PERROT Jacques, René

Par Jacques Girault

Né le 1er septembre 1926 à Bourges (Cher) ; intendant ; militant syndicaliste du SNIEN (FEN) ; militant communiste dans le Cher, l’Aisne et les Bouches-du-Rhône, maire d’Arles, conseiller général.

avril 1972, réception de G. Marchais devant l’Hôtel de ville.
avril 1972, réception de G. Marchais devant l’Hôtel de ville.
De gauche à droite, : Georges Lazzarino, secrétaire fédéral PCF, Bouches-du-Rhône ; GM, Paul Biaggini, conseiller général, Roland Leroy, Jacques Perrot, Adrien Mouton, député.

Fils d’un artisan cordonnier-bottier, futur sympathisant communiste après la Deuxième Guerre mondiale, Jacques Perrot reçut les premiers sacrements catholiques avant de devenir athée à l’adolescence. Élève de l’école primaire supérieure de Bourges, fréquentant l’école locale de musique de 1934 à 1944, élève-maître en 1942, il effectua sa scolarité au lycée Alain Fournier comme interne et une année de formation professionnelle en 1945-1946 à la réouverture de l’École normale d’instituteurs d’Orléans. Membre du cercle clandestin « Jeunes patriotes » à l’internat du lycée, avec les communistes, au moment de la libération de Bourges (4 septembre 1944), il fit partie de la « milice patriotique » qui garda le lycée jusqu’à la rentrée scolaire en octobre.

Jacques Perrot, répétiteur à l’école nationale professionnelle de Vierzon (Cher) de 1946 à 1949, obtint la licence à la faculté de droit de Paris. Professeur au centre d’apprentissage de Vierzon (1949-1951), il effectua son service militaire comme élève-officier de réserve dans le Train à Tours, à Rastadt en Allemagne et le termina à Auxonne (Côte d’Or) en 1952. Du grade d’aspirant, en 1952, il fut rétrogradé maréchal des logis en raison de ses opinions politiques.

Il devint instituteur à Mehun-sur-Yèvre puis à Vierzon-Haut jusqu’en 1954 et adhéra au Syndicat national des instituteurs.

Jacques Perrot s’engagea avec les Jeunesses communistes en 1944. Membre du secrétariat départemental de l’Union de la jeunesse républicaine de France, il adhéra au Parti communiste français à Bourges en 1945. Membre du bureau de la section communiste de Vierzon, il entra au bureau de la fédération communiste du Cher en 1953. En outre, secrétaire du comité départemental du Mouvement de la Paix en 1952-1953, il fut désigné pour participer au conseil national en 1953.

Il se maria en juillet 1948 à Bourges avec une institutrice. Le couple eut deux enfants puis divorça en 1972.

Reçu au concours, il devint, en juin 1954, sous-intendant de l’École normale d’instituteurs d’Aix-en-Provence. Il fut le secrétaire de la section communiste entre 1960 et 1963. Il fut nommé intendant du lycée de Laon (Aisne) en 1963. Secrétaire de la section communiste de Laon en 1964-1966, il entra au comité de la fédération communiste de l’Aisne en 1965.

Nommé intendant du lycée technique d’Arles en 1966, militant syndicaliste, il fut membre du bureau de la section académique du Syndicat national de l’intendance (Fédération de l’Éducation nationale) et fut toujours « un artisan actif de toutes les fusions tendant à l’unité syndicale du corps de l’intendance dans la FEN. » (Jean Desvergnes). Il prit sa retraite en 1986 sans avoir interrompu son service en raison de ses mandats politiques.

Membre du bureau puis du secrétariat de la section communiste d’Arles, il entra à la commission fédérale de contrôle financier de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône en 1970, puis au comité fédéral de 1972 à 1974.

Aux élections municipales d’Arles, en 1971, Perrot, en tête d’une liste à majorité communiste, devint maire. En 1977, la liste qu’il conduisait fut réélue. Mais en 1983, la liste de droite l’emporta et Perrot devint conseiller municipal d’opposition. La situation se reproduisit en 1989. Le PCF ne le représenta pas en 1995.

Durant les deux mandats de la municipalité Perrot, furent mis en place des organismes de participation de la population (Office des Sports, le Centre d’actions culturelles, l’ALPA-sports, loisirs, vacances -, associations d’animation de quartiers Barriol et Trébon). Furent notamment réalisés le parking des Lices pour permettre la création d’une zone piétonne, une usine d’incinération qui supprima la décharge non contrôlée d’ordures ménagères à Montmajour, des stations d’épuration des eaux usées, l’adduction d’eau potable à partir des nappes phréatiques à la place du Rhône. Pendant cette période, deux réalisations non municipales furent achevées : la chambre de commerce et d’industrie (1972-1974), une cité administrative (1974-1979).

Candidat au Conseil général dans le canton d’Arles-Ouest, en 1973, Jacques Perrot fut élu au premier tour. Réélu au deuxième tour en 1979 et en 1985, vice-président de l’assemblée départementale jusqu’en 1992, il présida la commission des affaires économiques.

Dans les débats contestant la ligne de la direction du PCF, proche de Guy Hermier, il s’engagea dans le mouvement des rénovateurs puis des refondateurs. Actif dans le mouvement « Refondations » jusqu’au congrès de Martigues, il fut de ceux qui restèrent membres du PCF, tout en étant en marge de l’organisation. Il cessa « toute activité, constatant que les changements de statuts n’étaient qu’un nouvel habillage du centralisme non démocratique ». Dans les années 2000, il figurait parmi les soutiens à la politique du Front de Gauche.

Jacques Perrot se remaria en juin 1973 à Paris (Vème arr.) avec une secrétaire d’intendance. Outre des tâches personnelles, tout en restant présent dans la vie locale, il devint un pêcheur renommé sur le lac d’Aiguebelette (Savoie) et reprit la pratique des instruments à vent dans plusieurs fanfares.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152353, notice PERROT Jacques, René par Jacques Girault, version mise en ligne le 13 janvier 2014, dernière modification le 11 avril 2021.

Par Jacques Girault

avril 1972, réception de G. Marchais devant l'Hôtel de ville.
avril 1972, réception de G. Marchais devant l’Hôtel de ville.
De gauche à droite, : Georges Lazzarino, secrétaire fédéral PCF, Bouches-du-Rhône ; GM, Paul Biaggini, conseiller général, Roland Leroy, Jacques Perrot, Adrien Mouton, député.
printemps 1972, réception à la mairie d'Arles d'une délégation d'un jumelage soviétique avec Marseille
printemps 1972, réception à la mairie d’Arles d’une délégation d’un jumelage soviétique avec Marseille
avec Gaston Defferre et de dos, Adrien Mouton député
1980, Jacques Perrot célébrant le mariage de Michel Vauzelle et de Sylvie Fauvet et saluant François Mitterrand, témoin du marié.
1980, Jacques Perrot célébrant le mariage de Michel Vauzelle et de Sylvie Fauvet et saluant François Mitterrand, témoin du marié.
1982, remise d'une coupe à un sportif.
1982, remise d’une coupe à un sportif.

SOURCES : Arch. com. Arles (Sylvie Rebuttini). — Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Site Internet, interview de Jacques Perrot lors de l’inauguration en 1981 des dixièmes rencontres internationales de photographie (Institut national de l’audiovisuel). — Odile Caylux et Eléonore Marantz (direction), Arles contemporaine : architecture et patrimoine du XXe siècle, Actes Sud/Ville d’Arles, 2012. — Note de Jean Desvergnes.

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