CAVA Michel

Par Gérard Leidet

Né le 31 octobre 1923 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 15 janvier 2014 à Marseille ( Bouches-du-Rhône ) ; employé, militant syndicaliste (CGT), communiste et associatif (Tourisme et Travail).

Michel Cava
Michel Cava

Fils de Justo Sebastian et de Matilde Noguera, tous deux journaliers et nés en Espagne, Michel Cava travailla d’abord comme employé à la maison de repos des Dockers à Chibron (Var) durant les années 1945-1946 puis en 1950 à l’hôpital Paul-Desbief à Marseille, enfin de 1960 jusqu’à sa retraite en 1982, à la Caisse nationale de retraite des Ouvriers du Bâtiment (CNRO). C’est au cours de ces années-là qu’il s’impliqua dans le combat syndical et devint en juin 1959, secrétaire général adjoint du syndicat CGT du personnel hospitalier des cliniques et établissements privés de Marseille et des Bouches-du-Rhône.

Michel Cava rejoignit les rangs du Parti communiste durant les années de guerre, diffusa notamment La Marseillaise, alors clandestine, et devint plus tard correspondant du quotidien communiste. À Marseille où il vécut de longues années, il fut « un militant exigeant qui n’avait de cesse que de convaincre et rassembler pour plus de justice sociale et d’égalité républicaine » (Frédéric Rays).

Il compléta par la suite ce double engagement, social et politique. Dans une période où le tourisme demeurait encore réservé aux élites sociales, sa diffusion auprès des milieux populaires put se développer, dès les années d’après-guerre, grâce aux syndicats qui permirent à des milliers de salariés de partir en vacances. Le jeune militant aborda cette question du tourisme sous l’angle syndical et social, à travers l’association Tourisme et travail, proche de la CGT, et sans doute la plus emblématique. Cette expérience témoignait pour lui du projet syndical d’éducation populaire dépassant la simple activité de loisir. Il fit partie alors de ces militants qui se spécialisèrent dans le tourisme, pour en faire un élément de la dignité ouvrière. De ce point de vue, il prolongeait ainsi au sein du mouvement associatif et syndical l’espoir, né en 1936, d’un tourisme populaire, social et éducatif.

Toujours extrêmement attentif à la diffusion de la presse communiste, Michel Cava prit l’initiative, sous le régime de Franco, avec son épouse Paquita d’apporter El mondo obrero aux communistes espagnols clandestins. C’est ainsi qu’il se rendit plusieurs fois en Espagne rejoindre les « camarades républicains », participant ainsi à la lutte contre le Franquisme.

En 1971 il fut élu conseiller municipal sur une liste conduite par Georges Lazzarino à Marseille. Militant dévoué et fidèle, il fut le dernier « CDH » dans le quartier populaire de Saint-Antoine (15e arrondissement de Marseille) : « sa présence ne faisait jamais défaut lorsque nous allions au petit matin devant la porte des entreprises pour diffuser La Marseillaise » (témoignage de Lucien Vassal*). En 1982, à l’âge de la retraite, Michel Cava et sa compagne Paquita quittèrent la cité Phocéenne et vinrent s’installer à Cadolive, au cœur de l’ancien Bassin minier de Provence. Il milita désormais à la section de Roquevaire où jusqu’à ses derniers jours, préparant toujours sa contribution avec rigueur, il intervenait avec une passion demeurée intacte. Il mit à profit ce retrait dans les collines de la chaîne de l’Etoile pour consacrer alors une partie de son temps à l’écriture. Il publia, en effet, un livre, avec l’aide de son vieux camarade depuis 55 ans, Lucien Vassal. De la terrible et douloureuse épopée de Paquita sur le chemin de l’exil, il tira un récit à la fois émouvant et profondément humain : Paquita et la retirada, une jeune espagnole dans la tourmente.

En effet, c’est à Marseille que Michel Cava rencontra Paquita, jeune réfugiée espagnole qui avait vécu la Retirada. Le couple avait eu deux enfants, un fils et une fille. Lors de ses obsèques, c’est Frédéric Rays au nom de la Fédération des Bouches-du-Rhône du PCF, de la section de Roquevaire et de l’Amicale des Vétérans qui lui rendit un dernier hommage.

Il s’était marié le 27 octobre 1951 dans sa ville natale avec Francisca Andrada.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152757, notice CAVA Michel par Gérard Leidet, version mise en ligne le 27 janvier 2014, dernière modification le 7 juin 2022.

Par Gérard Leidet

Michel Cava
Michel Cava

OEUVRE : Françoise et Michel Cava, Paquita et la retirada : une jeune Espagnole dans la tourmente, Centre littéraire provençal d’impression, collection Rouge Midi-2011.

SOURCES : rch. Dép. Bouches-du-Rhône, 1863 W 3, dossier 2786. — Presse locale, La Marseillaise, 18 janvier 2014. — Archives de la Fédération des Bouches-du-Rhône du Parti communiste. — Sylvain Pattieu, Tourisme Et Travail - De L’éducation Populaire Au Secteur Marchand (1945-1985) ; Les Presses De Sciences Po, collection Sciences Po Histoire ; 2009. — État civil. — Témoignages de Lucien Vassal, Frédéric Rays et Guy Verga.

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