Par René Gallissot
Membre du Comité de Front populaire, tué par un policier à Oran lors d’une des manifestations antifascistes de l’été 1936 contre les partisans de l’Abbé Lambert, ancien maire de droite.
Lors des affrontements en centre-ville à Oran le 29 juin 1936, Jacques Zaouï, connu comme militant juif du Comité de Front populaire, est abattu à bout portant par un policier municipal. Il était peut-être ouvrier coiffeur. Face aux briseurs de grèves et à la campagne fascisante de l’ancien maire, l’Abbé Lambert, une contre-manifestation de Front populaire avait occupé la mairie ; l’armée avait été déployée en ville. Le 29 juin, le tribunal prononçait la condamnation de quatre Algériens (« musulmans ») arrêtés parmi des piquets de grève ; Jacques Zaouï est tué dans les affrontements qui suivent sur la place. Le 1er juillet, un cortège de 20 000 personnes accompagne son enterrement ; sur sa tombe, au nom du Congrès musulman, le Cheikh Zahiri* lance un appel à l’union des travailleurs de « toutes les races ».
Par René Gallissot
SOURCES : J.-L. Planche, « Une tentative de rupture anticolonialiste : les grèves de l’été 1936 en Algérie », Cahier du GREMAMO, no 4, Laboratoire Tiers-monde, Université de Paris 7, 1986-1987. – Alger Républicain, 28 avril 1955.