ZEGGAGH Mohand [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 6 novembre 1938 à Tamassit, près d’Azazga en Kabylie,  ; à seize ans, ouvrier métallurgiste à Gennevilliers en région parisienne  ; syndicaliste CGT et militant FLN  ; arrêté en 1957 ; transféré des prisons françaises à Lambèse, libéré en 1962  ; responsable des Jeunesses FLN dans la période Ben Bella  ; opposant au coup d’État militaire du 19 juin 1965, un des fondateurs de l’Organisation de la Résistance populaire (ORP), chargé ensuite de l’organisation en France  ; rejoignant le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS).

Le père de Mohand Zeggagh et des membres de la famille paternelle sont émigrés et installés en région parisienne  ; le père reviendra en Algérie en 1947. S’il est né au village de la montagne kabyle (Tamassit, circonscription d’Azazga), l’enfant grandit auprès de sa mère et de sa famlle maternelle à Boufarik, en Mitidja où il suit trois années d’école primaire. La brouille entre les parents lui vaut ensuite de terminer l’école en obtenant le Certicat d’études au village de Kabylie. C’est de 1948 à 1954, le début de son instruction politique auprès de son père qui parle de l’émigration et, analphabète, fait de son fils le lecteur public d’Alger républicain, pour lui et ses compères du village  ; le jeune garçon parlant berbère et français et le lisant, est au centre de ce cercle de discussions.

En 1954, à 15-16 ans, il est envoyé chez un oncle commerçant en région parisienne en espérant pouvoir faire des études. En dispute avec son oncle, il doit chercher à s’employer et travaille dans une entreprise métallurgique de Gennevillers, port fluvial d’immigration maghrébine ancienne et de syndicalisme CGT donnant une base au communisme. Très vite Mohand Zeggagh devient un militant actif de la CGT qui l’envoie en stage de formation professionnelle  ; il entre alors directement au FLN dans le sillage de la Commission nord-africaine de la CGT (voir au nom d’Omar (Saïd) Belouachrani*)  ; dans l’action clandestine, il prend le nom de Tahar. Il découvre une immigration venant de toutes les régions d’Algérie et du Maroc, et pas seulement de voisinage kabyle.

Arrêté en 1957, –il a 19 ans-, il est interné dans plusieurs prisons françaises, ce qui lui fait connaître des militants transférés d’Algérie comme Yahia Briki*, ancien d’Alger républicain et un des activistes du “commando des bombes” à Alger. Mohand Zeggagh est ensuite envoyé au bagne de Lambèse où il retrouve nationalistes et communistes enfermés dans ce camp  ; il en sort en mai 1962 après les Accords d’Evian. Dans l’Algérie indépendante, il prend position pour les options socialistes de la gauche du FLN  ; sous Ben Bella, il est chargé de responsabilités à la Jeunesse FLN, comme on nomme l’organisation de jeunesse du parti unique. Dès le coup d’État du 19 juin 1965, il entre en clandestinité et prend part à la fondation de l’ORP. Gagnant la France, il participe à l’organisation de l’opposition au sein de l’Amicale des Algériens en Europe. À partir de 1967, il rejoint le PAGS qui regroupe particulièrement les anciens du PCA.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152640, notice ZEGGAGH Mohand [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot , version mise en ligne le 21 janvier 2014, dernière modification le 21 janvier 2014.

Par René Gallissot

SOURCES : “Chronologie biographique sommaire” écrite par Mohand Zeggagh. –K. Belkhodja*, documents sur Gennevillers transmis lors de sa préparation de thèse à l’Université de Paris 1, dans les années 1970.

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