse à l’adoption des décrets de mars 1963 sur la gestion des biens vacants et l’autogestion des entreprises, à la création d’un Bureau national d’animation du secteur socialiste. Il s’appuie effectivement sur la gauche du FLN avec Mohammed Harbi* et Hocine Zahouane*.

Mais il n’est plus suivi par les autres dirigeants importants de la 4e Internationale. Pendant ces mois de prison, il a perdu la maîtrise du secrétariat de la 4e Internationale. Les contestations sont vives à la réunion du Comité exécutif international des 23-24 juin 1962. Les réserves de Pierre Frank, de Livio Maïtan, et plus mesurées d’Ernest Mandel se transforment en critiques de son monopole de direction, mettant en cause son choix de l’Algérie comme pôle révolutionnaire entraînant le mouvement révolutionnaire en Afrique. Pour ces marxistes qui se repèrent sur les bases du développement capitaliste, la révolution socialiste mondiale reste capitalo-centrique avec le concours certes des mouvements révolutionnaires d’Afrique et d’Amérique du Sud, qui s’affirment. M.Raptis-Pablo ne fait-il pas trop rapidement fond sur ces jeunes dirigeants de mouvements de libération africains présents à Alger, souvent étudiants préparant leur rôle dirigeant, alors que la guérilla se mène et subit les coups sur place dans leur pays. Che Guevara qui passe par Alger est plus réservé sur cette intelligentsia en effervescence révolutionnaire ; il veut aller voir la réalité des maquis au Congo. Mehdi Ben Barka pense à une Tricontinentale joignant Cuba et l’Amérique latine. Pablo veut établir le centre de la 4e Internationale à Alger pour coaliser les mouvements africains.

Le congrès de la 4e Internationale en 1963 est dit congrès de réunification par le retour de groupes oppositionnels, notamment la section des Etats-Unis (SWP), mais non du groupe Lambert* en France, sauf dissidents. Les thèses majoritaires réaffirment la place des trois forces à échelle mondiale : la révolution politique qui peut renaître dans les Etats ouvriers dégénérés (le camp dit socialiste), la révolution ouvrière dans les pays impérialistes, la révolution coloniale. La motion de Pablo et de son courant se fonde sur « l’importance majeure à l’heure actuelle de la Révolution mondiale de la révolution coloniale », proposant que « le centre rénové de l’Internationale s’installe quelque part dans ces régions. ». Le texte de Pablo ne recueille que de 10 à 15% des votes en tenant compte ou non des sections réintégrées.

Après le coup d’État du colonel Boumédienne en juin 1965, Pablo réussit à se cacher et à quitter l’Algérie pour la Suisse. Exclu de la 4e Internationale, il fonde la Tendance marxiste-révolutionnaire de la IVe Internatiionale (TMRI IV), plus simplement TMRI ensuite. Il participe au mouvement de mai 1968 à Paris. Il rentre en Grèce en 1974. Il s’oppose encore en 1991 à la guerre du Golfe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151998, notice RAPTIS Mikhalis dit PABLO Michel et autres pseudonymes [Dictionnaire Algérie], version mise en ligne le 6 janvier 2014, dernière modification le 21 mars 2015.

SOURCES : Arch. BDIC, Nanterre, F°D100/5 et 278 ; F°D Rés. 137, 291, 425, 442, 569/1-5 ; GF° D Rés. 106 (Dossier 4e Internationale. Archives Michel Pablo). –La question coloniale et la section française de la 4e Internatioonale. Cahiers rouges, Maspero, Paris. -Entretiens et arch. privées citées dans S. Pattieu, Les camarades des frères. Trotskistes et libertaires dans la guerre d’Algérie. Syllepse, Paris, 2002. –S. Pattieu, « Le « camarade » Pablo, la 4e Internationale et la guerre d’Algérie », La Revue historique, septembre-octobre 2001, Paris. –M. Harbi, Une vie debout. Mémoires politiques. Tome 1 : 1945-1962. La Découverte, Paris, 2001. –Notice Pablo par G. Lanuque et M. Löwy dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, op.cit. –Notes de relecture d’Omar Carlier.

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