CHARIKHI Abdelhamid [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 20 avril 1930 à Lafayette (Bougaâ), scout musulman, enseignant de médersa, collaborateur depuis sa création en 1956, du secrétariat de l’UGTA ; arrêté en 1957, condamné à 2 ans de prison ; libéré à la fin de 1960, animateur de l’action syndicale de la zone autonome d’Alger face à l’OAS.

Dans sa bourgade natale, située entre Sétif et Guenzet, Abdelhamid Charikhi fait des études coraniques sous la direction de son père, secrétaire de cadi. La famille s’installe ensuite à Alger et le jeune garçon va au lycée d’enseignement franco-musulman (médersa officielle). Il devient professeur d’arabe en médersa et découvre le scoutisme au quartier des Anassers (le Ruisseau) avec le chef Kerkebane Bennacer, membre du PPA-MTLD à Alger et de l’Organisation spéciale (1947-1950 ). Lorsque K.Bennacer est arrêté à la suite de l’affaire de l’attaque de la poste d’Oran, Abdelhamid Charikhi prend la direction du groupe scout local.

Dès 1954-1955, il est lié au groupe qui prépare la création de l’UGTA à travers les contacts avec la CISL et la délégation extérieure du FLN. Enseignant à Bouira, il vient aider de plus en plus souvent à Alger, le Comité de coordination ou secrétariat de l’UGTA mis en place en février 1956. Il est présent sans être blessé lors de l’attentat à l’explosif au siège de l’UGTA le 30 juin 1956. En collaboration avec Mustapha Chikh*, il contribue à la traduction en arabe des tracts et appels de l’UGTA et prend ainsi une grande part à la préparation de la grève de 8 jours à la fin janvier 1957.

Echappant pour un temps à l’arrestation, il fait partie de l’équipe clandestine de relève dite du 5e secrétariat avec Ali Aroua*, Mohamed Chenaf*, Mohamed Halim*, Ali Remli*, Noureddine Skander*. Son arrestation au printemps 1957 marque la fin de la présence organisée de l’UGTA en Algérie. Au procès de l’UGTA devant le tribunal militaire les 12 et le 13 janvier 1959, il est condamné à 2 ans de prison. Il passe par les camps de Paul Cazelles, Bossuet, Lodi. Il est libéré fin 1960 et assigné en résidence surveillée à son domicile.

Il reprend contact avec les syndicalistes libérés, notamment avec les frères Bourouiba* alors que l’action de l’OAS se déchaîne. Il est chargé de coordonner l’action contre l’OAS avec le commando spécial sous le nom de Mouvement pour la coopération, dirigé par l’envoyé du général De Gaulle, Lucien Bitterlin qu’il rencontre. Après le cessez-le-feu, c’est chez lui car il est logé dans le grand immeuble tenu par le FLN, Diar-Djemaâ au-dessus de Maison-Carrée (El Harrach), que se tient la rencontre entre les envoyés du GPRA et les délégués de la Zone autonome d’Alger pour la relance de l’UGTA ; il prend la responsabilité de l’enseignement.

Aussi dans le premier gouvernement de l’indépendance, il sera appelé au cabinet du ministre de l’Éducation nationale ; puis il se dirigera vers une carrière diplomatique qui l’amènera à être en poste de consul en France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152941, notice CHARIKHI Abdelhamid [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 1er février 2014, dernière modification le 1er février 2014.

Par René Gallissot

SOURCES : M. Farès, Aïssat Idir, op.cit. —Témoignage de A. Charikhi daté du 10 octobre 1990 cité par B. Bourouiba, Les syndicalistes algériens, op.cit.

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