SLYEMI Saïd [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 4 juin 1925 à Taourgh près de Reibeval (Baghlia) en Basse-Kabylie, mort le le 17 octobre 1988 à Passy (Haute-Savoie) ; ouvrier émigré en région parisienne, membre de la Commission nord-africaine de la CGT et de la Fédération de France du MTLD puis du FLN ; organisateur de l’Amicale générale des travailleurs algériens en France (AGTA fondée en 1957) ; responsable de la représentation de l’UGTA en RFA de 1958 à 1960.

Arrivé à Paris vers 1950, S. Slyémi travaille d’abord comme ouvrier métallurgiste et entre aux usines Renault à Billancourt où il est employé comme régleur ; c’est là qu’il commence son double militantisme, à la CGT en étant membre de la Commission nord-africaine de la région parisienne (cf. Omar (Saïd) Belouachrani*), et à la Fédération de France du MTLD. Il habite dans le centre de Paris et devient ensuite magasinier chez Facom (outillage).

Comptant parmi les cadres du MTLD en région parisienne, il paraît chargé des contacts avec les groupes anticolonialistes français ; il fréquente aussi le “Relais des Jeunes du XIIIe” (arrondissement) qui organise des rencontres et des réunions avec des chrétiens progressistes et des pratiquants de l’action sociale. Marié en 1956 à une militante sociale, Nicole Filiâtre qui est chef comptable, le couple a bientôt deux enfants et va habiter au Kremlin-Bicêtre. La belle-famille offre l’hospitalité à des réunions voire des hébergements pour les activités de la Fédération de France du FLN.

Dans le fil de la Commission nord-africaine de la CGT, S. Slyémi a rompu avec toute obédience messaliste. Après un séjour de soins dans une maison de repos de la CGT, il prend part de 1956 à 1957 aux discussions préparatoires puis à la mise en place de l’Amicale des travailleurs algériens en France qui ne répond pas au syndicat messaliste USTA par l’implantation rivale en France de l’UGTA, mais s’assure l’appui du syndicalisme français (CGT et CFTC) par la double appartenance (syndicat français et FLN). Comme Omar Boudaoud*, dirigeant de la Fédération de France, vient de la même région côtière de Kabylie et que la connaissance est ancienne, pratiquement S. Slyémi fait le lien entre la direction du FLN en France et l’AGTA. Il s’active aussi auprès des réseaux français de soutien.

Arrêté au faciès au début de 1958, il reste un temps détenu au gymnase Laumière (quartiers nord de Paris). Relâché, il est envoyé en Allemagne rejoindre la direction de la Fédération de France abritée en RFA. Il est alors chargé de la représentation de l’UGTA en Europe ; la coordination syndicale est installée à Tunis. Outre les relations syndicales, il aide l’action des réseaux trotskystes dans la collecte de fonds et d’armement ; il apporte ainsi son concours à la grande opération de Michel Raptis* (Pablo) de monter au Maroc, une fabrique d’armes.

Rentré en Algérie, il ne semble pas prendre des responsabilités dans l’Etat-FLN, hors pendant un temps la charge du parc automobile du FLN ; après divers emplois alimentaires, gravement malade en 1985.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152312, notice SLYEMI Saïd [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 12 janvier 2014, dernière modification le 8 juin 2020.

Par René Gallissot

SOURCES : M. Farès, Aïssat Idir, op.cit. – B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op.cit. - B. Stora, Dictionnaire des nationalistes algériens, op.cit. – A. Bouayed, La CGT et la guerre d’Algérie, op.cit. – M. Harbi, Une vie debout. Mémoires politiques. Tome 1 : 1945-1962. La Découverte, Paris, 2001. – Notes Yasmine Slyemi.

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