Par René Gallissot
Née en 1913 à Oran, morte en France dans un accident de voiture en 1962 ; appartenant au milieu intellectuel de la Maison de la culture d’Alger et un temps à la cellule des intellectuels du PCA comme Albert Camus* ; ralliant le général De Gaulle et devenant chef de cabinet des ministères de René Pleven.
Née dans une importante famille coloniale d’Oran, -la mère appartenait à la famille Bastos, de l’industrie du tabac, le père, adepte de l’Action française était président des viticulteurs d’Oranie-, Jeanne Sicard, étudiante à la faculté d’Alger, participe au mouvement culturel du Front populaire avec Albert Camus* et adhére au Parti communiste. Elle est l’amie de Marguerite Dobrenn*, sa compagne de vie communautaire dans une maison ouverte du Telemly, dominant Alger. Elle a un rôle important dans la troupe de théâtre de Camus, le Théâtre du travail puis de l’Équipe, notamment pour monter Révolte dans les Asturie, et participe à la fondation de la Maison de la culture d’Alger début 1937. Elle appartient à la cellule du PCA dite des “ intellectuels ” du Plateau-Saulière à Alger. Elle partage les opinions et orientations de Camus, et si elle n’est pas exclue comme lui du PCA, du moins elle le quitte à ce moment-là, en automne 1937.
Pendant la guerre, elle s’engage auprès du gouvernement du général De Gaulle et devient chef de cabinet de René Pleven en ses ministères successifs. Jeanne-Paule Sicard meurt dans un accident de voiture en septembre 1962. Pendant la guerre d’indépendance, elle est restée sur des positions "Algérie française".
Par René Gallissot
SOURCES : H.-R. Lottman, Albert Camus, Le Seuil, Paris, 1978. – O. Todd, Albert Camus, une vie. Gallimard, Paris 1996. — Notes complémentaires de J.-L. Planche.