Par Daniel Grason
Née le 23 janvier 1923 à Varsovie (Pologne), morte à Auschwitz (Pologne) ou en 1995 en Argentine ; militante de la Main d’œuvre immigrée (MOI).
Fille d’Israël et de Chaja, née Glowinska, Ruchla avait son CEP, elle épousa Abraham Widerker, artisan fourreur, le couple eut deux enfants et demeurait 32 Rue d’Hauteville à Paris Xe arr. Son mari né en Pologne de confession juive fut arrêté, interné à Drancy, déporté le 22 juillet 1942 dans le convoi numéro 9 à destination d’Auschwitz.
Ruchla Widerker était titulaire d’une carte d’identité délivrée par la préfecture de police le 26 mars 1941, valable jusqu’au 10 décembre 1943. Après l’arrestation et la déportation de son mari, elle loua une chambre en présentant une fausse pièce d’identité au nom de Régine Castellane au 39 Avenue Pauline à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Elle était amie avec Anna Stockhamer, elle se présenta le 2 juillet 1943 à son domicile au 2e étage du 31 Rue des Petites-Écuries vers 7 heures 40. Des policiers de la BS2 occupaient les lieux, elle fut mise en état d’arrestation.
Fouillée dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, elle portait sur elle une somme de six mille francs, un engagement de location au nom de Lucie Casanova fausse identité d’Anna Stockhamer. Rien ne fut saisi à son domicile de Joinville-le-Pont. Elle fut battue lors de son interrogatoire. Ne portant pas l’étoile jaune elle reconnut être en infraction avec la législation sur les juifs. Quant à sa fausse pièce d’identité, Ruchla déclara qu’elle se l’était procurée toute seule, elle connaissait effectivement Mayer List sous le nom de Paul Vital, affirma tout ignorer de son activité et de celle d’Anna Stockhamer.
Internée sous le matricule 3204 au camp de Drancy, elle était le 31 juillet 1943 dans le convoi 58 à destination d’Auschwitz, elle y serait morte. Sur un millier de déportés, il y eut vingt-huit survivants dont dix-huit femmes. Le nom de Ruchla Widerker figure sur le mur des noms rue Geoffroy-l’Asnier, Paris IVe arr.
Mais selon son fils elle aurait survécue, serait venues en Argentine, à Buenos-Aires, vers 1948-1949 et y serait morte en 1995.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. BA 2298, PCF carton 14 rapports hebdomadaires de la préfecture de police sur l’activité communiste. – Site Internet CDJC. — Renseignements communiqués par Daniel Valladares, Argentine.