SERRANO Rose [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Née à Alger en 1926, sœur de François Serrano, militante communiste de Bab-el-Oued ; soutien dans la clandestinité, la lutte armée de libération ; emprisonnée.

Rose Serrano grandit à Bab-el-Oued voyant sa mère à la peine, plus encore après l’expulsion du père en France en 1933. « Nous vivions tous ensemble » dit-elle, en comprenant son frère ouvrier mécanicien et limitant son militantisme. À 14 ans, Rose Serrano se place comme bonne à tout faire ; c’est après la guerre qu’elle entre aux Jeunesses communistes, en fait devenues Jeunes filles de France dans l’Union démocratique des Jeunes sous direction communiste. Mariée en 1947, elle revient au militantisme quand le PCA, interdit, se fait clandestin en 1955 et prépare son passage à l’action armée. Elle transporte les courriers et tâche plus lourde, elle cache et met à disposition des caisses de pataugas qu’elle prépare, toujours à Bab-el-Oued. « C’était pour le maquis, PCA ou FLN, moi je ne sais pas ».

Arrêtée en 1957, passant pendant 18 mois de la prison de Barberousse (Serkadji) à celle de Maison-Carrée (El-Harrach) puis aux camps de Beni Messous et de Tefeschoun près d’Alger, elle se retrouve « seule Européenne » parmi des Algériennes en nombre et s’organisant en la prenant avec elles. Relâchée comme mère de famille, elle retrouve Bab-el-Oued pour la période la plus difficile, celle des attentats OAS. « Après la guerre, écrit D. Djamila Amrane-Minne*, elle pensait vivre en Algérie avec son mari et ses trois enfants, mais effrayés par le coup d’Etat militaire de 1965, ils sont partis s’installer en France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152272, notice SERRANO Rose [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 11 janvier 2014, dernière modification le 11 janvier 2014.

Par René Gallissot

SOURCE : Témoignage de Rose Serrano dans D. Djamila Amrane-Minne, Des femmes dans la guerre d’Algérie. Karthala, Paris, 1994.

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