SARI Abdelkader [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 30 janvier 1906 à Mostaganem , mort à Mostagnem en 1978 ; actif militant des Jeunesses communistes passé par Moscou en 1932 ; épicier ; secrétaire de la section du PCA de Mostaganem ; candidat du PCA ; interné en 1956 au camp de Saint-Leu (Bethioua).

Il est douteux que ce soit un homonyme ; d’une belle écriture en français, un Abdelkader Sari signe son autobiographie à Moscou le 26 novembre 1932. Il fait peut-être partie des trois jeunes algériens envoyés d’Algérie pour suivre la formation à l’École d’Orient, ou bien se trouve simplement délégué des Jeunesses communistes ; on ne sait rien sur la suite de ce séjour en URSS. "C’est la première fois que je voyage" écrit-il.

On a des informations sur sa famille ; les parents sont de petits commerçants de Mostaganem qui ont fait le nécessaire pour avoir la citoyenneté française de plein exercice. Le garçon a suivi l’école française pendant sept ans. Il maitrise le français et indique une bonne connaissance de l’arabe, sa "langue maternelle", l’arabe dialectal donc. Le tirage au sort pour ne pas incorporer tous les contingents, l’a dispensé du service militaire.

Depuis l’âge de 15 ans, il travaille "en tant qu’employé de commerce chez des commerçants étrangers". Il s’est engagé dans les Jeunesses communistes, sans lectures "marxistes", et semble devenu un propagandiste actif (affiches, tracts, travail illégal… ). Surtout il apparaît comme un bon recruteur, ce qui est notable en cette période d’eaux basses pour le communisme en Algérie. Il est devenu membre de la cellule de Mostagnem.

Par les sources locales (presse et témoignages), on connaît un Abdelkader Sari, communiste de Mostaganem des années 1930, qui, après avoir été employé de commerce, ouvre une épicerie à son compte. Il s’active au PCA dans le mouvement de Front populaire et du Congrès musulman en 1936-1937 ; en 1938, il est secrétaire de la section du PCA de la ville. Après 1945, il est archiviste de l’UL-CGT. En janvier 1947, il est secrétaire adjoint du Comité de vigilance de Mostaganem ; le PCA le présente à différentes élections. Arrêté en 1956, il est envoyé au camp de Saint-Leu (Bethioua). Après l’indépendance, ayant abandonné toute activité syndicale ou politique, il tient son épicerie jusqu’à sa mort en 1978.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152247, notice SARI Abdelkader [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 11 janvier 2014, dernière modification le 11 janvier 2014.

Par René Gallissot

SOURCES : RGASPI (arch. Moscou), ref. 495 189 117a. — Liberté, 1944-1946. Notes d’A. Taleb-Bendiab. – H. Touati, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier d’Oranie, op.cit.

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