ROULA Mohamed Larbi [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 6 décembre 1902 à Djidjelli (Jijel), instituteur révoqué en 1937 pour avoir animé les grèves de la région de Djidjelli ; nationaliste sans parti, interné à deux reprises au camp de Bossuet (Dhaya), sous Vichy, et durant la guerre de libération.

Fils d’un ouvrier bouchonnier de Ddidjelli, instituteur d’école française « indigène », Mohamed Roula appelé plus volontiers Larbi Roula, est un des animateurs avec le communiste Clément Oculi*, des grèves de 1936 et 1937, très fortes dans la région, grèves des ouvriers du liège, grève des dockers à deux reprises, grèves des ouvriers agricoles sur le domaine du Comte d’Hespel à Jemmapes (Azzaba). Le Républicain de Constantine fait campagne contre lui comme étant un des principaux agitateurs “ nationalo-communistes ”. La police le fiche comme un “ dangereux communiste ”. Larbi Roula réplique en signant plusieurs tribunes libres dans Le Réveil djidjellien. Il est condamné le 12 avril 1937 par la cour d’appel d’Alger à trois mois de prison et 500 francs d’amende ; il est alors exclu de l’enseignement. En octobre 1937, il se porte candidat au conseil général contre Benkhellaf, gros négociant et conseiller sortant. Il ne semble pas appartenir à un parti politique ; il polémique avec Messaoud Sekfali ( Le Réveil djidjellien, octobre 1937), avocat et chef de la cellule du PCA de Djidjelli. Sous le régime de Vichy, en 1941 Larbi Roula est interné pour « activités nationalistes » au camp de Bossuet (Dhaya).

En 1947 il se présente aux élections cantonales à la suite du décès de Benkhellaf, comme candidat du “ mouvement nationaliste indépendant ”. Dans sa profession de foi parue dans Le Réveil djidjellien du 3 avril 1947, il affirme ne pas être messaliste et nie toute appartenance à un parti. Il réclame une union Abbas-Messali et la réunion d’un Congrès algérien et démocratique. Dans le même journal, le 26 avril 1947 il condamne la discussion du statut de l’Algérie par le parlement français. S’il est battu, il est cependant élu en octobre 1947 conseiller municipal de Djidjelli. Il échoue en 1949 à l’élection à l’Assemblée algérienne, sous l’étiquette du Congrès national algérien, formule du MTLD, au reste écartée ensuite par ce parti.

En 1954, il est à nouveau interné au camp de Bossuet (Dhaya). Libéré en 1962 il fait paraître à Alger, après l’indépendance,, une brochure : L’Algérie par l’Istiklal où il dénonçe la menace que le socialisme fait peser sur l’Islam.

À l’Union locale de Djidjelli en 1955, un Rabia Roula est responsable du syndicat UGSA (anciennement CGT) des liégeurs ; ce Roula, peut-être parent, organise ensuite le syndicat UGTA à sa création en février 1956.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152092, notice ROULA Mohamed Larbi [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 7 janvier 2014, dernière modification le 7 janvier 2014.

Par René Gallissot

SOURCES : : Arch. Outre-mer, Aix-en-Provence, 11 h 59, 11 h 60. -Presse locale dépouillée par L-P. Montoy -–N. Benallègue-Chaouia, Algérie. Mouvement ouvrier et question nationale. 1919-1954. op. cit. - M. Farès, Aïssat Idir, op. cit.

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