Par Jean Divo
Né le 13 novembre 1921 à Besançon (Doubs), mort le 2 avril 2009 à Feurs (Loire) ; menuisier ; militant jociste, permanent de la JOC (1942-1948) ; syndicaliste CFTC puis CFDT ; animateur du Centre Culturel Populaire de Palente-Orchamps (1959-1968).
Fils de Joseph Roland, employé de commerce, et de Maria Augustine Hergault, après l’école primaire, Maxime Roland s’inscrivit à l’école d’horlogerie et obtint un C.A.P. de menuisier et un autre d’ébéniste, puis il complète cette formation par un brevet d’enseignement industriel.
Durant l’année 1937, il rejoignit la JOC et prit progressivement des responsabilités au sein de ce mouvement jusqu’à en devenir un des permanents en septembre 1942. Convoqué dans le cadre de la Relève, il partit en Allemagne, à Böblingen, près de Stuttgart, en décembre 1942. Il travailla dans une « fabrique de meubles assez importante » employant près de 90 salariés allemands et étrangers. Dans cette ville, il regroupa des jocistes et d’autres jeunes travailleurs déportés. Très apprécié, il les représenta auprès des autorités de l’usine et tenta d’obtenir une amélioration de leurs conditions de logement, une prime pour le logement et la nourriture. Il étendit son influence jusqu’à créer une fédération jociste clandestine à Stuttgart. Et lorsque arriva « à la délégation française de Stuttgart, [...] un responsable pour les jeunes », Maxime Roland, en militant antinazi et anti-vichyste, s’opposa fermement à ses tentatives de regrouper, dans un esprit proche de celui de la Charte du travail, les jeunes travailleurs français. Cette action lui valut l’estime de ses camarades. Après la Libération, il resta en Allemagne pour œuvrer à l’organisation du centre de rapatriement.
Après son retour en France, il reprit ses responsabilités à la JOC. Début 1948, il retrouva son métier de menuisier dans une petite entreprise bisontine et se maria, le 18 août de la même année, avec Lucienne Mansuy, De ce foyer, naquirent quatre enfants.
Comme salarié, Maxime Roland milita à la CFTC et représenta le syndicat du bâtiment au bureau de l’Union locale de Besançon. Dans les années 1950, il participa à plusieurs congrès régionaux, notamment dans la commission formation. En 1955, il s’investit pour les élections à la Sécurité sociale et à la caisse d’Allocations familiales dont il fut élu administrateur à plusieurs reprises. En 1964, avec son syndicat, il passa à la CFDT. Mais s’il estima l’engagement syndical nécessaire, il le jugea insuffisant, car il n’embrassa qu’un aspect de la vie, c’est pourquoi, après la JOC, il rejoignit le MPF., puis le MLP. et l’ACO qu’il quitta lorsque Rome mit fin à l’expérience des prêtres-ouvriers. Politiquement situé à gauche, il se présenta en 1965 aux élections municipales sur la liste « ouvrière et démocratique ».
Dans le quartier bisontin de Palente, à partir de 1952, Maxime Roland s’investit dans l’association qui organisa l’entraide dans la construction des maisons, aidant et conseillant les particuliers, notamment, pour les travaux de menuiserie. Il fit encore partie des membres fondateurs du CCPPO, Centre Culturel Populaire de Palente-Orchamp, et il en demeura un animateur et un membre du conseil d’administration pendant de nombreuses années.
En 1972, lorsque le centre pour enfants handicapés de Couzon au Mont d’Or, Clarté, voulut ouvrir une section bois et fait appel à lui, il accepta la proposition non sans avoir suivi un parcours de formation pour éducateurs. Il vint s’établir dans cette ville où il demeura un militant actif. Il était membre du conseil d’administration de Clarté, puis du conseil d’administration de l’hôpital de Chazelles-sur-Lyon. Avec son épouse, il milita encore à l’association syndicale des familles, tout en demeurant actif à la CFDT retraités.
Par Jean Divo
SOURCES : Arch. Dép. Doubs, 7 J 26 et 7 J 32, fonds CFTC-CFDT. — J. Divo, L’Aubier, la JOC et la JOCF dans le diocèse de Besançon, 1927-1978, thèse histoire, université de Strasbourg, 2007. — Collectif, Palente au fil du temps, du village à la cité, imprimerie IME, Baume Les Dames, 2011. — Notes de Louis Botella. — État civil.