PENNIER Guy, Octave

Par Gérard Boëldieu

Né le 23 novembre 1924 à Saint-Calais(Sarthe), mort le 12 décembre 2015 au Mans (Sarthe) ; instituteur puis conseiller pédagogique départemental pour l’Éducation physique et sportive dans la Sarthe ; militant syndical ; mutualiste.

Pennier dans les années 1970.
Pennier dans les années 1970.

Enfant unique d’Octave Pennier et de Carmen Colas, Guy Pennier passa son enfance successivement à Saint-Calais, Écommoy, Château-du-Loir, autant de localités sarthoises où son père exerça le métier de sabotier, enfin, à partir de la fin des années 1930, au Mans où ses parents tinrent un café-épicerie. Plus tard, son père travailla aux Ateliers généraux de la SNCF du Mans.

La scolarité primaire de Guy Pennier se déroula à Chäteau-du-Loir. Au cours complémentaire de l’école Marceau, au Mans, il prépara le concours de recrutement des élèves-maîtres qu’il réussit en 1942.

Après trois ans d’études au lycée de garçons du Mans, suivis d’une année de formation professionnelle, Guy Pennier, titulaire du baccalauréat, par ailleurs exempté de service militaire, débuta sa carrière d’instituteur à la rentrée scolaire de 1946. D’instituteur-stagiaire à Connerré en 1946-1947, il passa l’année suivante instituteur-adjoint à Arnage où il resta deux ans.

Le 23 juillet 1949, au Mans, il épousa, mariage purement civil, Colette Jardé tout juste sortie de l’École normale d’institutrices de la Sarthe (Promotion 1945-1949). Née en 1928 à Neuilly-sur-Eure (Orne), elle était la fille d’un employé de l’usine Gnome-et-Rhône installée au Mans en 1938-39 dans le cadre d’un plan de décentralisation d’usines d’armement parisiennes pour raison stratégique. Le couple, qui eut deux garçons et deux filles, exerça à Saint-Célerin (canton de Montfort-le-Rotrou) de 1949 à 1960, ensuite au Mans où Guy Pennier enseigna au collège d’enseignement général Pierre-Philippeaux dirigé par Constant Plouzeau* qui le chargea du cours d’éducation physique.

Grand sportif, particulièrement en athlétisme — il détint pendant 20 ans le record académique (académie de Caen) du 5 000 m établi pendant ses années de lycée —, passionné de sports collectifs — à Saint-Célerin il mit sur pied dans le cadre du sport scolaire des équipes masculines (football, handball) et féminines (volleyball) très redoutées sur le terrain —, il devint vers 1970, recruté par le ministère de la Jeunesse et des Sports, conseiller pédagogique départemental en EPS. Ces fonctions l’amenèrent à parcourir la Sarthe pour inciter les instituteurs à ne pas négliger l’EPS, à créer des clubs sportifs, ainsi qu’à examiner les remplaçants le jour des épreuves physiques du certificat d’aptitude professionnelle. Avec la mise en place progressive d’un conseiller pédagogique en EPS par circonscription d’inspection, son rôle devint plus “passif”. Il n’en continua pas moins, au plan départemental, à impulser la création de clubs sportifs animés par des instituteurs. À son actif, notamment 21 équipes de handball furent affiliées à l’Union sportive française de l’Éducation nationale. Il prit sa retraite en 1979. Dans les années 1980, il présida la section Handball du club sportif des Cheminots du Mans ainsi que la Fédération régionale Handball des Pays de la Loire.

À la Libération, Guy Pennier rejoignit l’Union de la Jeunesse républicaine de France. En février 1945, au Mans, il assista au meeting communiste au cours duquel Jacques Duclos appela à l’union, au combat et au travail (Le Maine Libre, 19 février 1945). Jamais il ne s’engagea dans un parti politique.

Guy Pennier adhéra au Syndicat national des instituteurs (SNI) dès la reconstitution de la section sarthoise au début de 1945. D’emblée élu responsable de la commission des Jeunes, il fut reconduit à ce poste, à l’unanimité, jusqu’au début des années 1950. Lors des journées des Jeunes du SNI à Limoges, les 5-6 avril 1950, il intervint après le rapport de Denis Forestier pour se prononcer sur la retraite à 55 ans. En 1951-1952, il était en outre au nombre des 11 délégués à la Fédération de l’Éducation nationale. Présenté à chaque renouvellement en bonne place sur la liste “Unité et Démocratie syndicale”, face à celle des “Autonomes” majoritaires, il siégea au bureau syndical de sa section jusque dans les années 1970. Il plaida constamment pour un travail en commun des tendances et pour la recherche de compromis. Ainsi lors de l’assemblée générale du 11 octobre 1965, après avoir dit qu’il avait voté le rapport moral présenté par la direction “autonome” (homogène), tandis que ses trois camarades de tendance s’étaient abstenus, il préconisa “une nouvelle organisation du bureau syndical avec répartition sur une équipe des responsabilités”. Sa tendance “Unité et Action”, étant majoritaire dans la section, à partir de 1971, il exerça au bureau la fonction de trésorier-adjoint. Au cours de sa vie active, Guy Pennier assista à tous les congrés du SNI, sauf un (qui eut lieu en Corse). De mars 1958 au milieu des années 1970, il fut élu suppléant des instituteurs à la Commission administrative paritaire de l’académie de la Sarthe.

À la section sarthoise de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, membre de la commission administrative de 1977 (au moins) jusqu’au renouvellement de 1992, Pennier remplit les fonctions de trésorier-adjoint de 1983 à 1988. Au sein de cette section, il joua un rôle actif au club des retraités créé en 1971, ainsi qu’à “La Fraternelle” des enseignants qu’il présida pendant quatre ans.

En 1983, lors du premier tour de l’élection municipale du Mans, marqué par une primaire à gauche, voulue par les socialistes locaux, Guy Pennier figurait sur la liste qui arriva en tête, conduite par le maire communiste sortant, Robert Jarry. Une fois l’union réalisée en vue du second tour, il ne figura pas sur la liste de rassemblement.

Ses obsèques furent civiles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article152979, notice PENNIER Guy, Octave par Gérard Boëldieu, version mise en ligne le 2 février 2014, dernière modification le 5 avril 2022.

Par Gérard Boëldieu

Pennier dans les années 1970.
Pennier dans les années 1970.
Pennier dans les années 1990.
Pennier dans les années 1990.
Pennier en 2004.
Pennier en 2004.

SOURCES : Bulletin départemental de l’Enseignement primaire. — L’Instituteur syndicaliste, organe de la section sarthoise du SNI. — L’École Libératrice, 25 mai 1950. — Bulletins de la section sarthoise de la MGEN. — Entretien avec Guy et Colette Pennier, le mardi 28 janvier 2014.

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