HANNOUN Embarek [Dictionnaire Algérie]

Aux côtés de Maurice Laban et d’Henri Maillot, « Combattants de la libération » au nom du PCA, tués au « maquis rouge », il y a trois autres exécutés par les soldats français, deux paysans de trente-cinq à quarante ans : Abdelkader Zelmatt*, le ravitailleur à la mule, et Djilani Moussaoui*, et le jeune Embarek Hannoun qui n’a pas encore vingt ans. Celui-ci est quelquefois cité car il était vendeur d’Alger Républicain, et Marylise Benhaïm sous son nom d’écrivaine, Myriam Ben, l’évoque dans son livre Ainsi naquit un homme publié en 1982. Institutrice à Oued Fodda, près d’Orléansville (Chlef) en 1954-1955, elle avait eu pour élève son jeune frère, Mahfoud Hannoun.

Fils aîné d’Abdelkader Hannoun et de Fatma Seddaoui, Embarek Hannoun, à la recherche de travail, fait le diffuseur d’Alger Républicain à Oued Fodda tout en étant employé à ses heures au bureau qu’a ouvert pour la reconstruction d’Orléansville après le tremblement de terre, l’architecte communiste Bouchama. Les jeunes Hannoun entrent ainsi au PCA. Au maquis précaire et symbolique qui attend les armes du stock du camion détourné par Henri Maillot, Embarek Hannoun sert de guide à Hamid Gherab, responsable militaire, notamment pour ses rencontres avec Abdelkader Babou qui dirige les opérations pour le PCA.

Pour justifier l’existence d’un maquis communiste à part ou à coté du combat de l’ALN, A. Babou donne l’ordre d’exécuter quatre traîtres dans un café maure de village de la vallée. Embarek Hannoun est de l’expédition, la seule menée par le groupe, le 4 juin 1956, ce qui déclenche le lendemain, l’issue fatale du maquis débusqué par l’armée française et les hommes du bachaga Boualem. Il y a trois survivants sur ces huit Combattants de la libération.